Si Didier Lacroix reste solidement en place, l’affaire Jaminet n’a pas été sans conséquences dans son entourage proche. En interne, plusieurs partenaires historiques ont été ébranlés par la séquence Pacific Heart, certains allant jusqu’à envisager un retrait ou une prise de distance.

Parmi eux figure Philippe Chausson, membre du directoire et proche du président.

Selon plusieurs sources relayées par L’équipe, il aurait très mal vécu l’épisode, au point de douter de la poursuite de son engagement. Contacté récemment, il confiait avec lassitude : « Cette affaire, c’est terrible », avant d’ajouter : « Cette affaire ne me ressemble en rien. »

Ce malaise n’est pas isolé. La gestion très resserrée du dossier, menée sans consultation élargie, a surpris jusque dans les sphères habituellement associées aux décisions stratégiques. L’un des enseignements majeurs de l’affaire réside justement dans les risques d’un pouvoir trop concentré, où les circuits de décision sont raccourcis au maximum.

Une source interne décrit un système entièrement maîtrisé par le président : « Didier Lacroix contrôle toutes les ramifications du club ». Elle détaille un réseau familial et relationnel dense, où les liens professionnels, associatifs et personnels s’entrecroisent, rendant toute contestation difficile à structurer.

Autre figure marquante, Franck Belot, président des Amis du Stade, détenteurs de 23 % du capital et propriétaires des infrastructures, enjeu clé pour l’avenir du club. Selon L’équipe, il aurait découvert l’affaire Pacific Heart dans la presse, ce qui l’aurait profondément heurté. Les relations entre les deux hommes se seraient distendues depuis, même si aucune prise de position publique n’a été formulée. Contacté, Franck Belot n’a pas souhaité s’exprimer.

Plus l’affaire prenait de l’ampleur — avec désormais l’ouverture d’une enquête préliminaire pour abus de confiance visant le club — plus le repli du premier cercle s’est accentué. En toile de fond, une conviction partagée par plusieurs proches du président : celle d’une hostilité extérieure croissante. « Le mot d’ordre c’est « On va voir qui est avec et qui est contre nous » », rapporte une source.

Si Didier Lacroix reste aujourd’hui solidement en place, la crise Jaminet a laissé des traces. Non pas par une fronde ouverte, mais par des fissures discrètes au sein de partenariats historiques, révélant un malaise plus profond dans la gouvernance du Stade Toulousain.