L’Union Bordeaux-Bègles avance dans un climat studieux. Après deux défaites consécutives en Top 14 face à Pau et Montpellier, les Bordelais n’ont plus gagné en championnat depuis le 1er novembre à Castres.

Une disette contrastant avec leurs prestations européennes, convaincantes en Champions Cup. Cette semaine, le mot d’ordre était clair : concentration maximale, d’autant que l’UBB pourra s’appuyer sur un effectif au complet, sans internationaux mis au repos forcé.

Après treize matches toutes compétitions confondues, une tendance lourde se dégage dans la gestion de l’effectif. Deux joueurs écrasent la hiérarchie du temps de jeu : Cameron Woki et Boris Palu, tous deux arrivés du Racing 92 à l’intersaison. Un constat révélateur d’un recrutement parfaitement ciblé par le staff de Yannick Bru et Shaun Sowerby.

Avec 859 minutes disputées, Woki est tout simplement le joueur le plus utilisé de l’UBB. Douze matches joués, onze titularisations, huit rencontres terminées sans sortir : l’ancien international est devenu en quelques semaines un pilier du système bordelais. S’il n’est plus aujourd’hui dans le groupe élargi de Fabien Galthié, il reste un homme de base en club, notamment dans l’alignement, où il tourne à plus de sept touches captées par match en Top 14. Un retour aux sources assumé. « J’ai l’impression que je ne suis jamais parti », confiait-il en début de saison.

Juste derrière, Boris Palu affiche 809 minutes au compteur, avec une régularité impressionnante : treize matches disputés sur treize possibles. Moins souvent utilisé sur 80 minutes, le deuxième-ligne n’en reste pas moins omniprésent dans le combat. Ses performances en Coupe d’Europe face aux Bulls et aux Scarlets ont marqué les observateurs, tout comme son abattage défensif en championnat, symbolisé par ses 15 plaquages contre Toulouse et ses 13 face à Castres.

Ces deux cadres n’étaient pas là la saison passée. Leur intégration express dit beaucoup de leur niveau, mais aussi de la volonté du staff de s’appuyer sur des profils immédiatement fiables. Woki, déjà passé cinq ans à Bordeaux avant son départ vers l’Île-de-France en 2022, semble avoir retrouvé un environnement à sa mesure.

Palu, lui, a su saisir l’opportunité offerte par la blessure de Cyril Cazeaux, au point de s’installer durablement dans la rotation, au détriment parfois de Jonny Gray.

Derrière ce duo, les visages attendus apparaissent : Louis Bielle-Biarrey, Damian Penaud, Nicolas Depoortere et Matthieu Jalibert restent des piliers offensifs, même si certains ont été freinés par des blessures, à l’image de Maxime Lucu et Yoram Moefana.

Enfin, juste derrière les internationaux, un nom ressort : Pablo Uberti. Huit matches joués, cinq fois 80 minutes, capable d’évoluer au centre comme à l’aile, le trois-quarts formé au club s’impose comme un super remplaçant de luxe, précieux dans une saison longue et exigeante.

Dimanche soir face à Toulon, l’UBB cherchera à stopper sa série noire en championnat. Et pour retrouver le chemin de la victoire, Bordeaux pourra compter sur deux certitudes : Cameron Woki et Boris Palu, devenus en quelques mois les véritables moteurs du collectif girondin.