«Hors de question ! » Mercredi, Christian Lanta a coupé court à une réflexion journalistique qui comprenait les mots « défaites » et « lourdes ». L’adjectif, et non le lieu de pèlerinage, même si les Bayonnais pourraient y faire un stop sur la route de Toulon tellement la victoire relève aujourd’hui du miracle.

À l’instar des supporters, le manager est lassé par le visage exposé chez les gros bras du Top 14. S’il a parfois sciemment fait le choix d’abandonner tout espoir de victoire en alignant son équipe B, il n’en sera pas de même dans le Var. L’Aviron a trop besoin de « se prouver quelque chose » après deux revers préjudiciables dans la course à l’Europe, à Brive et devant le Racing-Métro. « On a grillé notre joker, estime le technicien. On a une revanche à prendre. »

Plus que le résultat, l’Aviron « doit montrer un autre visage », avance le troisième Guillaume Bernad. « Dans le combat, la volonté de ne rien lâcher, j’attends de nos joueurs qu’ils répondent présents, étaye Christian Lanta. C’est à ce prix-là qu’on remettra la marche en avant. »

Priorité au combat

Son acolyte Christophe Deylaud aime ressasser qu’un match référence se cueille souvent à l’extérieur, dans le comportement plus que dans la victoire. « Ce serait prétentieux de dire qu’on y va pour les battre, admet le deuxième ligne sud-africain Dewald Senekal, mais on y va pour montrer nos qualités et imposer notre jeu. Il ne faudra pas les laisser jouer avec le ballon. Pour les battre, comme toutes les autres équipes d’ailleurs, ça passe par le cinq de devant, le jeu des avants. Et être sage et malin avec l’arbitrage à l’extérieur. »

Guillaume Bernad mesure lui aussi l’ampleur de la tâche. Mais il sait aussi que l’Aviron l’a déjà fait, en 2010 (22-26), comme d’autres. « Pas grand monde ne donnait Castres gagnant lors de la dernière finale face à Toulon, et pourtant. Je ne dis pas qu’on pourrait être Castres, mais on doit montrer autre chose. »

Ils ne pensent pas au derby

L’attitude, un mot d’ordre qui anima toute la semaine sur le terrain annexe de Jean-Dauger. « Si on n’est pas présent dans le combat, on ne pourra pas exister, enfonce Christian Lanta. Il faut aussi qu’on se rachète sur la conquête. Ce sont nos objectifs principaux. Après, on a une équipe capable de jouer les bons ballons. Derrière, on n’a pas de complexe à faire, on est capable de passer devant n’importe. Il faut donc être capable de résister aux vagues toulonnaises. Et il y en aura. Sur la rade, c’est normal. À nous d’éviter qu’elles se transforment en tsunami. »

Car une nouvelle déculottée plomberait autant le moral que les ambitions, à une semaine d’un derby basque toujours très indécis. « La confiance pour le derby passe par un bon match à Toulon », avance Senekal. « Ce n’est pas possible de présenter un mauvais visage dans le Var et d’être ensuite des “tueurs” à la maison contre Biarritz », complète Bernad. De toute façon, les Bayonnais jurent ne pas y penser avant la fin du match à Toulon. Hors de question !

Source sudouest.fr