Cette recrue Montpelliéraine impressionne le staff du MHR : « On avait un doute sur lui mais… »

Cette recrue Montpelliéraine impressionne le staff du MHR : « On avait un doute sur lui mais… »

Le jeudi 16 octobre 2025 à 12:39 par David Demri

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Arrivé presque sur la pointe des pieds cet été, Tom Banks s’est imposé comme l’une des meilleures surprises du début de saison à Montpellier.

À 31 ans, l’ancien international australien (21 sélections) enchaîne les six premières titularisations intégrales du Top 14, un exploit rare à ce niveau. Et dire qu’il ne savait même pas, il y a quelques mois, où il rejouerait au rugby.

Après trois années passées au Mie Honda Heat, au Japon, Banks avait bouclé sa saison le 30 mai, un peu dans le flou. Son téléphone a fini par sonner grâce à un concours de circonstances : le départ de Joshua Moorby, arrière néo-zélandais mal à l’aise loin de chez lui, a ouvert une porte. La cellule de recrutement montpelliéraine a sauté sur l’occasion.

« Tout s’est fait en dernière minute, en sourit Banks via Midi Olympique. J’ai eu un échange en visio avec Bernard Laporte et le staff. Le projet m’a plu et j’ai signé quelques semaines plus tard. »

“Le Top 14, c’est la compétition la plus dure du monde”

Loin d’être intimidé, le Wallaby a foncé tête baissée. « J’aurais pu signer en Top 14 en 2019, mais j’avais décidé de rester en Australie pour jouer en sélection. Le Top 14, c’est la compétition la plus dure du monde, j’avais envie de m’y confronter. »

Et l’expérience tient toutes ses promesses. Titulaire indiscutable, Banks aligne des performances solides : 2 essais, 3 franchissements, 11 défenseurs battus, 561 mètres parcourus ballon en main, et un taux de réussite défensive de 89 %. Des chiffres qui traduisent son importance dans un effectif où il est désormais le seul arrière de métier disponible, entre blessures et départs.

Le manager bluffé par son intégration

Arrivé après deux semaines de préparation seulement, Banks a convaincu dès ses premières apparitions. « Il est arrivé après deux semaines de préparation et s’est intégré très rapidement sans parler français. On a fait ce recrutement en dernière minute et c’est une bonne pioche », salue Joan Caudullo, le manager montpelliérain.

L’entraîneur reconnaît que le staff avait quelques doutes après ses trois années japonaises :

« On avait un doute après ses trois saisons au Japon, dont une en Deuxième Division, mais il faut croire que ça l’a fait rajeunir (sourire). Il a une sacrée pointe de vitesse pour un joueur de 31 ans, c’est un très bon relanceur… Il est très intéressant sur les contre-attaques et les ballons de récupération. »

De son côté, l’intéressé confirme sa nature d’attaquant. « Je me vois comme un joueur assez offensif. Il faut évidemment s’adapter à un projet de jeu, savoir occuper par le pied quand il le faut par exemple, mais je n’ai pas envie de me restreindre. »

Une carrière pleine de rebonds

Avant de débarquer dans l’Hérault, Tom Banks avait déjà vécu plusieurs vies. Footballeur australien dans sa jeunesse — ce qui explique son aisance dans les airs et son jeu au pied précis — il s’est tourné vers le rugby au lycée. L’aventure l’a mené des Queensland Reds aux Brumbies, où il s’est imposé comme arrière titulaire, avant de connaître sa première cape avec les Wallabies en 2018.

Sa trajectoire s’est ensuite brisée par les blessures : un bras fracturé, puis une cheville, le poussant à tenter une parenthèse japonaise. « J’avais eu pas mal de blessures, dit-il en pointant une cicatrice sur son avant-bras gauche. Je me suis cassé le bras, puis la cheville. Puis j’ai décidé d’aller au Japon… »

Du Japon à la Méditerranée

L’expérience japonaise a été à la fois dépaysante et formatrice. « C’était intéressant, en rigole-t-il. Le niveau était plutôt bon et on arrive à monter à la fin de la saison. Puis on a lutté pour notre maintien les deux saisons suivantes. »

Le Mie Honda Heat évoluait à Suzuka, plus connue pour son Grand Prix de F1 que pour ses stades de rugby. « Suzuka, à part pour le Grand Prix et son énorme usine Honda, ce n’est pas très touristique, se marre Banks. Mais j’ai adoré la vie là-bas, la culture, le pays. Et je pouvais rentrer en Australie à l’intersaison. »

Et s’il rejouait pour les Wallabies ?

Aujourd’hui installé à Pérols, entre Montpellier et la mer, Banks découvre un championnat plus exigeant que tout ce qu’il a connu. Les doublons l’amusent autant qu’ils l’intriguent : il pourrait jouer à Perpignan le même jour que France–Australie (22 novembre).

« Je serais ravi de rejouer pour les Wallabies », glisse-t-il, sans s’avancer davantage.

Depuis la levée des restrictions sur les joueurs expatriés, un retour n’est plus impossible.

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