Christian Labit : « Le meilleur exemple est celui du Stade-Toulousain »

Christian Labit : « Le meilleur exemple est celui du Stade-Toulousain »

Le dimanche 31 août 2025 à 22:36 par David Demri

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Ancien manager de Carcassonne, Christian Labit s’oriente désormais vers la détection de talents.

Observateur avisé du rugby français, il analyse l’importance croissante du Pro D2 dans l’essor des jeunes joueurs et le recrutement des clubs de Top 14.

« Plus on ose faire jouer les jeunes, plus on découvre des pépites »

Christian Labit s’est longuement confié dans les colonnes de Midi Olympique.

Pour Labit, le Pro D2 est devenu un tremplin essentiel :

« L’essor de jeunes joueurs dépend fortement de la volonté de les intégrer. Plus on les fait jouer, plus ils deviennent performants. Autrefois, il y avait la Nationale B, un tremplin idéal. Aujourd’hui, les jeunes se retrouvent sans véritable alternative et c’est dommageable. Je crois qu’en osant les faire jouer, on découvrira des talents insoupçonnés. 

Aujourd’hui, le Pro D2 s’avère être un précieux vivier. Le parcours de Thomas Ramos en est le parfait exemple, et met aussi en avant la politique du prêt qui porte ses fruits à condition de suivre les joueurs pendant leur passage en deuxième division. L’essentiel est de jouer, mais c’est aussi vrai dans le monde de l’entreprise, dans le monde en général. Si on ne te met pas à contribution, tu ne progresseras jamais. Le meilleur exemple est celui de Toulouse, qui est capable de faire jouer plus de cinquante joueurs. »

Il déplore cependant le manque de cohérence entre les instances :

« Ce qui me fait un peu mal, c’est de voir que la Fédération n’est pas alignée avec la Ligue au niveau des Jiff, alors que la Nationale doit aussi servir de vivier au Pro D2. On l’a vu avec Anthony Bouthier. »

Un rapport qualité-prix imbattable

Les clubs de Top 14 regardent de plus en plus vers cette division. « Le Pro D2, c’est un bon rapport qualité-prix. Les joueurs qui en viennent sont motivés, investis et ne déçoivent jamais sur l’état d’esprit. Pour un entraîneur, les faire progresser est gratifiant. »

Selon lui, détecter une pépite de Pro D2 est parfois plus important qu’attirer une star étrangère :

« Il suffit de regarder Castres qui fait ça depuis des années en ayant des résultats, car c’est une équipe qui compte en Top 14, avec beaucoup de charisme et de caractère. Récupérer un maximum de pépites en Pro D2 est une force pour l’avenir car vous avez besoin de jeunes joueurs dans votre effectif. C’est aussi pour cela que les clubs se tournent aussi vers des joueurs étrangers plus jeunes. Le rugby à la vitesse où il se joue aujourd’hui, il ne peut pas se jouer avec les vieux. C’est malheureux mais c’est ainsi. »

Vers une évolution du modèle français

Labit compare cette tendance au rugby à XIII australien, où la majorité des joueurs arrêtent le très haut niveau à 25 ans.

« Il faut aller chercher les pépites très jeunes, vite les valoriser, vite les essayer. Et si elles ne correspondent pas, les prêter, les suivre, les faire progresser à côté. Et c’est un vrai travail, attention. Mais je pense que ça devient une nécessité pour les clubs. »

Le cas Ugo Seunes, symbole du changement

Pour lui, la signature d’Ugo Seunes par le Racing 92 illustre cette évolution :

« Je l’espère, pour ce petit que je trouve très bon. Je l’avais déjà remarqué quand il jouait à Blagnac. Cela démontre surtout que le Racing a évolué dans son fonctionnement. Un titre en dix ans au plus haut niveau, cela doit te pousser à te poser les bonnes questions sur la formation, le recrutement et la gestion des hommes. Avant, c’était un club qui a recruté Dan Carter, Johnny Sexton et Owen Farrell. Aujourd’hui, le club a décidé de prendre une autre direction, et je suis persuadé que d’autres clubs vont suivre et réussiront en prenant ce chemin. »

Pour Christian Labit, l’avenir du rugby français passe par une valorisation accrue des talents issus de ses divisions inférieures, plutôt que par la dépendance aux stars étrangères.

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1 Commentaire

  1. Le gaulois 1 septembre 2025 at 08h- Répondre

    Complètement d accord avec toi Christian, avec le réservoir que l on a, il faut faire jouer les jeunes qui ont un potentiel et ça se voit, il n y a qu à voir par exemple les attissogbe, gailleton, jauneau et j en passe, il y a peu, on ne les connaissait pas, faut faire jouer nos jeunes…