Le couperet tombera samedi à Montpellier. C’est là, sur la pelouse du GGL Stadium, que l’ASM Clermont jouera son avenir dans ce Top 14 impitoyable. À la manœuvre, un homme habitué aux sprints finaux à haute tension : Christophe Urios.

Le manager auvergnat, rompu aux scénarios de dernière minute, aborde cette dernière journée avec la même conviction qui l’a souvent vu triompher dans les moments les plus décisifs.

Une dernière chance… parfaitement anticipée

Depuis des semaines, Christophe Urios prépare son groupe à cette échéance. Rien n’a été laissé au hasard. Dès les premières journées, il avait identifié cette 26e comme potentiellement décisive. Une vision lucide dans un championnat où tout se joue souvent à un point près.

« Christophe va procéder de la même manière pour préparer ce match. La fenêtre de tir est là. Et je suis certain qu’il dira aux joueurs que s’ils gagnent à Montpellier, ça passera. Un peu comme il l’avait fait avec nous », confie Thibault Lassalle via La Montagne, ancien joueur de Castres, qui connaît bien l’homme.

Le technicien n’est pas un devin. Mais il possède une capacité rare à lire les dynamiques d’un championnat, à décrypter les séquences décisives. Et surtout, à transmettre des certitudes à ses joueurs.

Des précédents marquants

Ce scénario n’est pas inédit pour Urios. En 2018, il avait conduit Castres à une qualification arrachée in extremis, avant de les mener jusqu’au bouclier de Brennus. Cette saison-là, tout s’était joué à La Rochelle, lors d’un match couperet que l’entraîneur avait anticipé des semaines à l’avance.

« Christophe Urios avait prédit que la Section Paloise allait perdre à domicile face à Agen. Et c’est ce qu’il s’est passé. Dans son discours, il n’y avait pas trop de doutes. Christophe était certain que nous allions nous qualifier. Il avait su nous donner confiance avant ce match à La Rochelle. Tout ce qu’il nous avait dit dans la semaine s’était déroulé sous nos yeux », se remémore Thibault Lassalle.

Un témoignage fort, qui en dit long sur la capacité du manager à fédérer, à convaincre et à installer un climat propice à l’exploit. À Castres, son approche méthodique et sa lucidité stratégique avaient porté leurs fruits.

Un style clair, sans fioritures

Pour Christophe Samson, autre témoin privilégié de cette épopée castraise, la recette n’a pas changé :

« À l’époque, Christophe Urios n’avait pas changé son comportement pour le sprint final. Le plan était clair, net et précis. On savait exactement ce qu’il fallait faire pour gagner à La Rochelle. Il anticipait ce qui allait se passer pendant les matchs. C’était toujours très pertinent, car souvent, ça se déroulait comme il l’avait annoncé. Je pense qu’il va faire exactement pareil cette semaine avec l’ASM. Il ne laissera rien au hasard. Les joueurs sauront ce qu’ils auront à faire sur le terrain. Les objectifs seront clairs, et il n’y en aura pas cinquante (sic). À moins qu’il ait beaucoup changé, mais ce n’est pas son genre de révolutionner sa méthode ou d’inventer des choses. »

Urios n’est pas un adepte des grandes révolutions. Il croit en la discipline, la clarté des consignes et la maîtrise émotionnelle. Ce n’est pas dans l’urgence qu’il brille, mais dans l’anticipation des moments de bascule. C’est là que sa science du rugby prend toute sa dimension.

Une finale avant l’heure

Clermont n’a plus le droit à l’erreur. Une victoire à Montpellier est impérative. Et comme en 2018, le club auvergnat dépendra aussi des résultats des autres. Mais la dynamique, elle, peut encore être enclenchée. Urios le sait mieux que quiconque : dans ce genre de match, ce ne sont pas toujours les plus forts qui gagnent, mais ceux qui y croient jusqu’au bout.

Le rideau va bientôt tomber sur cette saison haletante. Et si Clermont venait à s’en sortir, il ne fait aucun doute que la méthode Urios y serait pour beaucoup.