L’ASM Clermont savait que la Champions Cup serait un défi immense. Mais la défaite subie samedi au stade Marcel-Michelin face à Sale (14-35) a fait tomber les dernières illusions. Le club auvergnat n’a plus vraiment son destin entre les mains et doit désormais se tourner vers le Top 14 pour éviter une saison qui déraille.

Un revers qui en dit long

Le public du Michelin a souvent été témoin des grandes heures européennes de l’ASM. Cette fois, il a surtout vu une équipe dépassée, encore une fois, comme déjà lors de la lourde défaite chez les Saracens (47-10).

Contre Sale, il n’y avait pourtant rien d’insurmontable : les Anglais se présentaient largement remaniés, privés de treize joueurs dont plusieurs internationaux majeurs comme George Ford, Tom Curry ou Luke Cowan-Dickie.

Malgré cela, Clermont a été dominé dans tous les secteurs, laissant à Sale le luxe de signer sa première victoire en Auvergne depuis… 2008.

Des choix discutables et un manque criant de maîtrise

Ce qui inquiète le plus, ce n’est pas seulement la défaite, mais la manière. L’ASM a semblé manquer d’idées, d’agressivité et de précision. Quelques décisions ont même laissé perplexe : deux fois (26e et 63e), les Auvergnats ont préféré la touche à une pénalité pourtant offerte face aux perches, alors qu’ils étaient menés au score (7-13 puis 14-23). Ces choix offensifs, mal exécutés, ont symbolisé les limites du jour : un alignement instable et un ouvreur utilisé hors de son poste, incapable de peser au pied.

Malgré tout, Clermont aurait pu relancer le match. Sale s’est retrouvé à 14 après un geste inutile d’Aaron Reed. Dans la foulée, Lucas Zamora a intercepté un ballon et ramené l’ASM dans la course (14-20, 47e). Mais les Auvergnats n’ont jamais su convertir leurs nombreuses occasions : 14 incursions dans les 22 mètres anglais pour… zéro point marqué en seconde période.

Un coup dur avant un mois décisif

Cette rencontre devait servir à relancer le groupe, à redonner du rythme aux cadres et un peu d’élan avant un déplacement crucial à Perpignan samedi prochain. Résultat : c’est tout l’inverse. L’équipe de Christophe Urios apparaît en plein doute, fébrile, et surtout très loin du niveau attendu pour jouer sur deux tableaux.

La Champions Cup s’éloigne, et même une qualification en Challenge Cup reste incertaine. L’enjeu est désormais clair : Clermont doit réagir en Top 14, sous peine de voir s’installer une spirale négative à un moment où la moindre erreur peut peser lourd dans la course au top 6.