Longtemps critiquée pour son jeu prévisible, l’ASM Clermont affiche un tout nouveau visage cette saison. Plus fluide, plus inspirée et redoutable offensivement, la formation auvergnate s’appuie sur un collectif en pleine confiance et sur la créativité de son ouvreur néo-zélandais Harry Plummer, devenu la pièce maîtresse du système de Christophe Urios.

Il souffle comme un vent de renouveau sur l’ASM Clermont. Après plusieurs saisons où son jeu offensif semblait s’essouffler, le club auvergnat s’est transformé en machine à marquer. En seulement cinq journées, les hommes de Christophe Urios ont inscrit 205 points, soit une moyenne impressionnante de 41 points par match, faisant de Clermont la meilleure attaque du Top 14.

L’ironie du sort, c’est que cette explosion offensive s’accompagne d’un revers : la défense clermontoise est désormais l’une des plus perméables du championnat (13e, 169 points encaissés).

Mais pour Frédéric Charrier, entraîneur de l’attaque, ce déséquilibre est le prix à payer pour la liberté et la confiance retrouvées.

Il s’est confié via La Montagne :

« Il y a le travail qui est fait depuis deux ans et qui commence à porter ses fruits », explique-t-il. « Pour autant, nous n’étions pas nuls avant, et nous ne sommes pas les champions du monde maintenant. Il y a une forme de progression qui s’installe dans l’équipe, c’est certain. »

Un jeu plus instinctif et libéré

Clermont ne se contente plus d’imposer sa puissance devant. Les lignes arrières s’éclatent et multiplient les initiatives. Avec 31 franchissements, l’ASM est la deuxième équipe la plus joueuse du Top 14, juste derrière Bordeaux-Bègles (33), et devance même Toulouse (24) ou le Racing (20).

Ce regain d’inspiration n’est pas anodin. « On met des choses en place. Et quand on voit que cela fonctionne pas trop mal, cela donne de la confiance à tout le monde. On ose faire les passes en plus, on ose tenter des gestes, on ose jouer debout », confie Charrier.

Cette liberté offensive se traduit sur le terrain par des actions plus créatives, un jeu debout retrouvé et une prise de risque assumée.

Plummer, la pièce manquante du puzzle

S’il fallait symboliser cette métamorphose, un nom s’impose : Harry Plummer. Recrue estivale, l’ouvreur néo-zélandais a redonné de la fluidité et de la justesse au jeu clermontois. Plus qu’un simple gestionnaire, il attaque la ligne, résiste aux plaquages et libère des espaces pour ses partenaires.

« Harry est un joueur très propre, qui fait peu d’erreurs avec le ballon », souligne Charrier. « Quand il est arrivé, je lui ai demandé d’être un leader à ce niveau-là. Il fallait que l’on ait moins de déchets dans notre jeu et que l’on soit plus juste techniquement. C’est vrai qu’il est capable de porter les ballons et de faire jouer après contact. C’est toute cette palette offensive qui aide l’équipe à performer. »

Un nouveau souffle avant les grands rendez-vous

Cette nouvelle ASM, plus audacieuse et spectaculaire, séduit autant qu’elle intrigue. Si les ajustements défensifs restent à peaufiner, Clermont a retrouvé une identité : celle d’une équipe joueuse, imprévisible et dangereuse sur chaque possession.

Rappelons toutefois que si Clermont se targue d’avoir une si bonne attaque, c’est surtout pour avoir marqué plus de 80 points à une équipe Montalbanaise totalement perdue au Michelin, le week-end dernier.