Deux ans après son immense succès populaire, la Coupe du monde de rugby 2023, organisée en France, refait parler d’elle… sur un tout autre terrain.

Le parquet de Paris a confirmé ce lundi, via Le Parisien, l’ouverture d’une information judiciaire pour escroquerie en bande organisée, dans le cadre du marché des places d’hospitalité du tournoi.

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Un préjudice estimé à près de 27 millions d’euros

L’enquête vise la société Daimani, plateforme internationale de billetterie haut de gamme, ainsi que plusieurs de ses structures et dirigeants. Le préjudice financier serait colossal : près de 27 millions d’euros hors taxes.

Cette instruction, ouverte jeudi dernier, fait suite à une plainte déposée par le GIP France 2023 (le comité d’organisation du Mondial) et par le GIE « hospitalités et voyages », deux entités liées à la Fédération française de rugby (FFR).

Ces organismes étaient chargés de gérer la vente et la distribution des offres VIP, incluant loges, repas, et expériences exclusives pour les partenaires et spectateurs privilégiés.

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Une affaire dans un contexte déjà tendu

Cette procédure judiciaire vient s’ajouter à un dossier déjà scruté de près. En début d’année, la Cour des comptes avait publié un rapport au vitriol sur l’organisation du Mondial, évoquant des « défaillances majeures » dans la gestion du tournoi et le contrôle exercé par l’État et la FFR.

Selon les magistrats, le manque de supervision du comité d’organisation – notamment sous la direction de Claude Atcher, son ancien directeur général – a conduit à des pertes financières importantes, malgré le succès populaire et médiatique de l’événement.

« Les objectifs financiers n’ont pas été atteints et les ressources laissées pour l’héritage du rugby sont quasi nulles », avait alors déclaré Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes.

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Une Coupe du monde à double visage

Si la compétition avait rempli les stades et enflammé tout un pays, elle a laissé derrière elle un trou financier qui fragilise encore la FFR.

Le nouveau volet judiciaire autour du marché des hospitalités vient désormais alourdir un peu plus le passif d’un événement aussi glorieux que coûteux pour le rugby français.