Dans son livre, Mourad Boudjellal dézingue le rugby Français en général

Dans son livre, Mourad Boudjellal dézingue le rugby Français en général

13 avril 2017 - 19:02

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Dans son livre qui sort ce jeudi, Un président devrait dire ça plus souvent, le président du Rugby Club toulonnais (RCT), Mourad Boudjellal, revient sur une décennie de rugby ponctuée de polémiques, de succès et d’échecs. Cet homme engagé, très médiatique, souvent en décalage avec ses homologues patrons de club, égratigne de nombreuses personnalités, distille quelques anecdotes savoureuses et expose ses idées pour le rugby français. Le tout saupoudré d’un chapitre politique dans lequel il loue les qualités d’un candidat en particulier.

Les premières lignes annoncent la couleur : «Je suis le plus grand escroc du rugby. Je ne l’ai jamais pratiqué de mon existence. […] Enfin, escroquerie ultime, je ne connais même pas toutes les règles. Les principales, si, naturellement ; mais il existe des tas de détails que je ne perçois pas immédiatement durant un match.» Puis, pestant contre les «convictions électives» des dirigeants et une récente répartition des droits télé «effectuées par ceux qui n’en génèrent pas», Mourad Boudjellal en vient à déclarer que le rugby est «un sport de profiteurs et de voleurs depuis la nuit des temps. Mais, comme cela se pratique en cercle fermé, personne n’en parle».

Les «valeurs du rugby» en prennent aussi un coup : «Je considère qu’il existe aujourd’hui davantage de valeurs dans le football que dans le rugby, où prime l’égoïsme le plus absolu. Les fameuses valeurs du rugby constituent un gros mensonge.» On comprend cependant qu’il fait moins référence aux sportifs qu’à leurs dirigeants car il ajoute : «Dans toutes les commissions siègent des hommes corrompus moralement, qui n’ont pas la légitimité pour y être à cause de conflits d’intérêts.»

«Beaucoup seraient devenus chauves à la Libération»

En guerre ouverte contre le salary cap qui plafonne dans chaque club la masse salariale à 10 millions d’euros par an, Boudjellal s’insurge contre les présidents «tricheurs» et donneurs de leçons, par une énième provocation : «Je n’aurais pas aimé connaître certains présidents pendant la guerre… Beaucoup seraient devenus chauves à la Libération. Comment font-ils pour se regarder dans la glace alors qu’ils trichent et traitent les autres de tricheurs ?»

L’ancien éditeur de bandes dessinées est aussi parti en croisade contre l’institution qui le chapeaute : la Ligue nationale de rugby qui selon lui, «est gérée comme une petite épicerie de quartier» par Paul Goze, son président. Mourad Boudjellal a subi un camouflet en octobre lorsqu’il s’est présenté à la présidence avec son programme «la Ligue apaisée». Lui préfère relativiser : «Comme Philippe Poutou à la présidentielle, j’aurais été emmerdé d’être élu car j’ai une vie – mais j’aurais assumé. Bien que convaincu que j’avais davantage de chance de remporter la primaire des Républicains.»

S’il y en a un que Boudjellal ménage, c’est Laporte. Président de la Fédération française de rugby depuis décembre, il fut accessoirement entraîneur du RC Toulon, à qui il fit gagner trois titres de champion d’Europe (2013, 2014, 2015) et une coupe de champion de France (2014). Le voilà dépeint comme le «plus grand technicien du rugby mondial». L’arrivée de Laporte à la tête de la fédération a même dissuadé Boudjellal de vendre son club, comme il disait l’envisager : «On ne mesure pas encore toutes les conséquences de l’élection de Bernard. Nous sommes encore à la préhistoire. Le rugby va peut-être connaître la civilisation…» Une habile manière de flatter l’un pour taper sur l’autre.

«Alimenter la machine à rumeurs»

Sorties médiatiques, phrases chocs, Mourad Boudjellal peut «donner du grain à moudre aux journalistes», car le plus important, c’est qu’on parle du RCT : «Le club fournit les meilleures audiences, suscite la passion. Alors ça énerve. Il faut bien alimenter de temps en temps la machine à rumeurs.» Mais parfois, la tension peut vite monter avec certains journalistes. Jacques Lerue de Var Matin, qui «avait tenu des propos très durs» à l’égard du club, en a fait les frais : «Je faisais comme s’il n’existait pas, comme s’il était l’homme invisible. Il a finalement été incité à partir de Var Matin et en 2009, a entamé une nouvelle vie en devenant restaurateur.» Conscient de son pouvoir face à la presse locale, Boudjellal en a joué. Pourtant, aujourd’hui, les deux enfants de ce journaliste travaillent pour le club.

Source: liberation.fr

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2 Commentaires

  1. Michel Fery 14 avril 2017 at 10h- Répondre

    Je reste tout à fait d’accord avec MOURAD , concernant son verdict concernant les valeurs actuels de notre RUGBY Français !.. Encore probablement un livre rempli une fois de plus de pas mal de vérités !.. Sans doute m’y investir par curiosité dans ce bouquin !.. Car s’il peu parfois du reste , comme tout le monde déraper notre PREZ , en contre partie j’Adore particulièrement quand il diffuse à coeur et esprit ouvert *les choses bien hautes que d’autres perçoivent tout bas* . Ne changez surtout rien MOURAD !..

  2. Michel Fery 14 avril 2017 at 10h- Répondre

    Veuillez m’excusez mes répétitions !.. Désolé , pas trop bien réveillé ce matin !.. :-))lol .