David Marty: « C’est un joueur un peu ‘’space », difficile à cerner »
David Marty: « C’est un joueur un peu ‘’space », difficile à cerner »
Le dimanche 15 mars 2015 à 13:54 par David Demri
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Souvent jugé individualiste ou arrogant, Maxime Mermoz, très convaincant avec Toulon, fait son énième retour chez les Bleus.
NOVEMBRE 2013. Interrogé sur son statut de joueur régulièrement appelé en équipe de France mais qui ne joue (presque) jamais, Maxime Mermoz dégaine : « J’ai l’impression d’être le mec de trop à chaque fois. J’ai le sentiment qu’il faut une épidémie pour que je puisse avoir une place au sein de cette équipe. » Seize mois plus tard, rien n’a changé. Cet après-midi, à Rome, c’est à la faveur des blessures de Fofana, Lamerat et Dumoulin que le centre toulonnais disputera un match du Tournoi dont il avait été exclu jusque-là. En milieu de semaine, il s’est donc pointé en conférence de presse, à Marcoussis, avec sa belle gueule et ses fesses de gravure de mode (il est sous contrat avec une marque de sous-vêtements), pour répondre à la sempiternelle question : comment explique-t-il ces incessants allers-retours en sélection ? « Dans ce Tournoi, ça va, je n’ai fait qu’un aller pour l’instant,s’amuse-t-il. Tout va bien. C’est la vie du sportif. Il y a tant de choses plus graves dans la vie que je n’ai pas du tout envie de pleurer sur mon sort. »
Avec Mermoz (28 ans), le malentendu dépasse le terrain. Plus que ses performances inégales en bleu (2 essais en 28 sélections, peu de matches aboutis), c’est son état d’esprit qui interpelle. Quand cas précieux rime avec capricieux. « Maxime a plus tendance à afficher des états d’âme lorsqu’il n’a pas un statut de titulaire », résumait Patrice Lagisquet, l’entraîneur des trois-quarts des Bleus, en janvier. En gros, Mermoz se la jouerait un peu starlette. Du genre individualiste, ascendant orgueilleux. Un profil un peu perso qui ne cadre pas avec le jeu altruiste et éminemment collectif qu’il développe sur le terrain. L’ancien arrière international Émile Ntamack l’a entraîné en Espoirs à Toulouse, chez les moins de 20 ans français (avec un titre de champion du monde en 2006) puis en équipe de France (comme adjoint de Marc Lièvremont) : « Max peut paraître un peu à contresens parce qu’il est très exigeant avec lui-même, dit-il. C’est un perfectionniste, capable de dire à ses partenaires qu’il préfère aller se coucher tôt plutôt que de sortir avec eux pour arriver plus frais à l’entraînement. C’est peut-être ce côté rigoriste qui crée le décalage. Cela peut lui donner des airs de supériorité. »
MARTY : « C’EST UN JOUEUR UN PEU ‘’SPACE », DANS SON MONDE »
Le centre international David Marty a été champion de France en 2009 avec « Max le Bobo », comme le surnommaient certains supporters de Perpignan. « C’est un joueur un peu ‘’space », difficile à cerner, témoigne-t-il. Il est un peu dans son monde. Mais ce n’est pas calculé, il fonctionne juste différemment. Parfois, il y avait des choses à faire pour l’équipe qu’il avait du mal à comprendre. »
L’ancien flanker toulousain Didier Lacroix, qui l’a également entraîné en Espoirs à Toulouse, va un peu plus loin : « À Toulouse, il y avait une opposition tous les mercredis entre les pros et les Espoirs. Vous savez comment on repérait les gamins qui avaient quelque chose en plus ? C’étaient ceux qui étaient les plus détestés par les gars de l’équipe une. Et Max en faisait partie. À un moment, il a voulu arriver trop vite. Il avait besoin que l’on reconnaisse son talent. Et si ça ne se faisait pas, il avait tendance à tomber dans ce qui pouvait ressembler à de la suffisance ou à de l’arrogance. Il pouvait alors faire une mauvaise déclaration. Or, soit tu t’appelles Ibrahimovic et tu peux dire ce que tu veux, soit ce que tu dis est perçu comme déplacé. »
Mermoz n’a pas perdu son franc-parler. En novembre, à deux jours d’affronter l’Argentine (13-18), il avait commenté le statut d’intouchable de Fofana en ces termes : « On verra si ça continue tout le temps. » Cette semaine, il a encore fustigé, à sa manière, le jeu des Bleus depuis trois ans : « Dès qu’il y a un nouveau staff, on se projette sur la prochaine Coupe du monde. Les joueurs réfléchissent un peu trop à leur sort et à ce qui pourrait arriver, si ça se passait mal, pour eux. Au lieu de travailler pour construire et progresser, on ne respecte pas toutes les étapes. » Une vraie tête à claques, Mermoz ? À Toulon, où il marche sur l’eau depuis le début de la saison, son manager Bernard Laporte ne s’en est jamais plaint. « Aujourd’hui, à force de demander aux joueurs de rentrer dans le moule, on se retrouve avec des mecs trop lisses, observe Lacroix. Max, lui, a cette folie. Ça peut être inconfortable de le faire jouer, mais pour moi, c’est une vraie prise de risque. Accepter du déchet pour avoir du bonheur. »
Mermoz, devenu père (Aaron est né le 19 août), assure ne plus se prendre la tête avec son statut d’intermittent. « Je joue chaque match comme si c’était le dernier. C’est Dimitri Szarzewski qui m’avait dit ça à la Coupe du monde 2011. Il ne doit pas y avoir de routine, de match banal. Il faut tous les jouer à fond pour ne rien regretter. »
Source: lequipe.fr – Laurent Campistron
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Excellent depuis qu il est a Toulon… N a jamais rien dis de ne pas etre titulaire. Altruiste et collectif sur le pré. Je vois qu un défaut : le staf des bleus qui ne sait pas faire jouer les joueurs en confiance et sous les meilleurs conditions …
David Marty et Didier Lacroix…c’est tout ce que « L’équipe » a trouver comme témoignage pour cet article vomitif ?…le grand David Marty qui parle de joueur « difficile à cerner »…ce gars n’as pas eu 1/10 ème du niveau ou de la carrière de Mermoz et il l’ouvre…évidemment si Max remet ces deux tocards à leur place c’est qu’il est méchant et arrogant.
David Marty, un mec qui n’a pas quitté le navire quand l’USAP est descendu…tout à son honneur, non?