Six ans. De 2003 à 2009, Pierre Mignoni et Laurent Emmanuelli ont fait le bonheur de Clermont. Comme l’avait fait avant eux Philippe Saint-André de 1988 à 1996. Tous les trois resteront à jamais dans l’histoire de l’ASM. Sans avoir pourtant décroché le moindre titre de champion de France. C’est désormais avec Toulon qu’ils vont tenter à nouveau leur chance. A condition d’abord de se débarrasser de leur ancien club samedi à Saint-Étienne en demi-finales. Poliment, on vous dira que c’est un match comme les autres. Dans les faits, c’est pourtant loin d’être le cas. La meilleure preuve est le silence de Mignoni. Le demi de mêlée du RCT n’a pas voulu s’exprimer cette semaine sur cette rencontre. Les sollicitations n’ont pourtant pas manqué pour obtenir quelques déclarations de l’ancien Auvergnat. « Il a beaucoup donné à Clermont, lance le Clermontois Morgan Parra. Mais il sera un vis-à-vis comme un autre. Ce sera particulier pour lui. Cela l’avait déjà été en championnat quand il était revenu à Clermont. »

Laurent Emmanuelli ne dira pas le contraire. « Emotionnellement, c’est particulier avec une tension un peu différente, souligne le pilier toulonnais. Mais ça reste un match de rugby et nous sommes des professionnels. Je suis rentré dans mon club d’origine et je défendrai mes couleurs. Eux ne s’en priveront pas. Il ne faut pas en tenir en compte. C’est vrai que quand j’ai signé à Toulon, je ne pensais peut-être pas retrouver Clermont à ce stade de la compétition si vite. » De son côté Philippe Saint-André, a demandé à ses deux anciens Clermontois de garder la tête froide. « Ce sera spécial pour eux mais je leur ai dit qu’ils doivent faire abstraction de ça. Le pire est de faire le match dans la tête toute la semaine et d’arriver vidé le jour de la rencontre. Mon rêve en tant que joueur était d’avoir le titre avec Clermont. Aujourd’hui, mon rêve est de briser leur rêve d’aller au Stade de France. »

Et c’est justement ce que craignent les Auvergnats. Les conseils des anciens de la maison, finalistes ces trois dernières années avec Les Jaunards, inquiètent. « Pierre connaît les combinaisons derrière, souligne Thomas Domingo. Il sait comment on fonctionne devant. Ça va être plus dur. Ils vont expliquer aux autres comment on travaille. Il va falloir réussir à passer ça. Ça va être plus dur. Avec Laurent, ils vont expliquer aux autres comment on travaille. Il va falloir réussir à passer ça. » Le capitaine Aurélien Rougerie complète : « C’est un bel avantage de savoir comment fonctionne Vern (Cotter), comment fonctionne le groupe, les tactiques qu’on peut mettre en place. Mais, cela ne nous a pas amenés à modifier quoi que ce soit. Il (Mignoni) connaît nos combinaisons mais il ne peut pas deviner celle que l’on va faire. »