À l’heure d’affronter le Racing 92 ce samedi (16 h 35), les supporters de l’ASM Clermont ne manqueront pas de nourrir un certain regret : celui de ne pas avoir vu Ugo Seunes enfiler la tunique jaune et bleue.

L’ouvreur de 24 ans, auteur d’un début de saison remarqué en Île-de-France, aurait en effet pu rejoindre l’Auvergne l’été dernier.

Formé à Agen puis révélé à Aurillac, Seunes disposait encore d’un an de contrat avec le Stade Aurillacois. Après une saison pleine et un barrage héroïque contre Chambéry, ses performances avaient attiré l’attention de plusieurs clubs de Top 14, dont Clermont.

« Oui, nous l’avons scruté. Oui, c’était un sujet pour nous », confirme Benoît Vaz, directeur général de l’ASM via La Montagne. Mais l’équation s’est vite compliquée : « La clause de libération était très élevée. »

Le président aurillacois Christian Millette confirme avoir donné son feu vert à une approche de l’ASM :

« Aurélien Rougerie a pris contact avec moi pour savoir s’ils pouvaient approcher Ugo. Je suppose qu’ils l’ont reçu à Clermont. Mais ensuite, je n’ai pas eu de retour. »

En parallèle, Clermont multipliait les pistes pour renforcer son effectif (Ratuva, Tolofua, Muarua, Loaloa…) et son budget, déjà grevé par plusieurs recrues, ne permettait plus d’aligner la somme nécessaire.

« On raisonne en besoin, pas en opportunité, explique Vaz. Et non, il n’est pas question d’économie : notre salary cap de 11,4 millions d’euros est utilisé jusqu’au dernier centime. »

L’histoire aurait pu rebondir en fin de saison, lorsque Seunes se serait retrouvé libre. Mais le Racing 92 a frappé plus vite. Le club francilien a déboursé environ 230 000 euros pour racheter sa dernière année de contrat et lui a offert un bail de trois saisons.

« J’ai été mis au courant le jeudi et c’était signé le mardi. Ce n’était pas quelque chose que j’attendais forcément. Mais quand ça te tombe dessus, c’est impossible de refuser », avouait alors le joueur, surpris mais heureux de rejoindre un géant du Top 14.

Pour Aurillac, l’affaire laisse un parfum de fierté. « Ce dont je suis très satisfait, c’est qu’il débute bien sa nouvelle aventure. Quelque part, il y a de la fierté pour nous d’avoir découvert et lancé cette jeune pépite », souligne Millette.

Reste désormais à savoir si Clermont a eu raison de ne pas franchir le pas. Après seulement trois journées, il est encore trop tôt pour le dire.

Mais ce week-end, face aux Jaunards, Ugo Seunes aura l’occasion d’apporter un premier élément de réponse sur la pelouse.