Le demi-de-mêlée Bordelais Maxime Lucu s’est confié via Midi Olympique à l’approche de la finale Européenne à venir contre Northampton.

Il est revenu sur la préparation de cette finale. Extrait:

Forcément, quand on a pris l’avion à deux jours du match, on avait déjà bien travaillé du lundi au mercredi, dans l’analyse de l’adversaire et la stratégie à adopter. Et puis, ces deux derniers jours, il s’agissait surtout de se retrouver, de créer ces liens et profiter de ces moments qui sont uniques dans la préparation d’une finale. On a besoin de passer du temps ensemble, de rire ensemble, pour bien préparer la rencontre et arriver soudés. On ne se prend pas la tête, on va monter crescendo avec la mise en place de cette après-midi… Après, ça ira vite. On commence à basculer petit à petit dans les têtes.

Il estime que l’UBB a énormément appris de sa dernière finale de Top 14 perdue contre Toulouse. Extrait :

Dans l’approche de ce rendez-vous, on a déjà analysé ce qu’on a fait. On a appris beaucoup de choses de nos propres expériences, comme l’importance de pas prendre de carton jaune dans les vingt premières minutes, ou de ne pas encaisser d’essai trop rapidement. Si tu te mets trop de handicaps, c’est impossible de revenir, et on peut même se déliter. On verra demain si on a grandi là-dessus. Cette année, on a plutôt répondu présent sur ces aspects depuis le début des phases finales de Coupe d’Europe.

Mais attention, on l’a vu en demie : Northampton a su prendre le large d’entrée de jeu, et a placé le Leinster en situation d’urgence tout le reste du match. Donc, on est prévenu… Jusqu’à maintenant, on a joué de grosses équipes qui avaient les clés pour gagner cette compétition, on a essayé de répondre présent et on l’a plutôt bien fait. Mais le plus important, c’est le match de demain… On progresse petit à petit, à l’image du club, et on verra si on a vraiment appris.

Pour l’heure, il indique que le groupe est assez décontracté. Extrait:

Le groupe est fait comme ça. On est souvent repris par le staff parce qu’il faut parfois savoir passer en mode « sérieux ». L’an dernier, on a parfois eu du mal. On a compris que lorsqu’il y a des grands rendez-vous à négocier, il ne faut pas changer sa nature, mais savoir aussi basculer sur autre chose. Cette saison, on gardé cette bonne humeur tout en apportant aussi une vraie qualité de travail dans la semaine. On a un groupe qui vit bien, avec pas mal de jeunes qui apportent de la bonne humeur, c’est notre ADN aussi il faut aussi basculer sur quelque chose de plus grand. On a fonctionné comme ça cette saison, on a répondu présent quand il a fallu, mais il faudra le refaire demain sinon ce qu’on a fait n’aura servi à rien.

Il ne manque pas d’encenser ses ailiers Bielle-Biarrey et Penaud. Extrait:

Ce sont des mecs qui ont la volonté de toucher des ballons, qui ne restent pas sur leur aile à attendre le ballon. Quand tu es 9, ça apporte des options et ça met en difficulté les défenses. On sait qu’on a ce qui se fait de mieux en Europe, même si en face il y aura de gros clients aussi. Leur ADN est porté sur l’attaque, sur le mouvement, à apporter beaucoup d’options au 10 et au 15, et créer des opportunités qu’eux seuls ont perçu. Ils provoquent la réussite, leur nombre d’essais n’est pas dû au hasard même si certains pourraient le penser. Sauf qu’au fil des semaines, on voit qu’ils vont se chercher leurs occasions et pour toute l’équipe, c’est très positif.

Il remercie les supporters Bordelais qui devraient être 3 000 à Cardiff. Extrait:

On les remercie de s’être déplacés, déjà, car ça n’est pas évident de venir ici et que ça a un coût. On sait qu’ils auront à cœur de nous pousser dans les moments de difficulté. Ce n’est pas eux qui vont nous faire gagner, mais c’est à nous de les emmener avec nous. On est fier de voir ces 3, 4, 5000 Bordelais à Cardiff pour cette première finale. A nous de les rendre heureux ainsi que tous ceux qui sont restés à Bordeaux.

Pour l’heure, il refuse d’anticiper l’après-match. Extrait:

On va éviter d’en parler, ça va porter malheur, et puis on sait tous ce qui se passera (rires). Ça représente beaucoup pour le groupe, par rapport à notre évolution depuis deux ou trois ans. Mais bon, la dernière fois qu’on a dit ça, on est passé à côté… Alors, on va se focaliser sur l’adversaire et sur ce qu’on sait faire de bien. Perdre demain, comme on dit, ça nous ferait encore évoluer, mais ça ne nous donnera pas le bonheur qu’on pourrait avoir en gagnant.

Maxime Lucu l’avoue : il a envoyé tous les soirs des photos de Pollock à ses troisième ligne pour les chauffer. Extrait:

C’est un secret, ça. Ce sont des petites pièces qu’on se met entre copains, notamment à Marko Gazzotti qui est de la même génération que lui. Mais je vous rassure, on se les met à tous les postes : les ailiers, la charnière… Pour revenir à Pollock, c’est un joueur de très grande classe qui sera clairement une menace pour nous demain. Des gros joueurs comme ça, c’est important de les neutraliser.

Aussi, il dit le plus grand bien de Matthieu Jalibert. Extrait:

Avec Matthieu, ça fait six ans qu’on joue ensemble. C’est quelqu’un qu’il faut apprendre à découvrir et à connaître. Dans son jeu, dans son envie d’attaquer la ligne et de chercher des solutions, c’est le genre de 10 avec qui je préfère jouer. Il faut se mettre à leur service et c’est ce qu’on a essayé de mettre en place ensemble, d’autant qu’on s’est très vite bien entendu en dehors du terrain, ce qui permet de toujours mieux se retrouver quand on joue. C’est lui qui dirige et moi qui suit, et parfois je le calme quand il demande trop (sourire). Il a eu des moments compliqués, alors le voir s’épanouir aujourd’hui, ça fait plaisir pour lui, il le mérite.