La saison régulière de Top 14 s’est refermée sur un constat unanime : les stades de rugby ne désemplissent pas, et l’engouement populaire pour l’Ovalie atteint des sommets.

À l’issue d’une vaste enquête de terrain menée par L’équipe dans les travées des quatorze enceintes du championnat, c’est le stade Chaban-Delmas, à Bordeaux, qui décroche la palme de la meilleure expérience, devant Jean-Dauger à Bayonne et Marcel-Michelin à Clermont.

Un podium qui célèbre à la fois la ferveur populaire, l’authenticité de l’ambiance et le supplément d’âme propre à ces terres rugbystiques.

Pendant près de deux mois, du 22 mars au 1er juin, les journalistes de L’équipe sont allés s’immerger dans ce que le rugby a de plus vivant : ses stades. Objectif : évaluer l’expérience spectateur, depuis l’achat des billets jusqu’à la dernière clameur dans les tribunes, en passant par la convivialité, l’accessibilité, l’ambiance et les infrastructures.

Mais la mission s’est vite heurtée à une réalité : impossible de toujours acheter un billet. Les stades affichent régulièrement complet. Avec un record historique de 2 932 750 spectateurs sur la saison régulière, le rugby français joue désormais à guichets fermés.

Face à cette effervescence, la méthodologie a dû s’adapter. Certains reporters ont été accrédités pour pouvoir franchir les portes de stades pris d’assaut. Mais la règle du jeu est restée la même : vivre la rencontre à hauteur de tribune, partager l’avant-match avec les supporters, se mêler aux conversations, tester les buvettes, observer les flux, noter l’ambiance – critère majeur du barème.

Dans ce domaine, Chaban-Delmas a survolé la concurrence. Le public bordelais, porté par une saison réussie de l’UBB, a fait vibrer les gradins comme rarement. Même tonalité à Bayonne, où Jean-Dauger a confirmé son statut de chaudron basque, et à Clermont, malgré une saison sportive plus compliquée.

Certains clubs, en revanche, ont compliqué la tâche en délocalisant leurs grandes affiches. Bayonne a par exemple joué son derby contre Pau à Saint-Sébastien, tandis que Toulon a préféré accueillir Toulouse à l’Orange Vélodrome de Marseille. Autant de rendez-vous à part, à l’ambiance spectaculaire mais à l’ancrage plus flou.

Un constat s’impose cependant : le rugby reste un sport de tribunes paisibles. « On n’y déploie pas des compagnies de CRS pour éviter que deux maillots distincts s’y croisent », glisse un reporter.

Loin de la tension parfois palpable dans les stades de football, les enceintes du Top 14 conservent un esprit bon enfant, où la ferveur ne rime pas avec agressivité. « On peut y célébrer un essai en terre hostile sans craindre pour sa santé », résume-t-il encore.

Ce tour de France a aussi mis en lumière le vieillissement des infrastructures. Beaucoup de stades accusent le poids des années malgré quelques rénovations. Le confort reste sommaire, les innovations technologiques rares.

A ce petit jeu, le Stade Mayol se retrouve 5ème au classement des stades du Top 14, avec 70 points, à égalité avec le Stade Pierre-Fabre de Castres.

Le stade le moins bien noté ? C’est celui du Stade-Français Paris : le Stade Jean-Bouin.

Voici le classement :

1. Chaban-Delmas (Bordeaux) : 75 pts
2. Jean-Dauger (Bayonne) : 74 pts
3. Marcel-Michelin (Clermont) : 73 pts
4. Aimé-Giral (Perpignan) : 71 pts
5. Mayol (Toulon) : 70 pts
-. Pierre-Fabre (Castres) : 70 pts
7. Marcel-Deflandre (La Rochelle), 69 pts
8. Ernest-Wallon (Toulouse) : 68 pts
-. La Rabine (Vannes) : 68 pts
10. Paris-La Défense Arena (Racing) : 66 pts
11. Stade du Hameau (Pau) : 65 pts
-. Gerland (Lyon) : 65 pts
13. GGL Stadium (Montpellier) : 64 pts
14. Jean-Bouin (Stade Français) : 60 pts