Dans son édition du jour, le quotidien L’équipe dévoile sa notation des joueurs suite à la victoire des Bleus contre le Canada.

Si Frédéric Michalak et Guilhem Guirado écopent d’une bonne note, Mathieu Bastareaud et Sébastien Tillous-Borde décrochent seulement un petit 4 sur 10.

DUSAUTOIR   8

Au repos contre les Roumains, le capitaine retrouvait sa place dans le quinze de départ, flanqué de Le Roux, un joueur au profil plus proche du sien. Son premier plaquage (1re) a donné le ton de sa rencontre avec 12 unités au final, soit le meilleur total de la partie. Il vole une balle en touche (7e) à l’alignement canadien, réalise un déblayage monstre sur action positive adverse et récupère le ballon (10e). C’est aussi lui qui relève le ballon pour créer un maul qui aboutit à l’essai de Guirado (29e). Il a joué le reste de la rencontre sur le même tempo, ajoutant à sa performance des choix de capitaine bien vus, notamment dans l’alternance des pénaltouches ou du choix du but pour aller chercher le bonus.

SPEDDING   5

L’arrière sud-africain est devenu, en seulement 12 sélections, une pièce maîtresse du système mis en place par PSA. Son coup de pied est un soulagement quand il s’agit de sortir de son camp. Cependant, hier soir, ses courses en travers ont trop souvent trouvé une porte qui lui claquait au final sur les doigts. Pénalisé pour avoir gardé le ballon au sol (53e), il le perd sur la relance suivante (54e), sur laquelle il se retrouve pénalisé.

DULIN   4

Son péché originel est d’avoir déclaré qu’il était prêt à « dépanner » au poste d’ailier. Instillant l’idée qu’il n’avait pas franchement envie de prendre le couloir qu’on cherche à lui offrir. Une fausse idée, même s’il a perdu l’un de ses premiers ballons, puis fut franchement peu servi sur son côté. Il est venu une fois prendre le ballon à l’intérieur de son ouvreur. Sans succès. Son pied gauche reste un atout.

FOFANA   5

À chaque match son lot d’attentes autour du Clermontois, dont le punch indéniable tarde à se mettre au service du collectif tricolore. C’est à la conclusion du premier essai (4e) qu’il a répondu, puis en offrant un joli service à Tillous-Borde après un slalom électrique. Emporté par son élan, il manque un caviar de mini-coup de pied de recentrage (25e) par Michalak. Globalement, il peine encore à trouver la fluidité que l’on espère au milieu du terrain. La faute au système ?

BASTAREAUD   4

Il est à l’heure de sa Coupe du monde et c’est plutôt une bonne nouvelle pour les Bleus. Solide et puissant dans tous les secteurs. Néanmoins, il a connu du déchet, hier soir, pénalisé pour un soutien illicite au sol (8e), puis parce qu’il oublie de libérer (23e) après une énorme charge. Il joue très bien un petit fermé avec Fofana (24e), mais est beaucoup trop gourmand sur un grand côté gagnant (64e) où il essaie de marquer seul.

GROSSO   6

Il existait une impatience à voir mettre en action sa paire de biceps montée sur des ressorts si fins. Avec son essai de pur finisseur (74e), il a justifié sa sélection. Pourtant son premier ballon d’international n’était pas un cadeau après un travers de Spedding (2e). En costaud, il bonifie son second ballon après une sautée de Michalak (16e). En revanche, il s’oublie sur le renvoi qui conduit au premier essai Canadien (32e). Une jolie relance (58e) où il parvient à faire rejouer derrière lui.

MICHALAK   8

On se demandait si l’ouvreur des Bleus savait faire autre chose que taper des buts. La réponse est tombée face au Canada avec un festival digne de ses plus belles années, notamment sur le premier essai de Fofana (lire p. 3). Tout y est passé : prise d’intervalle, changement de main, raffut et chistera. Vingt minutes plus tard, il se refaisait la malle et plaçait un mini-recentrage que Fofana ne contrôlait pas. Du génie et de l’efficacité avec en plus un 6/6 au pied.

TILLOUS-BORDE   4

Il devait une revanche à ses supporters après un premier match bien terne face à l’Italie. Il se fait contrer sur un petit coup de pied dans son camp (16e), avant de reprendre les choses en main et de jouer à son rythme, malheureusement trop lent. Son physique doit le servir autour des zones d’affrontement, mais il ne s’en sert pas suffisamment. Face aux Canadiens, il souffre au final de l’entrée de Morgan Parra, beaucoup plus dynamique.

CHOULY   5

Il avait la lourde tâche de succéder à Picamoles. Mais son profil totalement différent lui épargnait des comparaisons simplistes. Aligné à ce poste où il brille en Championnat avec l’ASM, le Clermontois a redressé la tête avec une belle efficacité au plaquage (9) et une très grosse activité balle en main où il parvient à franchir. Dommage que sa copie plutôt propre au départ soit entachée de trois ballons perdus.

LE ROUX   7

Peu de suspense quant à l’activité du phénomène sud-africain. Restait à voir si « Marathon Man » arriverait à rester concentré et surtout dans le schéma. Toujours à la limite, il fut cependant extrêmement rigoureux et lucide tout au long de la rencontre. Son rayon d’action est resté très large, même s’il a semblé un peu moins en jambes que d’habitude. Il a l’excuse d’être beaucoup utilisé depuis le début de la compétition.

MAESTRI   6

Plaquages âpres et charges copieuses, le Toulousain ne fera pas forcément un joli vieux. Ça n’est pas sa plus grosse préoccupation, au regard de son engagement, dans la belle enceinte de Milton Keynes. Il concède deux pénalités mais se rattrape avec un ballon volé en touche à l’alignement adverse.

PAPÉ   7

Le deuxième-ligne parisien (34 ans) dit en rigolant qu’il s’agit certainement de sa dernière Coupe du monde. Jusqu’ici, il en profite en alignant les performances de haut niveau. Des plaquages dans tous les coins et une présence précieuse aux points de rencontre pour ne pas que les Canadiens se sentent pousser des ailes un peu trop souvent. À son débit, une pénalité concédée pour un écran dans un maul qui filait à l’essai en seconde période.

SLIMANI   7

On le dit, on le répète, sauf catastrophe naturelle, Slimani est installé pour un long et gentil bail en équipe de France. Sa défense au ras des points rencontres est un modèle du genre, autant que la puissance de ses plaquages, d’une efficacité redoutable avec son centre de gravité très bas. Histoire de rendre sa feuille de statistiques un peu plus flatteuse, il inscrit son deuxième essai en bleu après celui marqué contre l’Italie lors de la première journée.

GUIRADO   6

Sanctionné une fois pour une mêlée écroulée, il s’est néanmoins investi dans tous les compartiments du jeu avec le même enthousiasme. Un 100 % en touche (14/14 au total) dont il faut lui attribuer une grosse part du mérite et un essai conclu sur un ballon porté qui vient récompenser des prestations de haut niveau depuis le début du Mondial. Il est pour l’heure intouchable à son poste.

BEN AROUS   6

Plaqueur agressif et efficace devant sa ligne, il manque parfois de discipline sur l’action du grattage où il s’est fait pénaliser une fois. Dommage parce que le volume de son travail reste très impressionnant depuis le début de la Coupe du monde. Il est également sanctionné d’un coup franc (45e) pour une faute qui semblait lui échapper. Il fut cependant un soutien important sur les rucks où il est arrivé régulièrement le premier pour déblayer.