Découvrez les salaires très disparates des joueuses de rugby Françaises
Découvrez les salaires très disparates des joueuses de rugby Françaises
Le vendredi 19 septembre 2025 à 10:22 par David Demri
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Alors que le XV de France féminin s’apprête à défier l’Angleterre en demi-finale de Coupe du monde ce samedi (16h30), l’autre rendez-vous de la semaine se joue loin des projecteurs : l’Elite 1 devient officiellement Axa Elite 1. La Fédération française de rugby a annoncé ce nouveau partenariat avec l’assureur, un soutien bienvenu pour un championnat encore en quête de professionnalisation.
Un levier majeur pour l’avenir du rugby féminin, selon Florian Grill
Le président de la FFR, Florian Grill, insiste sur l’importance de cette avancée.
Il rappelle :
« Le développement de l’Elite 1 est un levier fondamental au développement de la pratique féminine et pour les performances de l’équipe de France future, d’où l’importance qu’on accorde à ce championnat et d’où le fait qu’on ait fait la poule unique il y a deux ans. »
Les clubs, dont le budget annuel varie entre 400 000 et 800 000 euros, vont bénéficier des deux tiers de cette manne pour renforcer leurs staffs, leurs moyens médicaux ou leurs équipements. L’ambition est de tendre vers 1,8 à 2 millions d’euros, un cap encore lointain, mais porté par l’essor de la pratique (+35 % de licenciées en un an, soit 52 000 joueuses).
Des Bleues inspirantes mais une réalité fragile
Le succès médiatique des Tricolores ne fait pas tout. Avec 4,6 millions de téléspectateurs devant leur quart de finale face à l’Irlande, l’impact est réel, mais le quotidien des joueuses de club reste contrasté.
Florian Grill le reconnaît avec enthousiasme :
« J’avais dit qu’il y aurait un avant et un après Coupe du monde. C’est au-delà de mes espérances. Avec ces filles on a des personnalités qui sont inspirantes et attachantes. Elles sont à la fois des sportives de haut niveau exceptionnelles mais aussi des femmes accomplies qui ont des vrais parcours de vie et la France se projette. »
Un gouffre persistant avec les hommes
Si trente joueuses bénéficient désormais d’un contrat fédéral (2 800 à 3 500 € mensuels), la majorité reste semi-professionnelle. Au Stade Toulousain, par exemple, seules 14 joueuses touchent entre 100 et 400 € par mois, auxquelles s’ajoutent des primes de match. Certaines ne perçoivent rien.
La talonneuse Laure Touyé raconte sans détour : « C’est plus dur d’avoir une vie tranquille, parce qu’on est encore amateurs aujourd’hui dans le rugby féminin. Donc tu es obligé d’avoir ton travail à côté ou de faire des études. Mais de faire quelque chose en plus parce que tu ne peux pas du tout vivre de ta passion aujourd’hui. »
Elle poursuit, consciente de l’impatience des joueuses : « Tout le monde pense que c’est professionnel, mais c’est vraiment encore considéré comme du rugby amateur. C’est dur et, quand tu es dedans, tu as envie que les choses avancent beaucoup plus vite que ça, parce que tu as l’impression que tu es en retard tout le temps. »
Un championnat en quête d’élan
Ancienne internationale et aujourd’hui entraîneure au Stade Toulousain, Céline Ferrer résume ce sentiment partagé : « J’ai quand même la sensation que ça stagne un petit peu. Bien sûr qu’il y a eu de l’évolution. Et là, j’ai la sensation que ça commence un petit peu à stagner. »
Elle insiste néanmoins sur la nécessité de résultats pour accélérer la marche : « C’est important de passer par ces étapes-là, c’est clair. […] Avec des résultats, on arrive à demander un petit peu plus de choses, c’est évident. »
Vers une vraie professionnalisation ?
Aujourd’hui, 75 % des joueuses d’Elite 1 doivent jongler entre rugby et emploi. La FFR affiche l’ambition de renverser la tendance. Florian Grill précise : « La Fédé ne compte pas professionnaliser plus de 30 joueuses. Mais on aimerait que les clubs amènent à une professionnalisation non pas de 30 joueuses mais plutôt 300-400. »
Pour y parvenir, l’attractivité des clubs, la médiatisation et l’arrivée d’annonceurs seront essentielles. Céline Ferrer conclut avec lucidité : « Il y a des gens qui ont envie de nous suivre, la Fédé, des clubs qui vont peut-être professionnaliser de plus en plus les joueuses. Il faut aider les clubs aussi pour faire tout ça. Tout simplement. »
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1 Commentaire
« entre 100 et 400 € par mois »
Elles jouent pour le plaisir…