À quelques heures d’un affrontement à haute intensité face au Rugby Club Toulonnais, le Castres Olympique sait parfaitement sur quel levier appuyer : la discipline. Face à une formation varoise redoutable dans l’exercice du réalisme, la moindre erreur pourrait être synonyme de fin de saison prématurée.

Ne pas exploser sous la pression

Dans un duel où l’impact physique promet d’être féroce, il ne suffira pas de répondre dans le combat. Il faudra savoir le maîtriser. Les Castrais, réputés pour leur intensité et leur agressivité dans les duels, devront impérativement contenir leur fougue et éviter les fautes inutiles, sous peine d’offrir à Melvyn Jaminet, tireur d’élite du RCT, des munitions qu’il convertit avec une régularité glaciale.

Le manager du CO, Xavier Sadourny, en a pleinement conscience.

Il s’est confié via Midi Olympique :

« Il faut impérativement que l’on gomme les fautes bêtes que l’on fait encore trop souvent et qui nous coûtent des points. Pour être moins pénalisés, il ne faudra pas être trop dominés. Domination et discipline sont souvent des données liées. »

L’équation est claire : être dans le bon tempo, physiquement et collectivement, pour ne pas se retrouver dans la position de l’équipe qui subit — celle qui concède les fautes.

Leçons de la Champions Cup et référence bayonnaise

Cette gestion fine du tempo et de l’agressivité, Castres l’a entrevue lors de son parcours européen ce printemps. « Ces matchs couperets étaient importants pour nous, pour que le groupe grandisse. C’était aussi des matchs à élimination directe, on a gagné de l’expérience et on en avait besoin. Nous allons voir maintenant à quel point le groupe a progressé. »

L’expérience doit désormais se traduire par des actes. Et cela passe par des chiffres : éviter de dépasser la barre des dix pénalités. Un seuil jugé déterminant pour espérer faire tomber Toulon à Mayol. « En termes de discipline, nous venons de livrer notre meilleur match de la saison. C’était contre Bayonne. Ce soir-là, nous n’avions été pénalisés qu’à cinq reprises, ce qui est très bien. »

Un niveau de rigueur qui contraste avec la prestation plus fébrile du week-end dernier, marquée par quinze pénalités concédées sur la pelouse du Stade Français. Une rechute que les Tarnais ne peuvent pas se permettre de répéter en phase finale.

Les cartons, autre menace sourde

Autre talon d’Achille : la gestion des sanctions individuelles. Avec vingt-quatre cartons jaunes reçus cette saison, Castres figure parmi les formations les plus sanctionnées du championnat. Un classement dans lequel Toulon fait figure de meilleur élève (troisième avec 19 jaunes), ce qui confère un léger avantage statistique aux hommes de Pierre Mignoni.

Sur la pelouse incandescente de Mayol, où chaque faute est scrutée, chaque ralentissement pénalisé, il faudra se montrer chirurgical.