Découvrez pourquoi la formation du Stade-Toulousain est exceptionnelle

Découvrez pourquoi la formation du Stade-Toulousain est exceptionnelle

4 mai 2024 - 14:28

12 Commentaires

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Depuis des années, le Stade Toulousain a fait éclore une multitude de talents issus de sa formation. Des joueurs qui s’insèrent rapidement dans le collectif et arrivent à briller.

Comment le club haut-garonnais fait-il pour être aussi efficace? Quels sont ses principes? Son savoir-faire? A la veille de la demi-finale de Champions Cup face aux Harlequins (dimanche, 16h), plongée dans l’organisation de la filière toulousaine.

« Ça marche plutôt bien la formation, ça fait pas mal d’années maintenant. Même avant moi, je ne suis pas le seul. Il y a un paquet de joueurs qui sont passés par la formation qui ont fait de très belles carrières au Stade Toulousain ».

Romain Ntamack a raison. Lui, le pur produit de la formation toulousaine (et encore plus que les autres avec des débuts à l’âge de 5 ans), trois fois champion de France et une fois champion d’Europe, n’est pas le seul jeune rouge et noir à la trajectoire d’une météorite.

D’ailleurs, dans un quinze-type du Stade Toulousain aujourd’hui, les Baille, Marchand, Mauvaka, Aldegheri, Cros, Ntamack, Costes, Lebel ou Ramos ont de commun d’être tous passés par les équipes de jeune du club. Plus largement, au sein même de l’effectif professionnel, ce ratio atteint les 64 %.

« Et le président Didier Lacroix pousse pour que l’on monte à 70% » explique le directeur du centre de formation Michel Marfaing, trois fois champion de France avec le Stade Toulousain quand il était joueur, quand il nous reçoit dans son petit bureau du Stade Ernest Wallon, à la superficie diamétralement opposée avec l’enthousiasme qu’il met à parler du sujet.

« Les éducateurs sont tous des anciens joueurs, donc on parle le même langage. On ressent beaucoup de de plaisir parce qu’on se rend compte que le travail qui est fait est décliné depuis le haut, depuis les pros et le staff d’Ugo Mola, jusqu’en bas. Et il est efficace. Chacun de son côté amène cette pierre à l’édifice. C’est plutôt cohérent« .

Le Stade Toulousain peut se targuer de trois années consécutives à la tête du classement des centres de formation du Top 14.

Mais pour comprendre l’origine de ce succès, il faut remonter 27 années en arrière. « Nous avons au départ passé un partenariat avec six clubs du pourtour toulousain, à moins d’une heure de route » se rappelle Marfaing. Aujourd’hui, ils sont au nombre de quarante.

« Les éducateurs de ces clubs sont reçus sept lundis de suite en début de saison pour assister à des réunions concernant le jeu et les entraînements et être formés poursuit-il. Concernant les joueurs, en dessous de 14 ans, ils restent au sein de leur club et ne viennent que sur quelques journées. Au-dessus de 14 ans, les meilleurs ont ce qu’on appelle une double licence. Parfois ils jouent avec leur club, parfois avec le Stade Toulousain ».

Actuellement, en catégorie Espoirs, sur 58 joueurs, 28 sont en double licence.

L’exemple du pilier Joël Merkler

Et selon leurs performances, le temps de jeu en rouge et noir ne fait évidemment qu’augmenter. Les dirigeants toulousains ont également tissé une toile bien plus large d’autres clubs partenaires. Elle s’étend désormais de la Hollande à l’Espagne (avec Madrid, Valence et Barcelone, on y revient), en passant par la Belgique et la Suisse. Mais ce n’est pas tout. Par le biais d’Emile Ntamack et de la « Stade Toulousain Académie », des stages estampillés « Performance » ou « Excellence » sont organisés tout l’été. Si bien que ce ne sont pas moins de 200 jeunes qui se retrouvent sur les terrains chaque semaine ! Durant huit semaines… le club fait ainsi d’une pierre deux coups puisque ces stages sont payants.

Si la marque Stade Toulousain attire (des enfants viennent de Hong-Kong, Casablanca…), Marfaing pense toutefois que cela ne fait pas tout : « Certains talents viennent à nous mais il faut aller les dénicher aussi. Il ne faut pas se contenter d’attendre. C’est vrai qu’avec les résultats du Stade Toulousain depuis des années, ça donne envie de jouer ici. Mais ailleurs en France, ça travaille aussi, ça bosse beaucoup ».

Peu de talents passent tout de même entre les mailles. L’exemple du pilier Joël Merkler (22 ans), qui a fait ses premiers pas en équipe première la saison dernière, est frappant.

« Pour moi, c’est vrai que son parcours me marque particulièrement puisque c’est un gamin qu’on a découvert dans un petit club de la banlieue de Barcelone, qui s’appelle Sant Couga, avec lequel on a un partenariat ».

Vous l’aurez compris, arrivé presque de nulle part, Merkler, international espagnol, qui sera remplaçant face aux Harlequins, a grillé la politesse a pas mal de monde ces derniers mois. C’est le principe du « poussez-vous de là que je m’y mette » si le talent l’exige.

« On avait récupéré deux, trois joueurs, dont Joël, qui lui était arrivé sur des catégories plus jeunes explique Marfaing. Mais il avait un profil un peu atypique : un peu grand, longiligne, 2nde ligne, pilier, on ne savait pas trop. Puis on a rapidement décidé qu’il fallait qu’il bascule sur un poste de pilier« .

Avant de percer, il est allé chercher de l’expérience en Fédérale 1, l’équivalent de la 5e division, au FCTT, club évidemment partenaire.

Equipe la plus performante lors des doublons, avec les jeunes

Autre volet de la réussite toulousaine, le jeu décliné et le partage entre les entraîneurs. Le staff actuel dicte les principes de jeu à l’ensemble du club et les entraîneurs du secteur professionnel ont tous été, saisons après saisons, à la tête de l’équipe espoir durant leur apprentissage. Thuery avec Poitrenaud, Lacombe avec Thuery et Bouilhou, Kaino et Lacombe et dernièrement le même Kaino avec Mélé.

« Ce lien sur la catégorie espoir avec des entraîneurs qui sont à la fois sur le secteur professionnel et sur les espoirs est important, souligne Virgile Lacombe, actuel entraîneur des avants de l’équipe première. Pour le coup, ils sont très exigeants avec nos jeunes joueurs et essaient au maximum de les préparer déjà aux entraînements. Et puis après, à matcher le plus vite possible. Parce qu’on sait très bien qu’avec le nombre de joueurs internationaux que l’on a au club, ils seront rapidement exposés ».

Toulouse l’a démontré lors du dernier Tournoi des Six Nations. Traditionnellement plus gros pourvoyeur du quinze de France, cela n’a pas empêché l’équipe d’être la plus performante du Top 14 lors de cette fameuse période des « doublons » (23 points sur 30 possibles). Avec les Cramont, Boubila, Vergé, Castro-Ferreira, Merkler, Mallez, Labarthe, Gourgues ou Costes, les Toulousains ont dicté leur loi au Racing, à Clermont et passé des bonus offensifs à Bayonne ou Oyonnax. Avec une certaine soif de jeu maintenue.

« C’est l’identité du club parce que même sur les tout petits, on incite à ce qu’il y ait du jeu, à ce qui y ait du mouvement, à ce qu’ils prennent des initiatives appuie Lacombe. Même si vous allez voir les moins de 8 ans, le moins de 10 ans, au début, ils ne seront peut-être pas trop efficaces sur les plaquages et sur les phases de combat. Par contre, ils vont essayer de faire vivre le ballon, de de tenter des choses. Et c’est vrai que le club ne veut pas brider les joueurs dans cette prise d’initiative et ça se retrouve peut-être après sur l’équipe professionnelle quand ils viennent s’exprimer avec nous ».

« C’est la philosophie de jeu qui est perpétuée des grands jusqu’aux plus petits et qui est enseigné aux plus jeunes« , confirme Romain Ntamack. « Voilà, la permission de se tromper. C’est ce qui fait aussi qu’on peut s’exprimer librement sur le terrain et qu’on n’a pas peur de tenter les choses sans se le faire reprocher derrière. »

« Moi, c’est ce qu’on m’a appris depuis petit, ce qu’on m’apprend toujours aujourd’hui en équipe une. Donc je pense que c’est vraiment la philosophie du club dès le plus jeune âge. Et c’est sûrement pour ça que ça marche aussi bien ».

Et toujours en fil directeur cette idée de jeu qui fait que, cela n’a échappé à personne, quand Toulouse enclenche ses mouvements, la créativité et l’adaptation sont au rendez-vous.

« Le jeu, c’est une trame selon Paul Costes, dernière sensation de la formation toulousaine. Dans cette formation, on dit qu’on a un numéro dans le dos mais comme le disait “Juanchi” (Juan Cruz Mallia) justement, une fois qu’on est sur le terrain, à part sur lancement, on n’a plus de numéro dans le dos. L’ailier est amené à se retrouver à la place du centre, le centre à la place du 10, c’est comme ça que ça tourne et ça fait la force du club. Dès le plus jeune âge, on est amené à jouer des situations ».

Avec la dernière touche des entraînements communs d’une cinquantaine de joueurs à disposition, pour beaucoup d’Espoirs ou de joueurs plus jeunes à fort potentiel.

« Le jour où on croit qu’on est les meilleurs, c’est déjà qu’on est en retard »

« On essaye effectivement de vite savoir quels sont les hauts potentiels du club, à partir des cadets jusqu’aux équipes espoir » confirme Virgile Lacombe. Si bien que l’adaptation ne semble pas être un obstacle démesuré pour ces joueurs. « Il a fallu pour chacun d’entre nous, jeunes joueurs, un pépin à un moment donné d’un mec à notre poste pour qu’on puisse jouer, poursuit Costes. Mais après, on a quand même la faculté à s’entraîner avec eux depuis très longtemps. Je n’étais même pas au centre de formation que je m’entraînais déjà un peu avec eux. Donc ils nous mettent les pieds dedans pour pas que l’on joue notre premier match lors de notre première semaine d’entrainement ».

Il n’y pas que des élus. D’autres éléments, les Tedder, Iribaren, Page-Relo, Castets, Colonna, Verhaeghe, Chalureau, Lamerat ou Baget, pour ne citer qu’eux, ont dû quitter la mamelle toulousaine pour se faire une place et briller dans le rugby professionnel. Mais de Michalak à Costes, en passant par les Poitrenaud, Médard et Ntamack, le Stade Toulousain peut se féliciter de régulièrement sortir des talents qui participent aux lignes du palmarès. Mais pas trop longtemps, prévient l’experimenté Michel Marfaing… « on peut toujours s’améliorer. Le jour où on croit qu’on est les meilleurs et qu’on maîtrise tout, c’est déjà qu’on est en retard « .

Via RMC Sport

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12 Commentaires

  1. rastachatte 4 mai 2024 at 16h- Répondre

    SALLARY CUP??? NORMAL A TOULOUSE?
    De sacrés joueurs payés au smig ha okok
    foot rugby sports en général magouilles
    Molina Romain youtube………..

    J'aime 3
    J'aime pas 19
    • jmbégué 4 mai 2024 at 19h- Répondre

      Quand on parle d’un sujet, il faudrait le maîtriser. Et donc commencer par bien orthographier les mots, même si c’est de l’anglais. Manifestement, si vous ne savez pas écrire Salary Cap, ça en dit long sur votre connaissance du problème.
      Et chapeau pour le pseudo!! Pour passer pour un c..on, là vous avez réussi…

      J'aime 13
      • Toulouse 5 mai 2024 at 08h- Répondre

        .Quand on voit le pseudo et le contenu du commentaire, est ce que ça vaut ma peine d´y prêter la moindre attention? Un peu comme un TAG dégueulasse sur un bâtiment en ruine…
        Dommage que ce genre de commentaire haineux, qui n´apporte rien ne soit pas modéré.

    • Ernest Wallon 4 mai 2024 at 21h- Répondre

      Arrête de faire miauler ta chatte elle ne dit que des c.onneries…

    • Flo+ST 4 mai 2024 at 22h- Répondre

      Il est c.ontent, il a fait sa pub you tube… inutile de commenter davantage un post sans auc.une valeur rugbystique.

  2. Philou capitole 4 mai 2024 at 17h- Répondre

    Très bon article ,et mention spéciale à mr Marfaing, super éducateur.

    J'aime 15
    J'aime pas 1
  3. Ernest Wallon 4 mai 2024 at 21h- Répondre

    Et le staff avec la direction travaillent déjà sur le futur, on devrait sortir encore quelques très bons joueurs

  4. Toulouse 5 mai 2024 at 00h- Répondre

    C´est la formation qui a sorti le ST de la moïse il y a quelques années et qui a fait sortir la génération qu´on connaît: Marchand, Cros, Mauvaka, NTMACK, Ramos….Le ST à finit 12ème du TOP14 à cette époque, la première année de Mola, je me rappelle…
    Il y a eu un passage à vide de plusieurs années où la génération des Servat, Élisalde, Dussotoir, Clair qui avait fait des miracles, à été mal remplacée par Toby Flood, Tolofua, Mac Alister, Bauxis… Je me rappelle du stade où il n´y avait pas de butteur et de talonneur fiable. A chaque pénalité qu´on gagnait, je me disai que ça servait à rien puisque le butteur la mettait à côté où Tolofua foutait en l´air son lancé en touche… Bref, une catastrophe…
    Depuis, le ST à bien appris la leçon et prépare déjà la génération future avant même que celle en place ne s´essouffle. Il n´y a qu´ à voir Costes, Castro Ferera, Vergé et j´en passe… Je ne vois pas de faille au ST en partant du président jusqu’au espoirs. Certains vont me traiter de prétentieux mais le ST va dominer le monde du rugby pendant des années.

  5. Miles 5 mai 2024 at 14h- Répondre

    Tu parles, dans la liste donnée au début, on s’aperçoit que la grande majorité des joueurs ne sont pas formés à Toulouse. Toulouse bénéficie d’être le club phare d’une région de rugby et ils récupèrent tous les futurs supers joueurs quand ils ont aux alentours de 15 ans.
    Sur les joueurs dont parle l’article :

    Baille formé à Lannemezan (arrivé à 16 ans)
    Marchan (Montréjeau, 15 ans)
    Mauvaka (Nouvelle Calédonie, 15 ans)
    Aldegheri (Toulouse)
    Cros arrivé à 15 ans
    Ntamack (Toulouse)
    Costes (Colomiers; 15 ans)
    Lebel (15 ans)
    Ramos (Mazamet, 16 ans).

    Bref, le ST ne forme pas, ils vont recruter (ce qu’ils font bien) tous les meilleurs joueurs de 15/16 ans de la région voire d’ailleurs. Après, c’est vrai qu’ils les polissent mais ce sont déjà des diamants bruts qu’ils récupèrent. Je n’appelle pas ça de la formation. Avant de jouer en pro, ils ont été formés pendant 10 ans ailleurs et seulement 3/4 ans au ST. Ca veut dire que plus de 70% de leur formation a eu lieu ailleurs mais les supporteurs toulousains vont venir chouiner et dire que tout ça ne c-o-mpte pas et que seul leur club sait former.

    Bref, les légendes ont la vie dure.

    • Miles 5 mai 2024 at 14h- Répondre

      Si le St était vraiment un grand club formateur, beaucoup plus de leurs jeunes de 10/11 ans arriveraient en pro, ce n’est absolument pas le cas

    • JMBégué 5 mai 2024 at 17h- Répondre

      C’est du grand n’importe quoi !!!!
      Il faut qu’ils arrivent à quel âge pour qu’on puisse parler de formation ???
      Sachant qu’un joueur commence à jouer en équipe première vers 22 ans en moyenne, s’il est arrivé à 15-16 ans, il aura fait quoi pendant 5-6 ans? Du macramé ???
      Quant au dénommé miles, aïe aïe ça craint….

    • Matabiau 7 mai 2024 at 09h- Répondre

      Tu devrais te rendre aux journées détection du ST…. Tu y verrais déjà le nombre impressionnant de gamins de la région et de beaucoup plus loin… Tu verrais que beaucoup sont plus jeune que 15 ans comme tu l’affirmes et que la majorité sont emmenés à ces journées par leurs éducateurs du club d’origine (souvent partenaires) avec l’aval des parents bien sur….. Plus vraiment besoin, pour le ST d’aller écumer les stades environnants, c’est ça l’avantage des partenariats. Et concernant le ST ces partenariats s’élargissent de jour en jour même hors de nos frontières….