Alors que Bordeaux-Bègles s’apprête à disputer l’un des plus grands rendez-vous de son histoire, le staff girondin n’a rien laissé au hasard.

À quelques jours de la finale européenne au Principality Stadium de Cardiff, Yannick Bru et son équipe ont mis en place une préparation millimétrée… jusque dans l’atmosphère sonore.

Sur la pelouse d’André-Moga, ces derniers jours, les séances d’entraînement ont été rythmées par des décibels assourdissants. Une immense enceinte a diffusé du bruit en continu pour simuler les conditions extrêmes qui attendent les joueurs samedi.

Rien n’a été improvisé. Ce travail, inédit pour certains, a été jugé indispensable dans la perspective d’un stade fermé, à l’ambiance étouffante et largement favorable aux Saracens.

« C’est toujours pareil, avec l’expérience d’une finale de plus avec l’UBB, je pense qu’il faut essayer de travailler un maximum de petits points qu’on pourrait regretter si on n’y avait pas pensé », explique calmement le manager bordelais via Midi Olympique, fidèle à sa posture analytique.

« On sait qu’à Cardiff, on s’attend à avoir 2 000 valeureux Bordelais, il y aura peut-être 15 000 à 20 000 Anglais dans le stade puisqu’ils sont à trois heures de voiture, donc on va se retrouver dans une atmosphère plutôt de match à l’extérieur, ça compte. Le toit sera fermé, donc il y aura beaucoup de bruit. »

Dans un tel vacarme, la communication classique ne suffit plus. Gestes, regards, routines silencieuses ont été minutieusement répétées pour éviter la confusion lors des phases cruciales.

« Ça nous renvoie à des processus de communication sur le terrain qu’il faut tester avant. On n’a rien inventé. Beaucoup d’autres l’ont fait avant nous. Mais c’est vrai que sur certains secteurs très stratégiques, au niveau du pack on a besoin de travailler comme ça. »

Maîtriser la tension avant le grand saut

En coulisses, l’effervescence monte. Mais Yannick Bru préfère rester concentré. Ce mardi, il tenait à souligner le sérieux de ses troupes… avec une touche d’humour :

« C’était une journée d’entraînement importante, mais c’était aussi l’anniversaire de Christophe Laussucq. On l’a plus chambré par rapport à ça que par rapport au contenu de la journée. »

La vraie difficulté, selon le manager, ne réside pas dans la pression d’avant-match, mais dans la gestion du calendrier et de la concentration. « Le plus dur, ce n’est pas l’attente, le plus dur c’était l’articulation du travail avec le match de Top 14 qu’il fallait gagner contre Castres, en ayant à l’esprit la finale, mais pas trop. »

Entre rotation de l’effectif, plans de jeu à double lecture et organisation logistique, la charge mentale a été colossale pour le staff. « Ce fut quand même beaucoup de travail de préparation pour l’ensemble du staff. D’ailleurs, je voudrais féliciter tout le monde pour l’implication de ces quatre dernières semaines. La difficulté fut de préparer tout ce qui devait être préparé très à l’avance, en pensant à Castres et de dérouler ça aujourd’hui en essayant encore de penser à tout. »

Jusqu’à mercredi, le travail reste dense. Ensuite, place à une montée progressive vers le grand jour. « On est toujours jusqu’à demain dans une phase de travail hyper intense. Après, je pense que l’attente sera un peu plus la règle. Mais jusqu’à aujourd’hui, nous étions très, très occupés. »