Découvrez quels sont les effets de la cocaïne sur les rugbymen

Découvrez quels sont les effets de la cocaïne sur les rugbymen

Le mercredi 1 mars 2017 à 19:11 par David Demri

7 Commentaires

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L’arrestation des rugbymen Ali Williams et James O’Connor pour détention de cocaïne relance le débat sur l’usage de ce stupéfiant souvent qualifié, un peu vite au vu de ses vertus stimulantes, de substance festive, dans un sport de plus en plus éprouvant pour les organismes.

Les circonstances de l’interpellation, dans la nuit de vendredi à samedi, du deuxième ligne néo-zélandais du Racing 92 et de l’arrière polyvalent australien du RC Toulon, devant une boîte de nuit parisienne, laissent certes augurer d’une utilisation récréative de ce psychotrope longtemps élitiste et désormais largement démocratisé. Mais les effets dopants de la « coke » sont suffisamment percutants pour entretenir l’ambiguïté sur les véritables motivations des joueurs. « La cocaïne améliore les performances par une augmentation de la vigilance, de la réactivité, de l’agressivité », détaille Xavier Bigard, conseiller scientifique de l’Agence Française de lutte contre le dopage (AFLD).

Un effet stimulant corroboré par Christian Bagate, ancien président de la commission médicale de la Fédération française de rugby (FFR) qui évoque le « cocktail corticoïdes-cocaïne du lundi-mardi-mercredi » destiné à supporter les lourdes charges d’entraînement du début de semaine tout en récupérant du match du week-end. Un « pot belge » rugbystique, selon l’expression de l’ex-médecin fédéral, consommé jusqu’en milieu de semaine pour être éliminé avant d’éventuels contrôles. La cocaïne et les corticoïdes ne sont en effet pas interdits par les autorités sportives -et donc pas recherchés- hors des périodes de compétition.

Vingt fois plus de morts subites

Mais la cocaïne n’est pas la panacée sur le plan des performances. « Elle augmente la fréquence cardiaque de repos et entraîne une baisse des réserves énergétiques, reprend Xavier Bigard. Au bout du compte, les situations où la cocaïne bénéficie à la performance sont des efforts de très courte durée et de très haute intensité comme un mouvement d’haltérophilie par exemple. » Sur un terrain de rugby, la cocaïne aura donc un effet dopant sur l’explosivité, la prise de décision ou la tolérance aux chocs, mais constituera un handicap à 80 minutes d’allers-retours d’un en-but à l’autre.

Au-delà de ces considérations, elle représente un danger sanitaire majoré pour les sportifs, vingt fois plus souvent victimes de mort subite lorsqu’ils sont sous son influence, selon le conseiller de l’AFLD. Car la cocaïne est d’abord un stupéfiant, une drogue et donc à ce titre particulièrement addictive. C’est d’ailleurs l’origine de la confusion entre sa consommation festive et son usage dopant. « Il y a une vraie porosité entre les milieux festifs et sportifs. La prise de contact avec la cocaïne se fait certainement souvent dans le premier« , estime Laurent Bénézech, ancien pilier international, auteur en 2014 d’un ouvrage dénonçant le dopage dans son sport. « Ce n’est pas nouveau », reprend-il, rappelant le précédent Pieter de Villiers, du nom de l’ex-pilier international français (1999-2007), d’origine sud-africaine, premier joueur positif à la cocaïne; contrôle finalement annulé pour vice de forme.

« Le sentiment d’être Superman »

« C’est un produit très pratique, facile et bon marché pour gérer les après-matches et supporter de lourdes charges de travail » qui permettent d’améliorer les performances en match, reprend Bénézech, ostracisé par une partie de ses pairs après la parution de « Rugby, où sont passées tes valeurs? : un joueur brise l’omerta » (ed. La Martinière, 2014). « Mais le discours, dans le rugby, a toujours été ‘C’est un produit festif et un problème de société’« , déplore-t-il.

Un refrain entonné par Mourad Boudjellal, président de Toulon et de James O’Connor, qui a estimé lundi que « dans certains clubs et auprès de beaucoup de joueurs, la coke s’est un peu invitée dans le milieu festif. On a eu l’étape alcool, là on est à une autre étape ». Le rugby n’est, loin s’en faut, pas un cas isolé. Un an après Bénézech, le nageur Amaury Leveaux a jeté un pavé dans les bassins en publiant un livre au titre quasi plagié sur celui du rugbyman: « Sexe, drogue et natation: un nageur brise l’omerta ».

La cocaïne « stimule le système nerveux central, permet de ne pas avoir faim, de ne pas être fatigué, de lutter contre la difficulté de l’effort. Elle donne au sportif le sentiment d’être invincible, d’être Superman, la sensation que rien ne lui résiste« , y écrit le champion olympique du 4×100 m en 2012. Natation, sports de combat ou extrêmes, automobile, tennis… La cocaïne est présente dans toutes les disciplines mais les rugbymen sont, sans doute, les plus tentés par son usage. Il n’est en effet, selon Xavier Bigard, pas de sport comparable en terme « d’augmentation aussi rapide des morphologies, des traumatismes, des contraintes physiques, associée à une diminution des temps de récupération. »

Source: parismatch.com

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7 Commentaires

  1. DON GABY 1 mars 2017 at 19h- Répondre

    Et ce qui ont pris pour la FINALE DU TOP 14

    • alainc 1 mars 2017 at 20h- Répondre

      Pourquoi, tu penses que seule l’équipe du Racing est concernée par des problèmes de dope?

  2. Tomprice83 1 mars 2017 at 20h- Répondre

    Le malaise de James dans le bus, n’était PEUT ETRE pas anodin…..

  3. cLa Mecque 1959 1 mars 2017 at 21h- Répondre

    Pas de volonté des instances fédérales d effectuer des contrôles inopinément.
    La mascarade continuera longtemps…jusqu’à ce qu’un joueur laisse sa peau sur un terrain.

  4. Pierrot-de-Nice 2 mars 2017 at 01h- Répondre

    et avec ça les médias, les spectateurs qui veulent toujours plus de jeu, plus de vitesse, plus de muscles, plus de combat, plus de chocs..! c’est l’escalade…. quand on voit le nombre de blessés ça fait peur..!!

  5. ALBERT83 2 mars 2017 at 08h- Répondre

    «  »La cocaïne améliore les performances par une augmentation de la vigilance, de la réactivité, de l’agressivité »
    Moi, pas besoin de coke: une photo de mon ex suffit.
    Moins cher, légal et effets garantis.

  6. Rpat 2 mars 2017 at 09h- Répondre

    Pierrot-de-Nice Bonjour Pierrot j ai lu un article que j ai mis sur le bmog qui disait qu un patron devait dans sa boite creer une cellule de prevention . Devant les tribunaux souvent les accusateurs ont ete deboutés par la justice par manque de prevention sur le lieu de travail . Et là c est quand meme en dehors du terrain , vie privé Je n excuse pas l effet mais dans la forme la jurisprudence