Le jeu : L’Australie impériale

L’Angleterre a craqué sous la pression. Jamais dans son assiette, le XV de la Rose a subi une grande partie du match face à la solidité des Australiens. La messe semblait même presque dite dès la pause avec ces 14 unités d’avance pour les Wallabies, auteurs d’un premier acte de haute volée. Si l’espoir est revenu, il n’a pas duré longtemps tant les hommes de Cheika sont apparus sereins. Et supérieurs. La preuve : les Wallabies ont même broyé le pack anglais en mêlée fermée, récoltant cinq pénalités. Tout simplement hallucinant. Le succès australien est mérité. Il est surtout total.

Les joueurs : Foley a tout réussi, Cole et Marler en perdition

Avec 28 points au compteur (2 essais, 7/7 au pied), l’ouvreur australien Bernard Foley a peut-être réussi le plus grand match de sa carrière. L’homme du match, sans contestation possible. N’oublions pas de souligner tout de même les performances XXL dans les rucks des troisième lignes David Pocock et Michaël Hooper, monstrueux en défense et dans les rucks. Gros match en mêlée de Sekope Kepu, qu’on n’attendait pas à un tel niveau.

Côté anglais, T. Youngs et Wood sont les rares à ne pas avoir entièrement sombré. Pour le reste, c’est un incroyable marasme. Les piliers Cole et Marler ont vécu l’enfer en mêlée fermée. Farrell n’a pas su garder ses nerfs pendant 80 minutes, étant exclu pour un geste stupide. Brown et Watson ont tenté mais perdu la bagatelle de six munitions…

Ce qui aurait pu tout changer : Et si Steffon Armitage avait joué ?

Pendant 80 minutes, l’Angleterre a pris une leçon de rugby. Dans tous les domaines. La guerre des rucks, annoncée comme l’une des clés du match, a été remportée haut la main par les Australiens. Le XV de la Rose n’a jamais trouvé la parade face à Hooper et Pocock. Pire, elle n’avait aucun joueur dans ce registre de gratteur-plaqueur pour rivaliser. Avec un Steffon Armitage dans les parages, cela n’aurait peut-être pas été la même musique…

La stat : 1

Pour la première fois de l’histoire de la Coupe du monde, le pays hôte est éliminé dès les phases de poule. Incroyable !

La décla : Robshaw (capitaine de l’Angleterre)

La question : l’Australie est-elle désormais la favorite de la compétition ?

Non. Ce n’est pas la favorite. Car cela écarterait bien vite les All Blacks, redoutables quand ils se donnent la peine d’accélérer et les Sud-Africains, dont la puissance va concasser bon nombre d’équipes. Mais il va falloir clairement compter avec l’Australie. Elle n’a semblé avoir aucune faille ce samedi face à l’Angleterre. Offensivement, c’est d’une grande propreté. Défensivement, les hommes de Cheika sont bien en place et dans le jeu au sol, ils disposent de deux armes de destruction massive (Hooper et Pocock).

On sent également que cette formation monte en puissance depuis quelques mois. L’Australie a remporté le dernier Rugby Championship, ayant ainsi mis fin à l’hégémonie néo-zélandaise. Et puis, les Wallabies disposent enfin d’une mêlée. On l’a vu ce samedi, l’Argentin Mario Ledesma a effectué un travail monumental pour permettre au pack des Aussies de tenir la route alors que c’était son talon d’Achille. « C’est un candidat évident au titre si elle continue comme ça ». Une phrase signée… Stuart Lancester.

Source: rugbyrama.fr