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Delmas : « Savoir se faire accepter »

Delmas : « Savoir se faire accepter »

Le vendredi 6 septembre 2013 à 10:35 par David Demri

1 Commentaire

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Malgré votre facile victoire contre Brive (62-12), Bernard Laporte, votre manager, s’est montré critique. Est-ce pour motiver votre équipe avant Biarritz ?

Non. C’était justifié. Pendant la première mi-temps, on a manqué d’humilité. Bernard était vraiment agacé et il a fait part aux joueurs de son mécontentement. Les remontées de bretelles peuvent être utiles car on a remis les choses à l’endroit et on a gagné la 2e mi-temps 42 à 0. Après, il faut minimiser cette victoire car c’était l’équipe B de Brive.

Ce déplacement à Biarritz fait-il partie des matches ciblés par Toulon ?

Oui. Mais Grenoble aussi. On s’en croyait capables et nous y avons perdu. On va essayer de se donner les moyens d’obtenir un résultat mais on s’attend à un match très difficile.

À Toulon, ressentez-vous une forte pression ?

Je mentirais si je disais le contraire. Je vis à La Valette et lorsque je descends en ville, on ne me parle que de rugby. Lorsque les entraînements sont ouverts le lundi, les tribunes sont pleines. Ici, on est dans la passion, dans l’excès parfois. On se doit d’honorer notre titre de champion d’Europe. On évoque aussi notre recrutement. Et même si nos recrues ne sont pas là, les gens font comme si elles étaient là. Donc la pression existe. Et puis Bernard est exigeant. Il veut des résultats, fixe des objectifs.

Mais un pack tel que le vôtre, les Hayman, Botha, Masoe, Castrogiovanni, Sheridan, Rossouw, c’est une Ferrari, non ?

Oui. Et ça ne se conduit pas, ça se pilote. On n’est pas dans la construction du joueur. Ces joueurs sont des produits finis. Mais on peut les faire progresser collectivement. Le plus surprenant, c’est l’humilité qu’ils manifestent, le respect du coach au quotidien. Ils écoutent, ils échangent, ils travaillent. Un Bakkies Botha, c’est de l’or. Quand on voit les statistiques d’un Carl Hayman, on est vraiment dans le très haut niveau. La seule chose qu’ils n’aiment pas, ce sont les entraînements en opposition. Ils se réservent pour le match.

Malgré leur palmarès, percevez-vous chez ces joueurs la même motivation ?

Oui. Cette équipe, c’est une sélection mondiale qui voudrait tout gagner. Après notre match nul à Montpellier, un Andrew Sheridan par exemple s’est infligé une séance de musculation hallucinante. Comme pour se punir parce que nous avions été pénalisés en mêlée alors que le problème était collectif.

Vous êtes ami de longue date de Bernard Laporte. Vous connaissiez ses colères ou avez-vous découvert le phénomène à Grenoble ?

Ses colères, je les connais bien. Bernard c’est un sanguin, un passionné. Mais il est capable de passer très vite à autre chose. C’est pour ça qu’on l’aime. À Grenoble, il en a effectivement piqué une grosse. Et il m’a fait travailler jusqu’à une heure du matin. Au boulot, je ne suis plus son ami. Il attend que je lui amène des solutions.

Après un an et demi d’arrêt, abordiez-vous ce nouveau poste avec appréhension ?

Au fond de moi sûrement. J’avais encore en moi le traumatisme de mon départ de Perpignan. J’ai commencé par observer. Je voulais connaître le périmètre de mes prérogatives. Ce club est champion d’Europe. Je n’allais pas commencer à grimper sur la table et tout expliquer. Et puis, il faut gagner la confiance, se faire accepter, trouver sa place et ce n’est pas facile. Si le groupe vous rejette, vous pouvez faire vos valises immédiatement.

Vous êtes aussi proche de Didier Faugeron, l’entraîneur du BO. Avez-vous échangé cette semaine ?

Oui. Nous nous sommes téléphoné mardi. C’est mon ami. Il est dans la difficulté mais il positive. Il a sauvé les Bayonnais. Il est reparti pour une galère identique. Mais avec son enthousiasme, sa lucidité, il va porter cette équipe à bout de bras et elle est capable de le lui rendre.

Sportivement, le BO qu’il dirige n’est plus tout à fait celui que vous avez connu.

Non. Il est même loin de celui que j’ai connu et ça ne me ravit pas de le voir comme ça. C’est un cycle. Biarritz traverse une période compliquée. On sait ce qu’est le nerf de la guerre. Quand on n’a plus de pétrole et que les autres ont du pétrole et des idées…

Source sudouest.fr

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1 Commentaire

  1. RCTISTE 6 septembre 2013 at 17h- Répondre

    J’espère que Delmas fera aussi bien que Azam a TOULON !! ?:-)