Dépression, alcoolisme… Les effets terribles des commotions cérébrales à répétition

Dépression, alcoolisme… Les effets terribles des commotions cérébrales à répétition

Le jeudi 11 décembre 2025 à 13:36 par David Demri

5 Commentaires

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Longtemps ignorées ou minimisées, les commotions cérébrales sont devenues l’un des sujets les plus sensibles du rugby moderne. À mesure que les témoignages d’anciens joueurs se multiplient et que les études scientifiques s’accumulent, ce traumatisme invisible s’impose comme un véritable enjeu de santé publique.

Médecins, entraîneurs et joueurs l’affirment : le sport a profondément changé, mais le combat n’est pas terminé.

Les commotions touchent tous les niveaux de pratique, du monde amateur aux professionnels. Elles font aujourd’hui l’objet d’un protocole strict, mais la prévention reste encore insuffisante.

Pour le docteur Benjamin Laffourcade, médecin de l’Aviron Bayonnais Rugby Pro, ce virage a été rendu possible par une prise de conscience collective.

Il s’est confié via Ici Pays Basque :

« On a formé les médecins, on a formé les joueurs et on a formé les coachs aussi. Et c’est avec tout ça, petit à petit, qu’on s’est rendu compte que la santé du joueur, c’était capital. »

Les neurologues observent depuis longtemps les effets dévastateurs de ces traumatismes à répétition.

« On a vu des anciens joueurs, des anciens sportifs qui, à l’âge de 45-50 ans, étaient plus souvent dépressifs, ou sombrer dans l’alcoolisme. On a fini par se rendre compte que c’était souvent sur des commotions répétées pendant plusieurs années », explique le docteur Julia Potenza, neurologue au Centre hospitalier de la Côte basque.

Ces séquelles tardives – troubles de l’humeur, perte d’autonomie, démence précoce – ont changé le regard porté sur le problème.

Malgré les progrès, les commotions restent difficiles à identifier.

« On a l’habitude de penser qu’une commotion, ça va être une perte de connaissance. Mais ce n’est vraiment pas du tout systématique. Ça peut être un trouble visuel, une sensation, un peu d’envie de vomir… parfois très difficiles à reconnaître », insiste le docteur Potenza. Irritabilité, comportements inhabituels ou simple gêne peuvent aussi en être les premiers signaux.

Le témoignage de Gabriel Souverbie illustre cette réalité. Formé à la Section Paloise et joueur à Saint-Jean-de-Luz, il a vu sa vie basculer en 2023. Après un choc violent, il a vécu « deux semaines dans le noir, avec des maux de tête, en arrêt de travail ». Suivi par des spécialistes et confronté à un nouveau K.-O., il a fini par arrêter le rugby à seulement 22 ans.

Aujourd’hui, les clubs tentent de mieux préparer les joueurs physiquement et techniquement pour limiter les risques. Pourtant, certains rugbymen cherchent toujours à dissimuler leurs symptômes pour rester sur le terrain. Même si les mentalités évoluent, la tentation de jouer malgré tout reste forte dans un sport où l’engagement est une valeur cardinale.

Le chemin parcouru est immense, mais la vigilance reste indispensable. La commotion n’est plus un simple incident de jeu : c’est un danger réel, silencieux, qui impose au rugby de poursuivre sa transformation pour protéger ses pratiquants, dès le plus jeune âge.

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5 Commentaires

  1. Papin 11 décembre 2025 at 13h- Répondre

    Vous voulez toujours vous en prendre au neurologue qui a arrêté Ollivon et le traiter d’incompétence ?

  2. Franck 11 décembre 2025 at 14h- Répondre

    Mince alors ,c est pour cela que je picole … d’ailleurs, c’est vrai ,je me souviens même pas d’avoir jouer au rugby … ça doit être les amenesie qui va avec !!!

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    • Danslaverte 11 décembre 2025 at 14h- Répondre

      Si le sujet n’était pas aussi grave, je rigolerais à ta blague. Mais j’avoue qu’elle m’a bien fait marrer

  3. ber0683 11 décembre 2025 at 18h- Répondre

    Le rugby à changé….. mais a t il changé en bien…?…certains gestes ne se voyaient pas avant il me semble……à toujours se péter dedans bille en têtele cerveau en prend un coup…on oublie peut être que le rugby devrait être aussi un sport d évitement…

    • Mola The Best 2.0 11 décembre 2025 at 19h- Répondre

      Tu jouais derrière je suppose ?