Des spécialistes expliquent la dernière ligne droite de la convalescence d’Antoine Dupont
Des spécialistes expliquent la dernière ligne droite de la convalescence d’Antoine Dupont
Le samedi 18 octobre 2025 à 10:00 par David Demri
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Retour en groupe, musculation ciblée, rééducation mentale… Antoine Dupont entre dans la dernière phase de sa longue convalescence. Celle où le corps se renforce, où la tête doit suivre, et où le rêve de retrouver les terrains se rapproche enfin.
Ce samedi, le journal L’équipe explique précisément à quoi va ressembler la dernière ligne droite de Dupont avant son retour à la compétition.
Depuis son opération du genou droit le 24 mars, après une rupture du ligament croisé contractée avec les Bleus en Irlande, le capitaine toulousain vit une épreuve aussi exigeante qu’introspective. « Pas beaucoup de rugby, beaucoup de salle, de kiné », résumait-il avec un sourire dimanche dernier sur Canal+.
Après des mois de travail en solitaire, Dupont a retrouvé le groupe toulousain début octobre. Pas encore de plaquages ni de mêlées, mais un peu de ballon, du tennis-ballon et quelques ateliers légers pour reprendre goût au jeu.
S’il espère rejouer fin novembre ou début décembre, pas question pour lui de brûler les étapes.
« Évidemment que ces matches, ça donne envie de revenir, mais j’ai surtout envie de le faire dans de bonnes conditions. Pour le moment, je sens que j’ai pas mal de boulot pour revenir à mon meilleur niveau. Il me manque surtout de la force dans le quadri (ceps) pour pouvoir être le plus à l’aise possible dans mes déplacements, empêcher les douleurs. »
Le mental, la dernière cicatrice à soigner
Cette phase finale est aussi psychologique que physique. Le docteur Bertrand Sonnery-Cottet, spécialiste reconnu de ces blessures, explique :
« Nous avons développé un test six mois après l’opération, le K-STARTS, qui évalue à la fois les performances physiques et l’état mental du joueur. Il permet de réentraîner le cerveau à anticiper et réagir dans un contexte collectif. »
Même constat pour le médecin du LOU, Jean-Philippe Hager :
« Toutes les études montrent qu’à partir de huit mois, on peut considérer que le ligament est costaud. À partir de six mois, on peut reprendre néanmoins le travail d’appuis. Avec des formes de musculation qui sont très proches de ce qu’ils font normalement et en intégrant progressivement les skills rugby. Ces tests permettent de savoir, en comparant à l’autre jambe, s’il peut y avoir des manques musculaires autour du genou, au niveau de la cuisse, des fessiers, etc. Il faut surtout éviter d’ajouter des pépins musculaires au moment de cette phase de reprise. On pose aussi des questions aux joueurs sur ses appréhensions. On obtient tout cumulé un score sur 100 et si, par exemple, le joueur est au-dessus de 80, ça veut dire qu’il est déjà bien avancé. Sinon, on sait déjà qu’il va falloir prendre plus de temps que prévu. » Un score sur 100 détermine la confiance retrouvée.
Le deuxième ligne Killian Geraci, qui a vécu cette blessure, s’en souvient :
« Moi, sur l’aspect mental, je me posais surtout des questions sur mon niveau. Je me sentais super bien quand je me suis blessé et en reprenant le rugby, j’avais l’impression de repartir de très loin. »
Retrouver les sensations, une étape après l’autre
Pour Sofiane Guitoune, passé par la même galère, le vrai tournant arrive quand on retrouve les partenaires : « Revoir le vestiaire, les blagues, ça soigne le moral. Au départ, tu fais des crochets devant un plot, puis face à un coéquipier. Tu enlèves l’appréhension petit à petit. »
Puis vient le moment redouté : le premier contact. « Tu commences avec des boucliers, puis des un-contre-un, et enfin les plaquages. Quand tu prends ton premier bouchon, c’est bon : tu peux reprendre ta vie de rugbyman ! »
Un retour attendu, mais sans précipitation
Déjà opéré du même genou en 2018, Dupont sait à quoi s’attendre. Il a déjà montré qu’il pouvait revenir plus fort. D’ici là, il rejoindra Marcoussis en novembre pour travailler avec le staff du XV de France, à l’écart du groupe mais au plus près de l’équipe.
Une manière de casser la routine et de se rappeler que, bientôt, les séances de rééducation laisseront place à ce qu’il aime le plus : rejouer, diriger, et faire vibrer les stades.
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