Sous ses airs de continuité, le Stade Français version 2025 cache en réalité une stratégie bien ficelée. Et si la saison des Parisiens ressemblait, dans le fond comme dans la forme, à celle de 2023-2024 ?

À l’époque, le club de la capitale s’était hissé jusqu’en demi-finale du Top 14. Deux ans plus tard, la comparaison saute aux yeux : même solidité, même gestion du groupe, et un début de saison qui inspire les mêmes promesses.

Après six journées, Paris partage la tête du championnat avec Pau et Toulouse, fort de quatre victoires et trois bonus.

Le management à l’anglaise

L’ancien coach du XV de la Rose, Paul Gustard aime surprendre. À chaque déplacement, il bouleverse ses compositions, lance de nouveaux visages, redessine ses équilibres.

Cette semaine, pour le voyage à Castres, la logique reste la même : faire tourner pour entretenir la faim de tout un groupe comme l’explique Midi Olympique.

Une méthode qui n’est pas sans rappeler la philosophie de Karim Ghezal et Laurent Labit à l’époque de la demi-finale, lorsqu’ils avaient placé la concurrence au cœur du vestiaire. Gustard, qui faisait alors partie du staff, en a gardé la leçon.

« Paul s’appuie sur ce qui avait fonctionné l’année où on est allés en demi-finale », confirme Pierre-Henri Azagoh, de retour dans le XV de départ. « On sait qu’on n’a pas une grande profondeur, donc il faut jouer avec nos armes. Ceux qui seront alignés ce week-end vont devoir montrer qu’ils sont présents. »

Les petits nouveaux prennent la lumière

Le match à Castres verra les débuts de Jack Iscaro et Iakopo Maka, deux recrues arrivées en silence mais déjà intégrées dans la rotation.

Le premier, pilier américain, débarque tout droit de la Major League Rugby, auréolé d’une campagne prometteuse en Pacific Nations Cup. Le second, troisième-ligne samoan passé par Northampton, revient d’une période difficile mais apporte une puissance bienvenue dans les zones d’impact.

Des profils atypiques, qui collent parfaitement à la philosophie du technicien anglais : miser sur des hommes motivés plutôt que sur des noms clinquants.

Un groupe en éveil constant

Ce renouvellement permanent, Gustard l’assume totalement. Pour lui, il ne s’agit pas d’une contrainte, mais d’une stratégie : stimuler la concurrence, créer du lien, et maintenir l’intensité semaine après semaine. C’est cette approche qui, deux ans plus tôt, avait conduit le Stade Français jusqu’aux portes du Stade de France.