Au Stade Toulousain, les crises passent, mais le pouvoir reste solidement en place. Malgré les affaires liées aux transferts de Cheslin Kolbe puis de Melvyn Jaminet, Didier Lacroix conserve une position centrale au sein du club, sans contestation interne majeure, ni remise en cause officielle de son leadership.

Au cœur de la tempête médiatique et réglementaire provoquée par l’affaire Jaminet — entre l’amende de 1,3 million d’euros et le retrait de points prononcé récemment — le président toulousain a même été reconduit dans ses fonctions.

Une réélection passée presque inaperçue, intervenue lors d’une réunion d’octobre, au milieu de sujets divers, sans campagne ni véritable débat. Le directoire en place, composé de Didier Lacroix, Marc Doncieux, Philippe Chausson, Philippe Jougla et Ugo Mola, s’est vu accorder un nouveau mandat de quatre ans comme l’annonce L’équipe, ce mardi.

Ce renouvellement illustre une réalité interne bien différente du tumulte observé à l’extérieur. Sur les réseaux sociaux et dans certains commentaires, des appels à la démission ont fleuri. Mais en interne, la question ne s’est jamais réellement posée. Didier Lacroix n’est ni isolé, ni fragilisé dans les instances décisionnelles du club.

Un ancien dirigeant résume néanmoins le malaise latent, toujours via L’équipe : « Il existe des gens, dedans et dehors, qui lui en veulent d’avoir mis en danger l’institution ». Le même ajoute : « Didier Lacroix aime répéter que le club ne lui appartient pas, comme s’il était besoin de le préciser, que c’est un bien commun qu’il a pour mission de protéger. Et là, il a compromis le club. »

Mais au Stade Toulousain, la structure du pouvoir limite l’émergence de toute opposition organisée. « Ailleurs, la question de sa démission se serait posée », confie une source interne, avant de préciser : « Mais à l’intérieur du Stade Toulousain, cette réflexion n’a pas pu naître parce que Lacroix a noyauté tout l’appareil, il a tout verrouillé en plaçant ses pions. »

L’homme fort du club s’appuie sur un réseau dense, construit au fil des années. Il a promu des profils extérieurs au sérail historique, devenus pour certains des soutiens fidèles. Une organisation qui explique en grande partie pourquoi, même après deux dossiers sensibles en peu de temps, Didier Lacroix demeure solidement installé à la tête du club le plus titré de France.