Didier Lacroix très affecté par les réactions sur le recrutement d’un joueur désormais phare du Stade-Toulousain : « Ça m’avait blessé comme rarement »
Didier Lacroix très affecté par les réactions sur le recrutement d’un joueur désormais phare du Stade-Toulousain : « Ça m’avait blessé comme rarement »
Le dimanche 27 juillet 2025 à 9:53 par David Demri
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À l’été 2018, une silhouette massive venue de l’hémisphère sud posait ses valises dans la Ville rose. À 35 ans, Jerome Kaino quittait la sélection néo-zélandaise et sa carrière internationale pour entamer un nouveau chapitre en France. Peu imaginaient alors que cette arrivée marquerait un tournant décisif dans l’histoire récente du Stade toulousain.
Depuis cette date, le club a retrouvé les sommets avec une régularité impressionnante : cinq titres de Top 14 et deux Champions Cups en six saisons. Si la génération emmenée par Antoine Dupont, Romain Ntamack, Thomas Ramos, Julien Marchand ou encore François Cros a brillé, l’impact de l’ancien All Black dans cette métamorphose ne fait aujourd’hui plus aucun doute.
Double champion du monde et fort de 81 sélections, Kaino n’avait plus rien à prouver. Pourtant, c’est en toute humilité qu’il accepta de tourner la page des Blacks après une dernière apparition en 2017 face aux Lions britanniques et irlandais.
« Il y a des nouveaux joueurs qui arrivent, plus jeunes et plus en forme que moi, affirmait-il alors comme le rappelle Midi Olympique. Il faut l’accepter. Ce n’est pas facile. Je crois que personne n’est jamais prêt à tourner le dos aux All Blacks. Mais personne n’est éternel. »
Il ajoutait :
« Deux options s’offraient à moi : tenter le coup, tout de même, de rester en Nouvelle-Zélande en espérant jouer la Coupe du monde 2019 mais avec la probabilité, très forte, de ne pas atteindre cet objectif. Ou couper par moi-même et partir, tenter un nouveau challenge, ailleurs. Cette deuxième option ne se présenterait qu’une seule fois, et c’était maintenant. Le choix était finalement évident, non ? Je leur ai donc dit que j’arrêtais, que je sentais bien que mon heure était venue. Que le plan B, celui de la France, me plaisait davantage. »
La France, et plus précisément Toulouse. Ce choix n’était pas uniquement motivé par le rugby.
« Ma femme a des origines françaises. Sa grand-mère vivait à Rouen. J’avais envie que mes enfants connaissent cette partie de leurs racines. Ma famille a été à mes côtés et m’a soutenu, tout au long de mon parcours international. Il était temps de leur rendre tout cela. Pour la première fois de ma carrière, j’ai fait passer ma famille en priorité. »
Le Stade toulousain, en quête d’un profil d’expérience pour encadrer ses jeunes talents, a longtemps cherché la perle rare. Après plusieurs pistes avortées, dont celles de Facundo Isa et Duane Vermeulen, c’est finalement Kaino qui a dit oui.
Une décision qui s’est jouée à peu de choses :
« J’étais en contact avec Toulouse depuis longtemps. Avant de partir au Japon, j’avais déjà discuté avec eux et le challenge m’intéressait. Thierry Dusautoir était leur capitaine et nous en avions parlé ensemble. De la ville, du club, de son fonctionnement et de ses ambitions. Ce que j’en ai entendu me plaisait. À cette époque, je crois que je n’étais tout simplement pas prêt pour un si long voyage. Désormais, je le suis. »
Pour le président Didier Lacroix, cette signature était bien plus qu’un simple renfort comme il l’explique à Midi Olympique :
« C’est plus qu’un joueur, c’est quelqu’un qui va apporter son expérience, son exigence, sa volonté de travail pour faire grandir ses coéquipiers et faire évoluer le club. Des joueurs comme ça, il y en a peut-être dix sur la planète. Lui en fait partie. »
Et de fait, l’ancien troisième ligne n’était pas venu en star, mais en guide.
« Je crois que le club attend de moi cette part de leadership, sur et en dehors du terrain, sur tout ce qui touche à la préparation. Une sorte de « papa ». Mais je ne vais pas arriver et dire : « Regardez comment on fait en Nouvelle-Zélande. » Ce serait la pire des choses. »
Didier Lacroix se souvient :
« Quand on l’a recruté, un article disait que Toulouse montrait qu’il n’avait plus les moyens d’être dans la cour des grands, qu’il avait pris une vieillerie qui arrivait en fin de parcours sur le marché européen. Ça m’avait blessé comme rarement. Parce que c’était ne pas comprendre pourquoi on l’avait pris. […] Dès le premier matin, il était là avant tout le monde en salle de muscu et, petit à petit, il a rayonné dans le vestiaire. Pour moi, Jerome Kaino, c’est un seigneur. »
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3 Commentaires
Pauvre chou, on partage ta peine rétroactive…
5 brennus et 2 coupes d’Europe en 6 ans… Le reste c’est pour les rageux comme toi ;o)
Frustré 1er a pas tardé