Douze semaines de suspension : c’est la sanction infligée à Eben Etzebeth après son carton rouge reçu lors de l’écrasante victoire des Springboks (73-0) face au pays de Galles le 22 novembre.

Coupable d’une « fourchette » sur un joueur gallois, le deuxième-ligne sud-africain manquera huit rencontres du United Rugby Championship et les quatre matchs de poule de la Champions Cup.

En revanche, il ne sera privé d’aucun match avec les Springboks. Une décision qui a fait réagir, notamment en comparaison avec les peines bien plus lourdes infligées par le passé à Julien Dupuy et David Attoub pour des gestes similaires.

Dans un long message publié sur Instagram, vidéos à l’appui, Etzebeth a tenu à revenir en détail sur l’action et à expliquer les circonstances de son geste.

Il commence par rappeler qu’il accepte pleinement sa faute et souhaite donner des explications à ceux qui attendent sa version des faits. Extrait :

« Je suis resté silencieux, mais maintenant que mon audience est terminée, je pense devoir une explication à tout le monde, explique-t-il. Tout d’abord, ceci n’est pas un message pour montrer que je n’étais pas coupable : j’accepte ma culpabilité. J’ai fait une erreur et je suis prêt à purger une suspension que je mérite. Je ne veux pas que des jeunes qui admirent les Springboks pensent qu’il est acceptable de mettre les doigts dans les yeux de quelqu’un, parce que ça ne l’est pas. Mais malheureusement, les erreurs arrivent, et j’en ai commis une grosse, dont je suis désolé. J’aimerais toutefois répondre à la question : pourquoi as-tu fait une telle chose ? C’était une erreur due à ma réaction et à d’autres facteurs qui ont joué un rôle. »

À propos de la première vidéo, il précise qu’il a lui-même été frappé et qu’il attendait une réaction de l’arbitre assistant. Extrait :

« L’échauffourée était quasiment terminée quand le numéro 7 du pays de Galles m’a frappé avec la paume ouverte au niveau du menton/cou. On me voit regarder l’arbitre assistant et attendre une réaction de sa part (c’est allé vite et il est compréhensible qu’il ne l’ait pas vu). Sans que je réagisse encore, je me fais tirer une nouvelle fois par le maillot, avant que je réponde avec un geste similaire. »

Sur la deuxième séquence, il insiste sur le fait que son geste initial visait l’épaule, avant que la dynamique de l’action ne change totalement. Extrait :

« On voit clairement que mon premier point de contact est son épaule avec une main ouverte, exactement comme il l’a fait, sauf qu’il m’a touché au menton. Autre chose à mentionner : lorsqu’il m’a frappé, j’étais immobile, avec peu de mouvement ou de joueurs impliqués autour. Quand je tente la même main ouverte vers son épaule, on voit deux joueurs gallois modifier complètement la dynamique de la scène, ainsi qu’un de mes coéquipiers tirer le n°7 gallois par le cou, l’éloignant de ma main et de la direction de ma force. »

La troisième vidéo propose simplement un angle de vue supplémentaire.

Etzebeth conclut en s’adressant à ceux qui ont été choqués par ses images et en réaffirmant qu’il n’y avait aucune intention malveillante. Extrait :

« Alors pourquoi ai-je publié ceci ? Pour essayer de montrer aux gens comment tout s’est déroulé et que ce n’était jamais intentionnel. Je ne ferais jamais volontairement une chose pareille : après quelques années de rugby, je connais les conséquences. Merci à tous ceux qui m’ont soutenu et ont pensé le meilleur de moi. Je suis désolé de vous avoir déçus, vous et le jeu. C’était mon premier carton rouge depuis que j’ai commencé à jouer. Je veux que ce soit le dernier. À ceux qui ont été en colère ou déçus par mes actes, je comprends – parce qu’au ralenti, ça ne donnait pas une bonne image -, et j’espère que vous avez maintenant un peu plus de contexte. »

Cette sortie publique n’est pas sans rappeler celles de Rassie Erasmus, sélectionneur des Springboks, habitué aux décryptages en ligne d’actions litigieuses.

Suspensions, vidéos virales, critiques arbitrales… le patron des doubles champions du monde en titre n’est pas étranger à ce type de communication musclée.

Eben Etzebeth semble désormais marcher dans ses pas.