Emilien Gailleton : « C’est une des meilleures émotions que j’ai pu vivre dans le rugby ! »
Emilien Gailleton : « C’est une des meilleures émotions que j’ai pu vivre dans le rugby ! »
Le vendredi 4 juillet 2025 à 12:15 par David Demri
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À seulement 21 ans, Émilien Gailleton incarne le futur du XV de France. Dynamique sur le terrain, réfléchi en dehors, le trois-quarts centre palois aborde cette tournée en Nouvelle-Zélande avec une maturité étonnante et une ambition assumée : se révéler encore davantage, dans un contexte d’adversité extrême.
Le choc du haka et l’énergie d’un frisson
Il n’avait jamais vécu ça. Le 16 novembre 2024, au Stade de France, Gailleton entre dans une nouvelle dimension en affrontant les All Blacks pour la première fois. Et ce n’est pas le match qui le marque d’abord, mais l’avant-match.
« C’est une des meilleures émotions que j’ai pu vivre dans le rugby. […] J’avais le corps plein de frissons, une sensation de chaleur en moi, le cœur qui bat à 10 000 et pourtant une impression de légèreté », raconte-t-il via L’équipe, en repensant au haka. « J’avais cette »chance » d’être remplaçant le jour de ce premier haka. […] Je pouvais vraiment profiter du moment, me laisser monter assez haut parce que j’avais le temps de redescendre après. »
Une émotion qu’il revivra sûrement lors de cette tournée estivale, dont le premier test aura lieu à Dunedin. Loin de se contenter du souvenir, Gailleton veut désormais peser sur le jeu, à l’image de ses idoles de jeunesse.
« Les All Blacks, ça m’inspire toujours un sentiment de puissance, de force. […] Pour moi, les All Blacks ne peuvent pas être désacralisés. »
De Conrad Smith à Sam Whitelock : ses inspirations profondes
Il se souvient avec admiration des légendes noires qui ont bercé sa jeunesse. Beauden Barrett, Sonny Bill Williams, et surtout Conrad Smith, qu’il a eu la chance de côtoyer à Pau.
« Je me suis rendu compte que j’avais un profil de jeu similaire au sien : pas le plus costaud de la ligne de trois-quarts mais beaucoup de répétitions de tâches […] Il avait donné à notre entraîneur à Pau […] des exos où justement il fallait bouger en fonction du défenseur, savoir où le ballon allait arriver pour avoir un temps d’avance. »
Loin d’être figé dans le souvenir, Gailleton traduit cet héritage dans son jeu quotidien, au point d’avoir gagné en rigueur défensive et en intelligence de déplacement. Il veut désormais franchir une nouvelle étape.
Une tournée pour franchir un cap
Intégré dans un groupe rajeuni, Gailleton fait figure de taulier malgré ses huit sélections. Et il le sait : ce contexte est une opportunité unique pour s’imposer.
« J’ai peu de sélections mais certains font leur premier stage avec nous donc c’est une opportunité pour moi de pouvoir prendre un peu les devants, notamment sur la défense. »
Ses performances défensives sont déjà saluées, mais il veut aller plus loin. « Même si je suis beaucoup utilisé comme leurre en attaque, j’ai besoin de devenir plus créateur […] Avant, j’étais un peu un poulet sans tête (rire). » Résultat : moins de kilomètres courus, mais plus d’impact. Et une vitesse maximale atteinte récemment : « 5,49 mètres par seconde ».
Un rôle à conquérir dans la hiérarchie
Malgré ses efforts, Gailleton n’est pas encore le premier choix en numéro 13. Il le reconnaît avec franchise : « Je n’ai jamais réussi à prendre cette place de titulaire mais c’est à moi d’être plus créateur en attaque. […] Je réussis à finir les coups mais je dois créer plus de situations quand j’ai le ballon. »
Et lorsqu’il évoque ses concurrents, aucun ressentiment : « Pierre-Louis Barassi ? Il faut dire ce qui est : il fait une saison extraordinaire et mérite sa place. »
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