Après une fin de saison 2024 en demi-teinte, Emmanuel Meafou semble avoir retrouvé le sourire et son impact dévastateur.

Le deuxième ligne du Stade Toulousain et du XV de France (9 sélections) a traversé une période de doute, marquée par la fatigue mentale et une perte de repères.

Aujourd’hui, il l’assume pleinement :

« Je me mettais beaucoup de pression pour faire de mieux en mieux, je prenais moins de plaisir à jouer avec mes potes qu’avant, quand je faisais un mauvais match, je me prenais la tête. »

Freiné par une infection pulmonaire pendant le Tournoi des Six Nations, puis concurrencé par les jeunes Clément Vergéet Joshua Brennan, titulaires en demi-finale et en finale du Top 14, Meafou a vécu une période délicate.

Moins dominant, parfois remplaçant, il a pris du recul sur son propre jeu. « Je pense que c’était plus mental, pas physique, la saison était un peu longue, je perdais un peu de plaisir dans le jeu », confie-t-il.

Pour Fabien Pelous, ancien capitaine des Bleus et référence au poste, le constat est limpide :

« Cette perte de plaisir, elle était due aussi au fait qu’il a enchaîné les matchs. Il a besoin d’être “challengé” pour se motiver et trouver du plaisir. »

Revenu à la compétition mi-octobre contre Bordeaux-Bègles, après une blessure contractée lors de la première journée, Meafou a affiché un visage plus conquérant.

« Je pense que comme je suis un gros gabarit, il faut que je joue, il faut que j’enchaîne les matchs (…) quand je joue un seul match et que je coupe encore, ça casse un peu le rythme », explique-t-il.

Une analyse que partage de nouveau Pelous :

« Tu as besoin de rester dans le rythme quand tu as une masse physique comme ça. On pourrait imager ça par l’image du diesel, qui met un peu plus de temps à chauffer. »

Contre Pau, lors de la dernière journée, Meafou a confirmé sa montée en puissance : trois ballons grattés, 11 passes réussies, et une influence retrouvée.

À l’aube du choc contre Toulon ce dimanche soir (21h05), puis d’un rassemblement à Marcoussis avec neuf de ses coéquipiers, le colosse toulousain aborde cette nouvelle phase avec confiance.

« Il y a des gens qui font des métiers beaucoup plus durs que moi, du coup, j’ai pris du plaisir dans mon travail, dans ma vie. Là, je suis très bien, beaucoup mieux que j’étais », conclut Meafou.

Une sérénité retrouvée, à point nommé avant d’affronter les Springboks, face auxquels sa puissance et sa lecture du jeu seront précieuses.