Encore sous contrat avec le Munster, Antoine Frisch évoque son avenir !

Encore sous contrat avec le Munster, Antoine Frisch évoque son avenir !

Le jeudi 4 avril 2024 à 23:45 par David Demri

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Avant le huitième de finale de Champions Cup face à Northampton dimanche 7 avril, capital pour la suite de la saison du Munster, Antoine Frisch a mis fin au suspense. Longtemps en balance avec l’équipe nationale irlandaise, le centre de 27 ans annonce à RMC Sport qu’il a choisi de jouer pour le XV de France. Il se projette déjà sur la tournée estivale en Argentine (à partir du 6 juillet) qu’il espère intégrer pour se fondre dans le collectif de Fabien Galthié.

Comment avez-vous digéré votre retour en Irlande ?

J’ai rapidement enchainé avec les rencontres face aux Ospreys et Cardiff. A mon retour, j’ai reçu un super accueil. Je me suis fait un peu charrier, mais le groupe était très content pour moi. Les gars comprennent ma décision.

Justement, est-ce que vous avez fait votre choix entre la France et l’Irlande ?

Oui, j’ai pris ma décision clairement. Je choisis l’équipe de France. Je n’ai aucune animosité pour l’Irlande. Je suis éligible pour les deux. Mais voilà, Fabien Galthié m’avait déjà contacté depuis un moment. Pour moi, c’est un choix qui s’est fait naturellement.

Qu’est-ce qui explique concrètement cette décision ?

L’équipe de France, c’est ce que je veux depuis toujours. Depuis que je fais du rugby, c’est mon rêve et une ambition. Ma mère est Irlandaise et Anglaise et mon père est Français. J’ai la double nationalité. Mais faire partie de l’équipe de France, c’est ce que j’ai toujours voulu. Alors voilà, j’y vais à fond sans me poser de question.

« Tout le monde m’a félicité »

Est-ce que cette première expérience dans le groupe France, dans un contexte de VI Nations, a conforté ce choix ?

C’était une super semaine. J’ai pu rencontrer tout le monde. Je ne connaissais pas beaucoup de joueurs mis à part personnellement Thibaud Flament et Cameron Woki. En rencontrant le staff et en voyant le fonctionnement, ça m’a vraiment donné envie d’y retourner bien évidemment. Ça me permet de connaitre les véritables attentes pour pouvoir jouer sous le maillot bleu.

Comment avez-vous vécu la nouvelle ?

J’étais en vacances avec ma copine au Portugal à Lisbonne. Quand Fabien Galthié a appelé, j’ai pris un vol direct pour Dublin et j’ai récupéré mes affaires. Puis le lendemain directement à Paris pour être à Marcoussis, le lundi. C’était intense, j’ai dû prendre quelques vols mais j’ai géré (rires).

Quelles sont les réactions en Irlande ?

Je me suis vanner gentiment. De mon ressenti, il y a aucune négativité, ils sont juste content pour moi. Tout le monde m’a félicité.

Au Munster, c’est rare qu’un joueur vienne de l’étranger. Comment s’est organisée cette relation entre le XV de France et votre province ?

Le Munster a été hyper bon. Ils ont fourni toutes les données data à l’équipe de France sur toutes les semaines précédentes. Ils sont restés très disponible et accessible avec Nicolas Jeanjean (directeur de la performance). Ils ont vraiment bien communiqué. C’était intéressant de travailler différemment. J’ai pu découvrir comment ça se passe dans la préparation avec le XV de France, c’était très intéressant.

Qu’est-ce qui change le plus, techniquement et tactiquement, entre la France et l’Irlande ?

En Irlande, tout le monde le sait, c’est très structuré même s’ils essaient de modifier leur jeu pour que les joueurs aient plus de liberté. Le rôles sont très définis à l’avance. La France c’est un rugby très défini aussi. C’est différent mais j’ai joué en France jusqu’à mes 23 ans, je connais très bien. C’était très naturel de m’y habituer même si c’est différent de ce que je connais depuis trois ans à Bristol et au Munster. Mais j’ai pris beaucoup de plaisir cette semaine-là avec le groupe France.

« Je ne pense pas trop à un sentiment de revanche »

Comment aviez-vous senti le groupe au moment de le rejoindre, au cœur d’un Tournoi compliqué ?

Quand je suis arrivé, ils sortaient d’une victoire (à Cardiff). Il y avait une très bonne ambiance, c’était la dernière semaine du Tournoi. Il y avait l’envie de finir fort avec une dernière victoire, ce qui a été fait. De ce que j’ai vu, cette adversité les a resserré.

Andy Farrell vous a fait la cour de nombreuses fois. Avez-vous hésité entre la France et l’Irlande ?

Quand je suis arrivé au Munster, j’ai joué direct 20 minutes à Cardiff. Et après je suis parti avec l’équipe émergente d’Irlande. C’était une super expérience. Après, l’hésitation… je savais que j’étais éligible pour les deux. Je me suis toujours dit que ça allait se passer comme ça devait se passer. Dans ma tête c’était ça, je me concentrais juste sur mes matchs. Finalement, les choses se sont passées comme elles le devaient. Tout se passe pour une raison. Fabien (Galthié) a été en contact avec moi avant que j’arrive au Munster, quand j’étais à Bristol. Mais quand j’arrive, l’objectif était d’abord d’enchaîner les matchs, de jouer en Coupe d’Europe et ça n’a pas changé d’ailleurs, c’est toujours comme ça.

Quels sont vos objectifs avec le XV de France ?

Je suis concentré sur les matchs avec le Munster mais j’espère être appelé pour la tournée cet été en Argentine. Il y aura quatre matchs, c’est une opportunité. Je ne regarde pas plus loin que ça.

Est-ce qu’il y a un sentiment de revanche de revenir en France via le XV de France après avoir été boudé par les clubs français ?

C’est ce que j’ai toujours voulu. Le fait que les clubs français ne m’aient pas choisi à l’époque a renforcé ma détermination pour y arriver. Pour l’instant, je n’ai pas été capé par l’équipe de France. Je ne pense pas trop à un sentiment de revanche. Je suis juste concentré sur mon chemin qui est un peu atypique. Tous les joueurs de rugby ont eu des difficultés. J’en ai eu, mais maintenant je suis très heureux au Munster.

Le Munster a des règles bien précises sur le nombre de joueurs étrangers dans son effectif. Cette annonce va-t-elle influer sur votre carrière ?

J’ai encore un an de contrat avec le Munster. J’ai signé pour trois ans. Pour l’instant, je suis joueur du Munster jusqu’à la fin de saison prochaine. Je ne sais pas ce qui se passera après la saison prochaine. Cette saison, il y avait deux joueurs étrangers en deuxième ligne dans l’équipe. RJ Snyman a été sélectionné avec l’Afrique du Sud donc il a dû partir, au Leinster. Mais je n’ai pas encore joué avec la France donc je suis toujours considéré comme « Irish qualified ».

Pour un joueur candidat au XV de France, un retour dans un club français n’est-il pas un passage obligé ?

Je n’ai jamais joué en Top 14, c’est un championnat que je ne connais pas. A terme, j’aimerais jouer dans ce championnat.

Est-ce que vous regardez le Top 14 ?

Oui je regarde souvent, notamment là où mes potes jouent, où les équipes qui jouent la Coupe d’Europe. Je regarde les résumés ou les matchs entiers.

Quelle va être la principale différence entre l’United Rugby Championship et le Top 14 ?

En Top 14 il y a ce système de descentes donc ça rajoute de la pression. C’est le championnat le plus difficile du monde. En URC, les équipes se battent pour le top 8 mais il n’y a pas de descente. Il y a des équipes de tous les continents. On fait beaucoup de longs voyages, mais c’est super, le groupe se resserre. Ce n’est pas vraiment comparable car vraiment nouveau par rapport au Top 14.

Via RMC Sport

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