Le sélectionneur Français Fabien Galthié s’est longuement confié en conférence de presse à l’approche du match à venir contre l’Australie, programmé samedi soir au Stade de France.

Questionné sur le jeu peu emballant produit par les Bleus, Fabien Galthié répond aux critiques et se montre optimiste pour la suite de la compétition.

A lire ci-dessous :

« Attendez un peu, il nous reste un match face à l’Australie. Il nous tarde de jouer ce match. On a vraiment envie. On s’est bien préparé, on a désormais deux matches au compteur, quatre semaines de travail. On présente sur ce match une bonne combinaison des deux premiers matches. Il n’y a pas de raison que ça ne prenne pas mieux sur ce dernier match. 

Les explications ? On a manqué de consistance et d’automatismes sur le premier mach face à un adversaire qui nous a poussé très vite à toucher nos limites du moment. Le deuxième match, on fait 20 bonnes minutes puis on touche des incohérences dans notre jeu et notamment l’indiscipline. On a fait un gros travail sur notre ligne de hors jeu car on a souvent été pris hors jeu. C’est le record parmi le top 12 mondial sur un match. On a été énormément sanctionné donc on a beaucoup travaillé sur cela.

Puis aussi notre capacité à garder les ballons dans nos couloirs. Contre les Fidji, entre la 20ème et la 60ème, on n’a pas de ballons qui sont revenus dans les couloirs. Quand tu n’as pas de ballons qui reviennent des couloirs, tu as ce sentiment de ne pas avoir de continuité dans ton jeu. On a fait à peine deux retours de couloir dans le match et c’est trop peu. On doit améliorer cela pour ce week-end, sachant que les Australiens vont nous proposer un autre défi. 

Mais nous avons une bien meilleure base de travail sur ce dernier match. En tout cas, notre ambition est claire : on veut performer sur ce troisième match. »

Il pointe ensuite du doigt le secteur de la défense. Extrait:

« Concernant la défense, nous n’avons pas été clair sur le plaquage à deux, pas clair sur la façon dont on complète le plaquage aux jambes, pas clair sur la façon dont on sort de la phase de plaquage en roulant, pas clair dont on attaque le ballon qui est libre ou pas dans la zone de plaquage. Pas clair sur la redistribution sur la largeur. On croit qu’on a des acquis solides depuis six ans. Notre référence, c’est le match contre l’Irlande lors du dernier Tournoi. Mais ce n’est pas acquis car chaque joueur part dans son club et reprend de nouvelles habitudes. Donc il faut en permanence travailler la base. Donc on est revenu à la base qui était notre base de 2000. C’est un éternel recommencement en sélection. »

Selon lui, la nouvelle organisation mise en place au sein de l’équipe met du temps à se développer. Extrait:

« Quand on sort une nouvelle organisation, il faut quasiment deux compétitions pour arriver à la mettre en œuvre. L’animation du Tournoi des Six-Nations, on l’a sortie lors de la Tournée en Argentine, en 2024. En novembre on l’a posée de manière plus claire mais on a vraiment performé avec durant le Tournoi. On croit qu’on a des bases acquises, mais non. Quand on retrouve les joueurs, notre organisation n’est pas du tout la même que celle des clubs. Donc il faut retrouver les réflexes individuels et collectifs mais aussi la confiance. Il y a tout un travail de méthodologie, de préparation et de récupération. »

Il comprend totalement que les supporters Tricolores ne soient pas satisfaits des prestations de l’équipe. Extrait:

« Le sport c’est la recherche de la joie et du plaisir. C’est l’objectif de tout sportif et en équipe de France on est pareil. C’est ce qui nous permet d’être heureux et de jouer ensemble. Mais pour passer par le plaisir, il y a un prix à payer qui est la déception car parfois ça marche et parfois non. C’est vrai que globalement, notre attente sur la partie émotion agréable comme le plaisir et la joie est déficitaire par rapport à la frustration et la déception. C’est normal de le vivre et c’est normal de travailler pour inverser la dynamique. C’est ce que nous faisons d’une manière assez sereine. »

Pour l’heure, Fabien Galthié ne veut pas se projeter sur la Coupe du monde mais pense uniquement au match contre les Wallabies. Extrait:

« Ce qui me touche, c’est la performance. Donc en fonction de ce que l’on aura à notre disposition, on s’adaptera. Ca fait depuis 2020 qu’on s’adapte à l’écosystème et on s’adaptera sans problème. Sur la vision de la Coupe du monde, il y a déjà un match à jouer contre l’Australie et c’est le plus important. Ensuite on basculera sur le Tournoi. Ce match c’est le plus important, au Stade de France devant notre public. On veut répondre présent et partager un moment de fête car le Stade de France c’est grandiose. On est très focus sur samedi. La vision nous amène à dans 8 semaines pour préparer le Tournoi des Six-Nations. On a une vision claire des échéances mais ce n’est pas le moment de parler des futures compétitions. »

Il ne le cache pas : ces périodes toujours délicates sont les meilleures à vivre. Extrait:

« On se prépare à réussir, à donner le mieux. Les joueurs et le staff ont énormément travaillé. On se prépare avec la volonté de réussir tout en sachant que ce n’est pas certain, c’est le propre du sport. On peut moins réussir que de temps en temps. Je ne suis pas agacé car tout est sujet de travail, de partage et d’alignement. Ces périodes où la performance n’est pas au rendez-vous, c’est un sujet de travail passionnant dans lequel on s’engage à 200% à tous les niveaux. On est sur le relationnel psychologique. Donc pour nous, c’est dans ce type de moment, quand on n’est pas en réussite totale, que je ressens le plus de motivation et d’implication et d’engagement, et d’honnêteté. Ce sont des moments très excitants et passionnants à vivre, à la recherche de la performance. »

Pour conclure, Fabien Galthié explique comment il jugera si cette Tournée a été une réussite ou un échec. Extrait:

« Je vais me baser sur la performance collective, individuelle, offensive et défensive pour dire si cette Tournée a été une réussite ou non. On a pas mal de critères qui nous permettent de juger sur le plan individuel et collectif. On parle de jeu de transition, il y a 30 touches, entre 5 et 10 mêlées par match, mais aussi une quarantaine de jeu de repossession. L’équipe doit se réorganiser de manière dynamique dans un jeu courant. Ce sont tous ces éléments que l’on va prendre en compte pour faire le bilan du match puis de la Tournée. »