Arrivé à Pau il y a une dizaine de jours, Facundo Isa n’a pas tardé à se fondre dans son nouvel environnement.

L’ancien troisième-ligne de Toulon incarne l’un des gros coups du mercato palois. À 31 ans, l’Argentin vient renforcer une équipe qui veut franchir un cap, avec une puissance et une expérience précieuses.

« Je sais que je peux être une pièce clé pour l’équipe, sur le terrain comme en dehors », confie-t-il au journal Sud-Ouest.

Avec Julian Montoya, son compatriote qu’il retrouvera après le Rugby Championship, Isa entend amener cette intensité typiquement argentine : « J’espère qu’avec Julian Montoya, on va pouvoir amener ça, et qu’elle sera contagieuse. »

Un trio de puissance en troisième ligne

Recruté pour densifier un secteur longtemps incarné par le seul Beka Gorgadze, Isa fait désormais partie d’un trio redoutable avec Gorgadze et Carwyn Tuipulotu. « Nous sommes trois joueurs au profil similaire, même si Beka (Gorgadze) et moi pouvons jouer n°7 au contraire de Carwyn (Tuipulotu). J’espère qu’on posera de bons problèmes au coach », sourit-il, tout en précisant : « Par rapport à ce statut, je ne me prends pas la tête, ni avec mes coéquipiers, ni avec personne. Et puis je pense être un mec abordable. »

Des retrouvailles avec Montoya

L’Argentin savoure également ses retrouvailles avec Julian Montoya, avec qui il partage une longue histoire commune. « On est tous les deux de 1993, et on a tout fait ensemble. Nous avons commencé ensemble, en 2012, par la préparation pour la Coupe du monde U20 en Afrique du Sud. On a ensuite enchaîné avec la Coupe du monde 2013, en France et toujours en U20. C’est l’année où j’ai signé à Toulon, puis je suis reparti en Argentine pour jouer la Coupe du monde. Pampas, Jaguares, Pumas… On a tout vécu tous les deux avec Julian. »

La fin compliquée à Toulon

Isa ne cache pas que la fin de son aventure varoise a laissé un goût amer.

« J’avais pas mal de choses à gérer sur le plan personnel. J’arrivais à un moment de ma carrière où cela faisait plus de 10 ans que j’étais dans le monde pro, sans m’arrêter. Avec les Pumas, mon année avait été trop chargée. Et je ne trouvais ni la stabilité mentale, ni la stabilité physique.

C’était de plus en plus dur d’être à 100 %. Je voulais mettre un peu le pied sur le frein. Parler de mes problèmes, mes pensées, m’a beaucoup aidé. Cela a fait la « diff » l’année dernière et m’a permis de renouer avec mon niveau. »

Mais l’arrivée de Zach Mercer a changé la donne. « La fin de l’histoire a été un peu bizarre. J’avais confiance en Pierre Mignoni mais ça a commencé à beaucoup parler au sujet du recrutement. Et avec le nombre de non-Jiffs, tu commences à compter, puis Mercer a été annoncé et ils ont décidé de ne pas me prolonger en début d’année. »

Un départ frustrant, après neuf saisons passées sur la Rade :

« Jouer des matchs importants, comme ces deux demi-finales de Top 14 et de Champions Cup, c’était mon rêve depuis le début. Mais il me manque un truc. Je n’ai pas de regret, mais j’ai toujours ce sentiment d’inachevé. »

Un nouveau défi à Pau

Aujourd’hui, Isa se projette pleinement sur ses deux prochaines années en Béarn, avec un objectif clair : aider la Section à écrire une nouvelle page de son histoire.

« Écrire l’histoire ? C’est le genre de challenge que j’adore. »