Florian Grill annonce la couleur pour les villes qui veulent recevoir les matches du XV de France !
Florian Grill annonce la couleur pour les villes qui veulent recevoir les matches du XV de France !
Le vendredi 11 juillet 2025 à 10:46 par David Demri
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Après une saison 2024-2025 riche en émotions, Florian Grill, Président de la FFR, a pris le temps de revenir sur le chemin parcouru au fil des mois autour des cinq axes du projet fédéral. Après le redressement budgétaire, les équipes de France, le poids à l’international et la Fédération à missions, place à la relance du rugby par la base !
Il s’est confié via le site officiel de la FFR.
La gratuité des licences au 1er avril pour l’École de rugby et les cadets, cadettes et juniors s’inscrit dans un vaste plan de relance du rugby par la base ?
Oui et il suffit d’écouter les clubs pour le comprendre. Regardez le super reportage des équipes de communication de la FFR sur le club de Pantin qui dit à quel point cela s’est avéré utile pour lui. La gratuité ne concernait que les écoles de rugby et cette année, nous l’avons étendue aux cadets, cadettes et juniors parce que l’on a vraiment une vraie stratégie sur ces catégories. Cela permet, avant l’inscription officielle de l’année prochaine, de faire découvrir le rugby de manière souple dans les périodes qui sont souvent assez festives. Si je reprends l’exemple de Pantin, c’est vraiment extrêmement utile parce que le club a besoin de ce sas de fin de saison pour pouvoir ensuite inscrire les nouveaux et les nouvelles licenciées à la rentrée.
Cet effort financier s’inscrit dans un plan plus global avec notamment un travail considérable sur les installations. Si j’additionne le “5+5=20”, le “2,5=5” et le CEE TotalEnergies où il y a une enveloppe de 35 millions d’euros, ça fait 60 millions d’euros dédiés à notre plan Marshall pour améliorer les installations des clubs amateurs. Un grand plan piloté avec les équipes des territoires animées par Jordan Roux. Quand on n’a pas d’argent, il faut avoir des idées. Au terme de ces 3 plans, c’est 60 millions d’euros qui auront été injectés pour améliorer les installations du quotidien des clubs, refaire des vestiaires souvent féminins ou pour les arbitres, refaire des maisons du rugby, des mains courantes, des éclairages LED etc..
À côté de ça, toujours dans le plan de relance du rugby par la base, on commence à vraiment activer l’argent généré par la Fédération à mission. Avec un million d’euros de TotalEnergies ciblé sur les quartiers prioritaires et les zones rurales, deux millions d’adidas ciblés sur le féminin, Apicil qui nous aide à valoriser un rugby toujours plus inclusif ou notre dîner de gala, nous ne sommes pas loin des quatre millions d’euros par an ciblés sur les clubs ruraux, ceux des quartiers ou ceux qui font du féminin.
On est également en train de discuter avec la Ligue Nationale de Rugby sur le fait d’aider plus les clubs qui travaillent sur la formation, le sportif. Ce sont les clubs qui ont 1, 2 ou 3 étoiles École de rugby, des écoles d’arbitrage, des jeunes en centre de suivis etc… De cette façon nous aurons deux sources de revenus : celui des entreprises pour aider les clubs qui misent sur le citoyen ou l’inclusion, celui de la LNR pour les clubs qui misent sur la formation ou l’éducation par le sport.
Ensuite, il y a tout le boulot qui est fait sur le scolaire avec Sébastien Carrez qui nous a permis de mettre 36 000 ballons dans les 36 000 écoles de France, avec des remises département par département officialisées par la Direction générale de l’enseignement scolaire.
Les ligues régionales et les comités départementaux sont aussi accompagnés pour développer le rugby avec un angle local. On leur a donné des moyens supplémentaires avec 3 M d’euros de plus par an. On a pour objectif que ces moyens se transforment en augmentation du nombre de licenciés.
Tous ces sujets sont en train d’avancer. D’habitude, les années post Coupe du monde, on a un écroulement du nombre de licenciés. Cette saison, on va garder une légère croissance. On ne peut pas rester le deuxième sport en France dans les médias et seulement le neuvième en nombre de licenciés. Tout irait mieux si on avait plus de licenciés, on aurait moins de kilomètres à faire, les clubs se porteraient mieux, les filles feraient moins de déplacements, le maillage serait meilleur. Les installations, les antennes, le scolaire, le plan anti-violence, la formation, la fidélisation, l’accueil des parents… autant de sujets sur lesquels nous sommes focalisés.
Les infrastructures vont être un combat de toutes les saisons ?
C’est pour ça que je suis sur le terrain tous les week-ends. Je ne vois pas que les clubs, je vois les collectivités, les mairies, les conseils départementaux, les régions … On se bat pour les installations des clubs parce que c’est le premier levier de recrutement et de fidélisation.
Quand on va dans un club logé dans un Algeco qui date des années 70 ou des vestiaires qui datent des années 80, franchement ça ne donne pas envie de rester. C’est un de mes combats prioritaires. Les collectivités sont toujours très heureuses de recevoir les équipes de France mais maintenant, on a changé la donne : our recevoir une équipe de France, il faudra que l’on signe des conventions pour le développement du rugby de la base.
On a eu récemment une discussion avec Bordeaux Métropole. On a été clairs : vous voulez recevoir France – Fidji ? Vous voulez recevoir les féminines pour France-Angleterre ? OK pour nous mais qu’est-ce qu’on fait pour le développement du rugby de la base ? Qu’est-ce qu’on fait pour les installations du Stade Bordelais, pour celles du BEC ? Qu’est-ce qu’on fait pour le scolaire ? Qu’est-ce qu’on fait pour créer des antennes pour mieux couvrir le territoire ? On ne va plus attribuer des matchs des équipes de France sans qu’il y ait localement un engagement pour le rugby de la base.
Dans cette stratégie de relance, quelle est la place de l’école ?
La place de l’école est majeure parce que c’est là que l’on touche la majorité des jeunes filles et des garçons. Le meilleur moyen qu’ils viennent chez nous, c’est de leur mettre un ballon de rugby le plus tôt possible dans les mains.
On a cette chance phénoménale d’avoir le rugby à 5, une pratique mixte qui peut se jouer dans un gymnase ou dans une cour d’école. Il faut bien sûr développer cette pratique mais pour ça, il faut former les formateurs. J’ai des rendez-vous avec la ministre de l’Éducation nationale et je veux continuer à me battre pour obtenir qu’on puisse, dans les Inspés (les instituts de formation des professeurs des écoles), former au Rugby à 5 pour qu’ils soient ensuite autonomes.
On essaie aussi de garder des “sections plaquées” dans les collèges, dans les lycées, dans l’université et les grandes écoles où il y a un enjeu énorme. En fait, il faut que l’ovale soit partout.
On a reculé dans le monde scolaire, on a besoin de remettre des spécialités rugby dans tous les STAPS de France. C’est un travail que mènent les ligues dans le cadre de leurs plans stratégiques. Le scolaire est vraiment un cœur battant, on a besoin d’y retravailler parce que l’on a pris du retard par rapport à d’autres sports qui ont mieux bossés.
Pour fidéliser et recruter, le rugby a un atout exceptionnel avec les fameuses phases finales.
On parle souvent des projets de développement, mais le cœur de la fédération, c’est déjà de faire tourner les compétitions et le régalien. C’est un peu la face cachée mais c’est la face la plus difficile.
Merci à Xabi Etcheverry pour les compétitions, Sylvain Deroeux pour tout le travail sur le régalien et toutes les équipes de la fédé qui bossent au quotidien parce que les volumes sont incroyables, on ne se rend pas compte du nombre de dossiers juridiques, administratifs qu’il faut gérer.
La première mission du rugby, c’est de fabriquer des aventures humaines qui sont des souvenirs pour la vie. Nous sommes la seule fédération à distribuer une cinquantaine de titres de champion de France par an, quels que soient les niveaux. Les stades sont pleins, on fait vivre un village et on crée des souvenirs dont on vous parlera dans 50 ans parce que 50 ans après, on fêtera encore le titre. Et ça, c’est une force phénoménale.
Ça coûte beaucoup d’argent à la Fédération, on met à peu près 12 millions par an dans l’accompagnement des compétitions, des indemnités kilométriques… pour aider les clubs. C’est pratiquement 10 % du budget de la Fédération rien que sur cet aspect.
Mais ces phases finales font partie de notre ADN, de la magie du rugby. Quand on est gamin, on retient les goûters et les voyages en bus. Quand on est adulte, on retient les phases finales, quels que soient les niveaux, que ce soient les phases finales des territoires qu’on a beaucoup relancées avec les ligues régionales pour recréer des dynamiques localisées ou que ce soient les phases finales nationales.
La Fédération a lancé un plan de lutte contre les violences et les incivilités, êtes-vous inquiet de ces dérives sociétales ?
L’importance pour la Fédération, c’est de ne pas laisser croire qu’on est exempt de tout. Le rugby, je l’ai dit 100 fois, n’est pas hermétique aux problèmes de la société. On subit les problèmes de la société comme tout le monde. N’essayons pas de nous cacher derrière notre petit doigt. La mauvaise réponse, c’était un peu l’habitude depuis toujours, c’est d’essayer de mettre la poussière sous le tapis. Nous devons assumer la réalité des problèmes. On les prend de face et on essaye de les traiter. On n’a pas essayé de dire qu’il n’y a pas de problème d’alcool, de drogue, … C’est faux, il y en a, mais on a mis en place un plan de performance renforcé pour les équipes de France et un plan anti-violence.
Dans les discussions que nous menons avec l’AFLD (Agence française de lutte contre le dopage), nous sommes demandeurs de plus de contrôles. On est la fédération la plus contrôlée, on n’est pas celle qui a le plus de cas, mais on est la fédération la plus contrôlée. Si on peut par ce biais des contrôles, sauver ne serait-ce qu’une vie, on a tout gagné. On a mis en place un logiciel perf’arbitre capable de mesurer sur 30 000 rencontres si tout se passe bien. On est aujourd’hui capable de dire qu’il y a 98 % des rencontres qui se passent bien. Mais si on fait le calcul, 2 % de 30 000 rencontres, ça fait 600 matches qui se passent mal. C’est 600 de trop. Ce sont ces comportements qu’il faut éradiquer. Il y a tout un travail avec notre Secrétaire Général Sylvain Deroeux, avec Laurent Estampe, Vice-Président en charge des Écoles de Rugby, pour peser, pour dire aux Présidents de clubs, “prenez la parole, expliquez le rôle éducatif et sociétal du rugby”. On est en train de faire un partenariat avec la gendarmerie pour pouvoir envoyer les gendarmes sur des lieux où on a répétition de problèmes. On a renforcé les sanctions en cas de dérapage, notamment dans le cas de récidive, parce que ce n’est pas acceptable, cela nuit à l’intérêt du rugby et donc on veut être d’une fermeté absolue.
De même, on est d’une fermeté absolue sur les violences faites aux arbitres et la violence peut être juste verbale. Ce n’est pas tolérable qu’une joueuse, qu’un joueur, qu’un dirigeant tiennent des propos sur les arbitres. On accepte les erreurs de nos joueurs. On doit accepter les erreurs de nos arbitres. Ça peut arriver. Et la grandeur du rugby, c’est justement l’acceptation de la règle, le respect de l’arbitre. C’est pénible parce qu’on sanctionne, mais parfois c’est la sanction qui fait comprendre les règles.
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