Florian Grill veut conquérir l’international !
Florian Grill veut conquérir l’international !
Le mercredi 9 juillet 2025 à 14:31 par David Demri
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Après une saison 2024-2025 riche en émotions, Florian Grill, Président de la FFR, a pris le temps de revenir sur le chemin parcouru au fil des mois autour des cinq axes du projet fédéral.
Après le redressement budgétaire, les équipes de France, place au poids de la France à l’international !
Le patron de la FFR s’est confié sur le site officiel de la Fédération Française de Rugby.
Est-ce que les résultats à l’international sont à la hauteur de vos attentes ?
Nous sommes sur du temps long sur ces sujets. Ils sont à la hauteur de mes attentes dans la mesure où je savais que tout n’allait pas se déclencher du jour au lendemain. Mais nous avons quand même obtenu un certain nombre de réussites. Pour les équipes féminines nous sommes, sous notre impulsion, passés à un système de tournées alors que nous avions un Women XV, le dernier au Canada, très peu médiatisé qui nous a coûté beaucoup et peu apporté. C’était important car avec notre équipe de France, nous pensons être capables de remplir un stade de 40 000 places sur un match féminin. Cela change le modèle pour la France.
Nosu avons aussi obtenu que les réformes de règles, quand il y en a, soient au 1ᵉʳ août et non pas des réformes en cours de saison. Le carton rouge 20 minutes va être généralisé, mais nous avons obtenu que le carton rouge permanent reste dans le cas de violence avérée, ce qui n’était pas gagné. Et deuxièmement, il n’est pas impossible que ce carton rouge 20 minutes devienne demain un carton orange ce qui serait plus clair pour le public.
Abdelatif Benazzi est maintenant président du Comité des six Nations et préside la Commission “Shape of the Game”. Il est connu et reconnu en plus d’être respecté. Nous avons aussi signé un partenariat avec l’Agence française de développement pour 2 millions d’euros pour développer le rugby en Afrique et en Océanie. En parallèle de tout cela nous avons maintenu notre soutien à Rugby Europe avec l’entrée de Peter Macnaughton. . Clotilde Delbos, Trésorière de la Fédération, est rentrée dans la commission Audit et Risques de World Rugby et de Rugby Europe. On avait deux Français dans les commissions et les groupes de travail, aujourd’hui, on a une dizaine de personnes ultra impliquées.
Mais à l’international, le sujet clé sur lequel je me bats touche à la santé des pratiquants avec l’abaissement de la ligne de plaquage. C’est un enjeu énorme pour la croissance du rugby de demain ! On a apporté énormément de datas, notamment la comparaison entre la Fédérale 2 où l’on plaque bas et la fédérale 1où l’on plaque haut. Les chiffres sont édifiants avec 55 % d’accidentologie en moins en Fédérale 2. Les Irlandais, dans notre sillage, ont fait le même type d’étude et arrivent à des conclusions similaires aux nôtres. Il y a encore des blocages parce que culturellement certains pays sont impactés par la culture du rugby à XIII ou du rugby à 7 où il faut coffrer la balle et plaquer haut pour cela. C’est un temps long pour convaincre, à nous d’apporter avec une forte détermination des éléments qui font bouger les lignes. Mais on est impliqués, on est écoutés et on travaille beaucoup plus. On a mis des gens qui parlent anglais, c’est malheureusement important. On sent qu’on est en train de bouger les lignes.
Pour tout ça, il faut être présent au sein des commissions, c’est primordial ?
Oui, il faut non seulement être présents mais aussi avoir des gens qui sont capables de parler anglais. C’est fondamental d’être partout dans ces commissions, mais surtout d’être contributeurs. Nous ne sommes pas là juste pour défendre l’intérêt de la France mais pour contribuer au développement du rugby mondial et je pense que la France a beaucoup à apporter. Avec l’Angleterre, on est un des pays majeurs du rugby mondial. On a un modèle qui fonctionne bien avec la Ligue nationale de rugby et on doit défendre la pertinence de ce modèle qui nous permet d’avancer et construire. Je pense que la France est forte à l’international quand la fédération et la ligue parlent main dans la main. La France est forte quand elle explique les spécificités de son modèle, avec une équipe de France qui n’est plus de 23 joueurs mais d’une quarantaine ou d’une cinquantaine de joueurs dont on préserve mieux la santé parce qu’on gère leur temps de jeu sur une saison complète.
On a vraiment l’intention d’installer et de développer la marque France Rugby et la marque Les Bleus à l’international. Je suis très frappé par celle des Blacks. C’est un pays de 5 millions d’habitants et ils ont vraiment réussi à installer la marque à un niveau international. Nous sommes encore très franco-français. Il faut qu’on réussisse à sortir de nos frontières. On est en train d’y travailler pour aller chercher des partenaires intéressés par le développement international et avoir plus de leviers pour nos revenus … Je pense que le rugby français est attendu à l’international.
Quelle est votre vision de la place de la France à l’international ?
Nous sommes là pour contribuer mais quand tu contribues, tu finis par gérer. On est là pour travailler parce que c’est toujours ceux qui tiennent le crayon qui ont raison à la fin. On est là pour fournir beaucoup de datas. Quand on plaide l’abaissement de la ligne de plaquage, ce n’est pas celui qui parle le plus fort qui a raison, c’est celui qui apporte le maximum de documentation, de preuves, d’études et donc de travail qui finit par avoir raison. Et c’est comme ça qu’on fait avancer les choses. Par le travail.
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