Ce samedi soir (21h10), le XV de France quitte son traditionnel Stade de France pour jouer à Bordeaux contre les Fidji. Un choix qui peut surprendre, surtout entre deux rencontres programmées à Saint-Denis (Afrique du Sud puis Australie).

Mais derrière cette délocalisation, plusieurs raisons économiques et stratégiques expliquent la décision de la Fédération française de rugby.

Un nouveau contrat qui change tout

Depuis cet été, la FFR n’est plus obligée de jouer toutes ses affiches d’automne à Saint-Denis. Son accord avec GL Events, gestionnaire du Stade de France, ne lui impose plus que quatre matchs par an dans l’enceinte parisienne. Résultat : plus de liberté pour se déplacer… et éviter les stades à moitié vides.

Florian Grill, président de la FFR, le reconnaît sans détour :

« Dans ce genre de scénario, on perdait de l’argent. Là, on a décidé de programmer cette rencontre à Bordeaux qui avait très envie de nous accueillir. »

Lors du France–Japon de 2024, seulement 50 000 spectateurs s’étaient déplacés pour un stade pouvant en accueillir 80 000. Une perte importante, que la FFR ne veut plus revivre.

Bordeaux, une ville qui répond présente

Avec ses 42 115 places, le stade Atlantique coche toutes les cases pour accueillir les Bleus : capacité suffisante, public rugbystique et forte demande dans le Sud-Ouest. Le choix s’est vite imposé.

Julien Cottin, directeur du stade, souligne l’intérêt partagé via Le Parisien :

« Ça rapporte suffisamment pour que l’on considère que ça soit nécessaire d’accueillir cette rencontre. Ça permet aussi de faire rayonner ce territoire. Tout le monde y est gagnant. »

Les dernières places se sont écoulées cette semaine et le match affichera complet.

Un stade en quête d’événements majeurs

Privé d’un club résident depuis la chute des Girondins de Bordeaux en National 2, le stade cherche à multiplier les événements pour exister. Le naming Matmut ayant pris fin, l’enceinte doit maintenant se montrer attractive pour trouver un nouveau partenariat.

Le France–Fidji n’est d’ailleurs pas le seul événement programmé :

• probable France–Angleterre féminin décisif en mai 2025,
• finale du circuit mondial de rugby à 7 en 2026.

Un partenariat gagnant-gagnant pour développer le rugby

Florian Grill assure que ces délocalisations ne sont pas seulement des opérations économiques : elles s’accompagnent d’engagements pour soutenir le rugby local, notamment en discutant de l’amélioration des infrastructures en Gironde.

Ce samedi, c’est donc dans une enceinte pleine, motivée et avide de rugby de haut niveau que les Bleus affronteront les Fidji. Une ambiance qui pourrait bien servir les joueurs de Fabien Galthié dans un moment clé de leur tournée d’automne.