Le manager du Rugby Club Toulonnais, Franck Azéma s’est confié en conférence de presse à l’issue de la victoire de ses joueurs contre les London Irish, remportée sur le score de 19 à 18.

Le coach Toulonnais est revenu sur les difficultés rencontrées par ses joueurs au cours de la première mi-temps. Extrait:

« On a été très plat en première mi-temps. Je n’ai pas senti beaucoup d’énergie. Il faut aussi reconnaitre qu’il y a une très belle équipe en face qui a pratiqué un bon rugby avec un bon volume de jeu dès le départ. On n’a pas eu la possession lors des 30 premières minutes avec peut-être seulement deux possessions. Forcément, on a couru après eux en permanence sans avoir la capacité à s’exprimer. On a été dominés dans les impacts, on a reculé devant et derrière.

A la mi-temps, on s’est dit qu’il fallait remettre la marche en avant car le rugby est un jeu de pression. Il fallait remettre la pression sur l’adversaire que ce soit défensivement ou offensivement. Les joueurs ont réussi à le faire petit à petit au cours de la deuxième mi-temps même si c’est passé près. C’est une accession en demi-finale et c’est ce que l’on recherche. »

Selon lui, l’échauffourée qui s’est déroulée en fin de première mi-temps a totalement reboosté ses joueurs. Extrait:

« A partir de cette échauffourée, les deux dernières minutes de la première mi-temps, on a commencé à se rebeller un peu. On a engagé le pas sur la mêlée, on les a mis sous pression et on s’est rebellé, ce qu’on n’a pas su faire lors des 38 premières minutes de jeu. L’échauffourée a été l’élément déclencheur.

Les Anglais avaient préparé leur coup. Ils ont essayé de mettre un gros pressing sur le combat, ils sont montés très haut nous chercher, on a joué beaucoup à plat devant la défense et on s’est exposé beaucoup sans efficacité. Il a fallu retrouver de l’avancée au cours de la seconde période. »

Franck Azéma avoue avoir haussé le ton à la mi-temps pour remobiliser ses joueurs.

D’ailleurs, dès l’échauffement, il ne sentait pas ses joueurs très en forme. Extrait:

« Je ne gueule pas pour gueuler. Je veux les toucher pour qu’ils réagissent. Je sentais qu’ils étaient abattus. Je pense que Charles Ollivon a trouvé les mots pour se remobiliser et identifier ce qui a fait mal car on n’a pas existé et on se faisait défoncer de partout. Il fallait identifier cela. Mais ce qui est important, c’est la capacité à relever la tête, passer devant et remettre rapidement une grosse pression sur l’adversaire.

Dès l’échauffement je ne sentais pas mes mecs dedans. Peut-être que mentalement… Tu peux relever de gros défis mais il y a l’enchaînement des minutes. Ce n’est pas insurmontable mais il faut récupérer, faire de la cryo, faire des bains chauds et froids, des massages, pour bien récupérer mentalement et bien régénérer les corps. Il faut déconnecter un peu pour avoir de la fraicheur et de l’enthousiasme pour la demie.

Le groupe est compétiteur, ça ne lâche rien jusqu’à la dernière seconde. On a pris un coup derrière la tête avec un 10 – 00 en 35 minutes, on était amorphes, on était éteints, puis on a rallumé ce caractère et l’enthousiasme nous a permis de revenir dans le match. Les mecs serrent les dents, ne lâchent rien et ils sont heureux de préparer la demie et un gros match. »

Dans la foulée, il ne manque pas de féliciter Beka Gigashvili pour sa bonne entrée en jeu. Extrait:

« Beka Gigashvili a énormément d’activité au-delà de la mêlée et de l’impact qu’il a apporté même si on n’a pas tout le temps été récompensé… Mais il a eu une énergie terrible en défense, il s’est démultiplié et il a mis une grosse pression sur l’adversaire, c’est une très bonne entrée. »

Questionné sur l’incroyable essai de 100 mètres inscrit par les Londoniens, Franck Azéma estime que cet essai symbolise la qualité de cette équipe. Extrait:

« C’est l’essai de l’année, il se fait plus de 90 mètres tout seul. On a l’opportunité de les coincer à deux mètres de leur ligne et on se retrouve à 100 mètres derrière. Heureusement qu’on le chasse encore sinon il va au milieu des poteaux. Cet essai symbolise la qualité de cette équipe. Elle n’abandonne jamais et c’est ce que nous avons montré aux joueurs tout au long de la semaine car ils rebondissent et se nourrissent du moindre ballon. »

Pour conclure, Franck Azéma affirme avoir apprécie le soutien des supporters. Extrait:

« On sent que les gens participent et sont au diapason. Ils sentent quand les garçons ont besoin de soutien. Ils sentent que les mecs sont généreux. On n’a pas été brillant aujourd’hui mais les mecs n’ont rien lâché et ça fait depuis début novembre que les mecs sont à fond et qu’ils ne lâchent pas. Donc ce n’est pas maintenant que l’on va lâcher. Quand tu es un peu dans le dur et que tu entends qu’il y a une bronca derrière, c’est stimulant. »