François Rivière explique pourquoi l’USAP ne va pas agrandir le Stade Aimé-Giral !

François Rivière explique pourquoi l’USAP ne va pas agrandir le Stade Aimé-Giral !

Le mardi 10 juin 2025 à 0:34 par David Demri

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Avec des taux de remplissage records, les clubs de rugby attirent les foules chaque week-end. Mais agrandir les stades n’est pas une solution aussi évidente qu’elle n’y paraît. Entre stratégie, finances et rareté savamment orchestrée, les dirigeants préfèrent jouer la prudence.

Le Top 14 n’a jamais autant séduit. Cette saison, les tribunes ont fait le plein comme jamais, avec une affluence moyenne de 16 114 spectateurs par match, franchissant pour la première fois la barre symbolique des 16 000. Dans les enceintes de Bordeaux, Toulouse ou La Rochelle, les billets s’arrachent en quelques minutes, laissant derrière eux une foule de supporters frustrés… et une question qui revient avec insistance : faut-il agrandir les stades ?

À La Rochelle, la réponse est oui – mais avec modération. Le club maritime, fort d’une série de 105 guichets fermés consécutifs débutée en 2016, a récemment lancé des travaux pour ajouter 1 260 places à son antre de Marcel-Deflandre.

Le besoin était réel : « La liste d’attente pour être abonné dépassait les 7 500 personnes en début de saison », explique Pierre Venayre, directeur général du club, via L’équipe. Avec 14 259 abonnés pour une capacité actuelle de 16 700, l’étau est serré.

Pourtant, au lieu de voir cette frustration comme un problème, La Rochelle en a fait un levier marketing redoutable. « Le danger, c’est que certains se découragent. C’est pour cela que l’on développe la billetterie secondaire », confie Venayre, évoquant ce système qui permet aux abonnés de revendre leurs places quand ils ne peuvent pas assister à une rencontre. Une manière de soulager la tension… sans bouleverser le modèle.

L’attente comme moteur d’engouement

Car créer l’attente, c’est aussi entretenir le désir. Faire d’un match à Marcel-Deflandre un événement rare et convoité, c’est maintenir l’attractivité du produit. Et cela peut justifier une hausse des tarifs, quand la demande dépasse très largement l’offre.

À Bordeaux, le phénomène est encore plus spectaculaire : 32 864 spectateurs de moyenne à Chaban-Delmas cette saison. Une performance qui impressionne même au-delà des frontières de l’ovalie. Quant à Toulouse (66 guichets fermés), Bayonne (35) ou Vannes (28), ils remplissent également leurs enceintes semaine après semaine. Même Perpignan, Clermont, Castres ou Toulon affichent des taux de remplissage souvent supérieurs à 95 %.

Mais alors, pourquoi ne pas voir plus grand ? La réponse est à la fois économique, stratégique et pragmatique.

Des murs qu’on ne pousse pas si facilement

À Perpignan, le président François Rivière résume bien la problématique, toujours via L’équipe :

« Pour la réception de Toulouse samedi (7 juin), on aurait eu 5 000 places de plus, on les aurait remplies. Mais cela n’aurait pas été le cas toute la saison, donc notre Aimé-Giral à 14 500 places nous convient. Des travaux d’agrandissement ? Avec une facture entre cinq et dix millions d’euros, je ne suis pas sûr qu’on serait gagnant. Sans compter les difficultés techniques pour un stade en cœur de ville. Il faut aussi être raisonnable. »

Le constat est partagé dans de nombreux clubs. L’engouement actuel pourrait bien évoluer selon les performances sportives. Mieux vaut donc éviter des investissements massifs dont la rentabilité n’est pas garantie à long terme.

Pour répondre à l’engouement ponctuel, certaines équipes optent pour des délocalisations ciblées. Toulouse s’installe régulièrement au Stadium, Toulon prend ses quartiers au Vélodrome de Marseille, Bayonne se projette jusqu’à Saint-Sébastien, en Espagne.

Mais ces opérations ne sont pas toujours des réussites, comme l’a rappelé la lourde défaite du RCT face au Stade Toulousain (16-50) à Marseille, le 10 mai dernier. « Sportivement, même si on aimerait bien parfois pousser les murs, on n’est jamais mieux que chez soi », glisse le président catalan.

Adapter l’offre sans casser l’équilibre

Finalement, les clubs semblent avoir trouvé un équilibre fragile mais efficace entre affluence, rentabilité et ambiance. Rares sont ceux prêts à chambouler ce modèle pour gagner quelques milliers de spectateurs. Car derrière l’engouement du moment, tous gardent à l’esprit que la dynamique peut vite s’inverser. Et qu’il vaut parfois mieux jouer à guichets fermés… que devant des tribunes clairsemées.

En somme, le rugby français n’a jamais autant attiré. Mais dans ce succès, c’est peut-être justement la rareté — orchestrée ou subie — qui fait la valeur du spectacle.

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1 Commentaire

  1. Arrêtez les conneries ! 10 juin 2025 at 16h- Répondre

    Mr Riviere président de USAP manque d’ambition pour le club Catalan !
    Le top 14 voit chaque saison une augmentation du nombre de spectateurs – le champion Bordeaux qui totalise le double de spectateurs de Perpignan pour chaque match !
    Mr Riviere doit donc augmenter le volume de spectateurs de Aimé Giral pour satisfaire le meilleur public de Top 14 qui lui aussi va grandir
    Mr Riviere doit dire « Sempre Endavant » pour USAP

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