Frédéric Michalak: « Peut-être qu’il faut faire un jeu plus simple… »

Frédéric Michalak: « Peut-être qu’il faut faire un jeu plus simple… »

17 juin 2014 - 9:24

5 Commentaires

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Michalak-1Frédéric Michalak, le Bleu le plus expérimenté, livre son analyse des difficultés françaises en attaque. Et mesure le chemin à parcourir pour s’approcher des grandes nations.

Douze ans d’équipe de France et 70 sélections au compteur, ça peut donner de la hauteur. Hier midi, Frédéric Michalak (31 ans), numéro 10 titulaire du premier test contre l’Australie (23-50), relégué sur le banc pour le second (0-6), s’est penché sur les difficultés des Bleus à s’exprimer offensivement.

« En Novembre 2012, l’équipe de France battait l’Australie 33-6 au Stade de France. Au vu de ce début de tournée, cette victoire était-elle un leurre ?

– Non. C’était simplement une victoire basée sur les mêmes ­choses qu’à chaque fois que l’équipe de France bat une grosse nation : on ne s’était pas fait trouer en défense et après ça il y avait eu des contres à jouer. Et puis ce n’est pas une excuse, mais les mois de novembre sont différents des mois de juin (au niveau de la forme physique des internationaux).

Est-il encore possible, près de deux ans après, de battre les Wallabies ?

– Bah ouais. Si on arrive encore à être forts sur nos bases samedi et si on score dans les zones de marque. Trois points, un essai… Ça ­serait libérateur.

Une psychose s’est-elle installée parmi les joueurs quant à cette difficulté à concrétiser les actions positives que vous vous créez ?

– Je ne pense pas, non. L’expliquer est difficile. Aujourd’hui, notre équipe est comme ça. Je pense que notre précipitation est surtout due à l’envie de bien faire. Parce que quand tu n’as pas cette envie, tu ne te précipites pas, t’es même un peu lent… Il faut juste mettre de la tête (sic). Par le 9, par le 10, ­notamment, pour gérer quand l’équipe veut marquer vite.

Vous qui les avez bien connus à travers le Super 15, avez-vous été surpris par la vitesse des Australiens ?

– Non. Ils sont forts. Dans les rucks, ils arrivent à ne consommer que deux ou trois joueurs au maximum, ce qui permet aux autres d’occuper la largeur du terrain. Alors que nous, on est presque tous sur une moitié de terrain, parce qu’on est trop aspirés par le ballon. Or s’il y a cinq avants dans un ruck, il t’en manque deux dans une zone et il n’y a plus de solutions. C’est notre mal aujourd’hui : développer notre jeu sur la largeur, occuper toutes les parties du terrain. Si on arrive à occuper mieux la largeur, on pourra jouer par zones et marquer.

Vous y consacrez du temps à l’entraînement ?

– Pas aujourd’hui. En ce moment, c’est très axé sur la défense parce qu’on s’est fait trouer de partout au premier test. Il manque un peu de temps pour travailler offensivement. Cette semaine, je pense qu’on va arriver à mieux redistribuer les avants. Et puis nous, les trois-quarts, il faut qu’on soit ­cohérents.

C’est-à-dire ?

– Si on tombe le ballon à chaque fois, ce n’est pas rassurant. La ­semaine dernière, on a beaucoup bossé sur nos courses parce qu’on a vu qu’elles ne fixaient aucun ­défenseur. À Melbourne, elles étaient bonnes, mais pas les passes. Peut-être qu’il faut faire un jeu plus simple, sans passer par des leurres, des redoublées, mais par des simples longues passes si on veut aller sur l’extérieur.

« L’ANGLETERRE, C’EST VRAIMENT IMPRESSIONNANT »

Samedi, des joueurs disaient qu’ils n’étaient pas prêts à jouer sur un rythme plus élevé…

– Ce n’est pas possible aujourd’hui. On l’a fait en première mi-temps à Brisbane, et on a ­explosé. C’est une question de saison. Il vaut mieux rester sur un jeu plus retreint, bien défendre, occuper le terrain, jouer sur les contre-attaques, les turnovers.

Avez-vous regardé le deuxième test entre la Nouvelle-Zélande et l’Angleterre, qui a eu lieu juste avant votre match à Brisbane ?

– C’est impressionnant. L’Angleterre, c’est vraiment impressionnant.

Pas les All Blacks ?

– Les All Blacks gagnent, mais les Anglais méritaient (de gagner). Ils ont un collectif fort, avec des joueurs qu’on ne connaissait pas trop. Ils sont solides devant, au milieu du terrain, sur leur jeu au pied. En défense, ils montent très haut. C’est un peu ce qu’on a voulu faire au premier match, mais bon, on a loupé les plaquages, donc forcément…

Par rapport à ces deux équipes, pensez-vous que l’équipe de France appartienne à une sorte de Deuxième Division mondiale ?

– Je ne pense pas qu’il y ait de ­division d’écart. C’est sûr qu’on a du travail à faire, collectivement et individuellement, il n’y a qu’à regarder ces équipes ou l’Afrique du Sud jouer. Ça nous montre le niveau qu’on doit ­atteindre.

Mais donc, vous situez bien la France derrière ces nations ?

– Non, pas du tout. Les Anglais, on peut les battre aussi.(Il sourit.) Ils ne nous font pas peur. C’est juste que la saison est longue et qu’un joueur, pour qu’il soit fort physiquement, il faut qu’il puisse s’entraîner comme les autres. Ça, on l’aura à la Coupe du monde, pas avant.

Source: lequipe.fr

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5 Commentaires

  1. STARLETTE 17 juin 2014 at 09h- Répondre

    chacun dit la sienne en edf!! :no: :no:

  2. Laurent 17 juin 2014 at 12h- Répondre

    Beh Ouaip PSA leur fait bosser la défense comme à Toulon à l’époque mais en dehors de cela aucun projet de jeu.

    La PSA Touch c’est zéro jeu et on marque sur un malentendu … Le problème c’est que les malentendus se font rares tant nous ne proposons rien et tant nous jouons petit bras en EDF.

    PSA c’est la grande imposture.

  3. arnaud 17 juin 2014 at 15h- Répondre

    interview interessante … par contre faudrait peut etre pas donner trop d’infos sur notre preparation aux wallabies :-/

  4. San Nari 17 juin 2014 at 20h- Répondre

    Il ne peut pas être plus simple que maintenant le jeu de l’équipe de France…

  5. Pierrot-de-nice 17 juin 2014 at 23h- Répondre

    Ouai, faut juste nous greffer une mobylette et des bras de pelles mécaniques 😀