Frédéric Michalak raconte un moment très délicat de sa carrière : « Ça te bouffe. Tu fais des petites dépressions… »

Frédéric Michalak raconte un moment très délicat de sa carrière : « Ça te bouffe. Tu fais des petites dépressions… »

Le samedi 22 novembre 2025 à 0:30 par David Demri

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L’ancien ouvreur du XV de France, Frédéric Michalak s’est longuement confié via L’équipe.

Au cours de cet entretien, l’ex-joueur de Toulouse et de Toulon a évoqué une période très délicate de sa carrière internationale : lorsqu’il a été ignoré par le XV de France durant quatre ans, entre 2008 et 2012.

Il n’a jamais compris pourquoi Marc Lièvremont ne l’a jamais retenu. Extrait:

« L’été précédent, j’avais fait mon retour en équipe de France dans l’ère Philippe Saint-André et en novembre j’avais de nouveau été pris. C’était vraiment particulier pour moi. J’avais été ignoré pendant quatre ans par le sélectionneur précédent (Marc Lièvremont).

Cette période m’avait fait très mal. Il a fait ses choix. Je les ai encaissés mais je ne les ai jamais trop compris, surtout qu’il y avait beaucoup de blessés à mon poste. Et moi, j’étais en pleine bourre, c’était une de mes meilleures saisons en 2010. Pourtant je n’avais pas été pris pour la Coupe du monde 2011. Un commentaire de Lièvremont m’avait marqué à l’époque : il avait dit qu’il ne voyait pas mes matches. Un sélectionneur qui ne regarde pas les matches… »

Il indique avoir fait plusieurs dépressions. Extrait:

« Ça te bouffe. Tu fais des petites dépressions. Ma femme m’avait soutenu heureusement et le fait de partir en Afrique du Sud (aux Sharks de Durban) m’a reboosté mentalement, redonné envie de me dépasser et fait beaucoup de bien physiquement. Autant dire que j’étais content de revenir en 2012 et de jouer notamment ce match contre l’Australie. »

Il concède ne jamais avoir gagné un test-match en Australie, avec les Bleus. Extrait:

« Le contexte n’était pas facile à gérer. On a connu des tournées d’été compliquées là-bas, en prenant parfois 40 ou 50 points sur des rencontres de fin de saison où tout le monde est un peu crevé. Mais c’était souvent une belle aventure et on a bien rigolé. Ça resserrait les liens aussi, comme les Coupes du monde à l’étranger. J’ai plein d’images du Mondial 2003 en Australie et des soirées déguisées avec chacun des sketches à faire à l’hôtel. Et il y avait des phénomènes dans le groupe ! Je me souviens plus de ces moments de rire que des matches. Je revois Fabien Galthié habillé en blanc en train de chanter le « Chevalier blanc ». (Il se marre) »

Il revient ensuite sur la Coupe du monde de 2003. Il se rappelle de moments incroyables. Extrait:

« Je me souviens des conférences de presse devant 100 journalistes. C’était fou. À l’époque, on n’était pas préparés à répondre à autant de sollicitations. C’était beaucoup de pression. Évidemment, la défaite en demi-finales (7-24 contre l’Angleterre) a été douloureuse. Mais il faut vivre des douleurs pour apprendre. Il a fallu ensuite arriver à basculer, comme on l’avait fait avec un Grand Chelem quelques mois plus tard. »

A cette époque, il était extrêmement demandé par les médias et les supporters. Extrait:

« On m’appelait tout le temps dans la chambre ou sur mon téléphone. On me demandait à la réception. Ça ne s’arrêtait jamais. À 21 ans, tu n’es pas prêt à ça. J’ai eu plein de nouveaux copains à ce moment-là (il sourit). Quand ma carrière s’est arrêtée, ils n’étaient plus là et il ne restait plus que le premier cercle, le plus important. Moi, j’avais peur. Peur des médias. Peur du public. Quand je sortais d’un stade et qu’il y avait du monde autour de moi, je ne souriais pas. Je ne suis pas à l’aise avec les gens que je ne connais pas. Socialement, c’est dur de se faire comprendre.

On me donnait une image qui ne correspondait pas à ce que je ressentais. Certains pensaient parfois que j’étais hautain, ce n’est pas vrai. J’avais peur des gens. Mais ça m’a permis aussi de mieux me connaître, de prendre confiance et de faire plein de super rencontres professionnelles qui m’ont ouvert des opportunités. On a une chance incroyable quand on fait du sport de haut niveau. »

Questionné sur son idole Australien, il cite Stephen Larkham. Extrait:

« Stephen Larkham. C’était un peu mon idole avec Christophe Deylaud à Toulouse. Larkham était vraiment impressionnant dans ses prises de balle, ses courses, ses prises d’information, ses qualités techniques de passe. Il était très inspirant. Il avait une belle allure. La classe. Gregan aussi était évidemment très bon. D’ailleurs, la seule tactique que tout le monde avait dans le club, c’était la « Gregan ». Il était peut-être un des premiers à courir en travers et faire une passe intérieure. Il a inspiré beaucoup de numéros 9. »

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