Lors d’un long entretien accordé au Midi Olympique, l’ouvreur du Rugby Club Toulonnais, Frédéric Michalak est revenu sur sa blessure à l’épaule contractée en septembre, lors de la réception du Stade-Français à Mayol.

L’international Français avoue avoir été effondré lors de sa dernière blessure à l’épaule. Pire encore, il a annoncé prématurément à sa compagne vouloir arrêter le rugby. Extrait:

« Quand je retrouve les vestiaires, je suis effondré. Cette troisième blessure à l’épaule gauche signifie la fin de ma carrière. Mon corps semble me laisser un message de ras-le-bol. Il me dit qu’il ne peut plus suivre les cadences. Qu’à 32 ans, il est temps de tirer le rideau. C’est la première fois que littéralement je baissais les bras. Je me souviens avoir dit à ma compagne, Cindy, « J’arrête ». On m’avait mis une butée pour que l’épaule soit solide, alors, quand je me blesse à nouveau au même endroit, j’ai ressenti un vrai moment de découragement. Durant plusieurs jours, j’étais en dépression. Le chirurgien m’a quelque peu redonné le sourire après l’intervention. Il m’a prédit qu’il n’y avait aucune raison médicale, si je me laissais le temps de récupérer, si je respectais à la lettre la période de rééducation, pour que je puisse revenir au plus haut niveau. »

Trois jours après son opération, Frédéric Michalak a retrouvé Carqueiranne. C’est alors à ce moment-là qu’il a arrêté de déprimer et s’est fixé de nouveaux objectifs. Extrait:

« C’est à ce moment-là que je suis sorti de cette phase de dépression. Le challenger que je suis a repris le dessus. Je me suis alors fixé un ultime objectif. Je suis en fin de carrière et je ne veux pas la rater. Je ne veux pas seulement participer à la Coupe du monde, mais la gagner ! En quoi, serait-il honteux de vouloir gagner une compétition ? Je n’ai plus de temps à perdre. Et il n’y aurait pas de plus belle façon de terminer ma carrière internationale. Surtout s’il y a un truc au bout… Ce serait beau non ? »

Le joueur Varois en profite alors pour dévoiler son programme de reprise, avec notamment un séjour en Afrique du Sud. Extrait:

« En novembre, j’intègre pendant trois semaines, à Saint-Raphaël, un centre spécialisé pour les retours à la compétition. En décembre, je pars en Afrique du Sud pour effectuer une grosse phase de préparation physique. Ma reprise à la compétition est programmée pour janvier. Mes journées sont longues, mais c’est le prix à payer pour le but à atteindre. »

Par ailleurs, Frédéric Michalak explique n’avoir reçu qu’un message sur son téléphone de son manager Bernard Laporte. Il souhaite désormais montrer à son entraîneur qu’il est le meilleur à son poste afin de retrouver rapidement du temps de jeu, que ce soit avec le RCT mais aussi avec les Bleus. Extrait:

« Je n’ai pas discuté avec Bernard Laporte. Il m’a juste envoyé un message sur mon téléphone, au début, pour me souhaiter bon courage. C’est tout. Aujourd’hui je suis blessé et je n’ai rien à revendiquer. La fin de saison dernière a été difficile à vivre. J’étais apte mais pas dans le groupe pour les phases finales. J’aurais pu exploser mais c’est à ce moment-là que j’ai encore grandi. Je suis en fin de carrière, je n’ai plus le temps, alors avec Toulon et les Bleus, je veux être de toutes les aventures pour les gagner. Bernard fait jouer ceux qu’il estime les meilleurs. A moi de lui prouver que je suis le meilleur. En équipe de France les meilleurs joueront aussi. »

Pour conclure, il confirme que son épaule est désormais plus solide. Extrait:

« Mon épaule est toute neuve. Ils ont tout changé, les tendons, mis une butée pour les os. Elle est plus solide qu’avant. Je dois bien respecter le cadre de la rééducation et alors en janvier je serai prêt, et surtout frais pour entamer la dernière ligne droite. »

Le combat continue pour Frédéric Michalak, qui pourrait même retrouver la compétition vers la fin du mois de décembre. Affaire à suivre…