Gabin Villière : « La presse néo-zélandaise n’a pas été très tendre avec nous »
Gabin Villière : « La presse néo-zélandaise n’a pas été très tendre avec nous »
Le lundi 7 juillet 2025 à 22:04 par David Demri
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L’ailier du RCT, Gabin Villière a été l’un des grands bonhommes du match face aux All Blacks.
Essai, défense acharnée, lucidité tactique : Villière rappelle à tous qu’il est un prétendant sérieux au maillot bleu.
Une fierté intacte malgré la courte défaite
Face aux All Blacks, dans une atmosphère électrique à Dunedin, le XV de France a tenu tête à l’ogre néo-zélandais. Gabin Villière, auteur d’un essai et d’un match plein, en a été l’un des symboles. Pour lui, ce match restera comme une étape marquante, malgré le score final.
Il s’est longuement confié via Midi Olympique.
« Fier, quand même. C’est la première chose. Fier d’avoir représenté la France, d’avoir pu faire un tel résultat, d’avoir rivalisé et d’avoir senti qu’on était malgré tout proche de battre les All Blacks. »
Une frustration… à la hauteur de la performance
Le discours de Villière est sans détour. Il reconnaît la solidité adverse, mais estime que la victoire n’était pas si loin.
« Bien sûr. Après, on peut refaire le match et ils ont aussi un paquet d’opportunités. Mais il est certain qu’il y avait la place pour l’emporter. On est tous conscients qu’on est capable de les battre, tout simplement. Il nous reste deux tests matchs et l’objectif est toujours le même : gagner. »
Une presse néo-zélandaise moqueuse… et une réponse tricolore sur le terrain
La semaine précédente avait été marquée par les critiques des médias locaux sur la sélection française. Une attaque qui a eu l’effet d’un électrochoc.
« La presse néo-zélandaise n’a pas été très tendre avec nous. Elle met forcément son équipe sur un piédestal, notamment avec le groupe qu’on a envoyé. Mais je crois qu’on lui a plutôt bien répondu. On joue tous dans le meilleur championnat du monde, on a aussi des choses à faire valoir. Tous les mecs, avec un énorme engagement, ont porté fièrement le maillot du XV de France. »
Une entame convaincante et une confiance immédiate
Les Bleus ne se sont pas contentés de subir, ils ont répondu d’entrée de jeu avec intensité, énergie et efficacité.
« Dès le début du match, on est resté sur notre plan de jeu. On a rivalisé sur les ballons hauts, les rucks, la défense. Ces dix premières minutes nous ont mis directement dans le match, on est allé chez eux, on a mis des points, on a marqué des essais. »
Un carton jaune assumé, sans langue de bois
Sanctionné pour une faute défensive, Villière ne se cache pas.
« Sur le carton jaune, c’est dur mais ils jouent bien le coup. C’est mérité. Je savais que c’était un avant à l’intérieur et je ne suis pas arrivé à le laisser seul. Will Jordan, je sais de quoi il est capable. J’ai mis la main de façon un peu désespérée pour ne pas laisser l’espace. Et ça a fait carton. »
Des grattages décisifs, une défense d’acier
Sur un ballon chaud devant sa ligne, l’ailier a brillé dans son registre : le combat.
« Je suis dans mon registre (sourire). C’était compliqué de les contenir, de les garder à distance de l’en-but. C’est ce qui me caractérise, et j’essaie d’apporter dans ce secteur. »
Un essai en terre All Black : souvenir impérissable
« Cela va rester un souvenir incroyable. Et ça montre qu’on est capable, dans le jeu, de créer des choses, de trouver des espaces et d’aller au bout. »
Une stratégie défensive maîtrisée, pensée avec le staff
« L’objectif était, non pas de délaisser les extérieurs, mais de rester dense au milieu du terrain. On voulait garder les avants serrés, en face, pour avoir des plaquages à deux. C’était une consigne. »
Touché au dos, mais présent au rendez-vous
Blessé en début de semaine, Villière avait vu sa préparation écourtée. Mais il n’a rien lâché. L’alerte au dos a été vite gérée : repos, précaution… et performance au bout.
Une fin de saison frustrante à Toulon, un rebond en Bleu
Sorti sans titre avec le RCT, l’ailier trouve dans cette tournée un second souffle. Une forme de revanche personnelle et sportive.
« Tant que j’aurai l’opportunité de venir en équipe de France, je ne lâcherai pas. Jamais. Et c’est pareil en club. Ce n’est pas mon genre. Il faut continuer à tirer profit de toute expérience, à apprendre à chaque fois. »
Battre les Blacks ? Il l’a déjà fait, et il y croit encore
« Les All Blacks, je les ai battus trois fois. Donc je n’ai pas cette appréhension, je ne me dis pas : « Ils sont imbattables ou injouables. » C’est comme le Haka… C’est un moment à passer et à vivre. Mais il faut rester concentré sur le match. »
Une base solide, mais des ajustements à venir
Villière sait que les All Blacks vont hausser le ton. Il prévient : il faudra un cran de plus pour espérer l’exploit au prochain test.
« Il y aura évidemment des ajustements à faire dans notre jeu, peut-être aussi sur la défense. On ne va pas se mentir, le prochain sera encore plus dur. Ils ont une telle pression, l’attente de tout un pays sur les épaules. On a été pris de haut, donc on s’attend à quelque chose de pire encore sur l’engagement. »
Un message clair : « Je ne vais pas lâcher »
« Je sais qu’il y a des joueurs exceptionnels à mon poste, je n’ai aucun souci avec ça. Je n’ai pas le même profil, je sais que je ne vais pas à 38 km/h. Mais je serai toujours là, je ne lâcherai pas. Je me bats avec mes armes. »
Un guerrier humble, lucide, et déterminé : Gabin Villière est bien de retour.
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