Gaël Dréan : « D’ailleurs, personne ne le sait, mais… »

Gaël Dréan : « D’ailleurs, personne ne le sait, mais… »

Le samedi 20 septembre 2025 à 14:51 par David Demri

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Auteur de 13 essais en 19 matchs la saison passée, Gaël Dréan s’impose de plus en plus comme l’une des flèches les plus redoutées du Top 14.

L’ailier varois, capable de dépasser les 36 km/h, a accepté de se livrer sur son rapport singulier à la vitesse et sur l’évolution de son jeu depuis son arrivée dans le Var.

Une progression par étapes

Arrivé de Rennes et du monde amateur il y a quatre saisons, Dréan a su franchir les échelons avec patience.

Interrogé via Midi Olympique sur son évolution, il balaie l’idée d’un cap franchi soudainement :

« Pour moi, la saison passée, je n’ai pas passé un cap. Je juge plutôt que c’est une progression linéaire, crescendo, lors des dernières années. Rien ne s’est fait du jour au lendemain, même si je sais que tout le monde, et vous les journalistes, vous aimez les statistiques (sourire). »

Plus solide, mais pas plus rapide

L’ailier a gagné en densité physique, sans perdre sa mobilité.

Il l’explique sans détour :

« Oui, pour le premier, car j’ai pris à peu près cinq kilos depuis mon arrivée. Je suis plus lourd, mais je n’ai pas gagné en vitesse. Le GPS n’explose pas. »

Dréan concède toutefois une meilleure réactivité sur ses premiers appuis, une qualité que ses coéquipiers soulignent régulièrement.

Mais lui préfère relativiser :

« C’est plutôt abstrait de vous expliquer mon rapport à la vitesse. Quand je suis dans la vie de tous les jours, je ne cours pas aussi vite dans la rue (rires). D’ailleurs, personne ne le sait, mais c’est plutôt lors des chasses que l’on atteint notre maximum. C’est moins le cas avec le ballon dans les mains. »

Un héritage athlétique

Issu d’une famille de sportifs, Dréan doit ses qualités naturelles à des années de pratique variée.

Il revient sur ses débuts :

« J’ai toujours été rapide, mais mes nombreuses années d’athlétisme m’ont donné une vraie base avant que je choisisse le rugby à 13 ans. Je touchais à tout avec des cross et des sprints, et à force, j’ai acquis de bonnes habitudes. Je le conseille à tous les parents. Quand tu sais bien courir, tu peux toucher à tous les sports. »

Le déclic mental

Au fil des matchs, Dréan a compris que la vitesse ne suffisait pas à faire la différence au très haut niveau.

Avec sincérité, il raconte son apprentissage :

« Quand je suis arrivé, dans ma tête, j’étais obligé d’avoir des espaces et de courir 50 à 80 mètres pour marquer. Le rugby professionnel n’est pas comme ça. J’ai été obligé de m’adapter. J’essaie toujours de fonctionner à l’instinct, même si les exigences du Top 14 m’ont demandé de fonctionner d’une manière un peu différente. Quand je suis arrivé, je courais comme un âne (rires).

En pratiquant et en voyant plusieurs situations, je suis devenu plus froid en élargissant notamment ma palette avec l’utilisation du jeu au pied pour finir les coups comme j’ai pu le faire face à Montpellier ou en décélérant à certains moments. Je pense que mon cerveau fonctionne, même si tout est rapide dans ces actions, plus vite qu’auparavant.

Je prends de meilleures décisions, car j’ai été confronté à plusieurs situations. La vitesse, c’est bien, mais si tu n’as que cette arme, tu ne dures pas. Ces dernières saisons, j’ai eu la sensation d’avoir une progression linéaire sur tous les aspects de mon poste en progressant aussi bien sur mes forces que sur mes faiblesses. »

Un joueur en pleine maturité

Surnommé le « TGV breton », Gaël Dréan est désormais bien plus qu’un simple sprinteur.

Entre puissance, instinct et lucidité, l’ailier varois a su transformer sa vitesse en un atout stratégique, au service du collectif toulonnais.

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