Dès les premières secondes du second test face à l’Italie, les champions du monde sud-africains ont tenté une approche tactique aussi surprenante qu’audacieuse, qui n’a pas eu l’effet escompté… et qui a fait grincer des dents dans le camp adverse.

Samedi, Manie Libbok n’a pas frappé le ballon comme à l’accoutumée pour lancer la rencontre. Le ballon, envoyé de manière volontairement trop courte, a atterri dans les bras d’Andre Esterhuizen, pourtant en position irrégulière. Une action clairement préméditée par les Springboks pour contourner la règle des dix mètres, dans l’espoir de déclencher une mêlée au centre du terrain, et d’imposer leur domination dès l’entame.

Mais ce plan, aussi original soit-il, s’est retourné contre eux. Sanctionnés sur l’introduction en mêlée, les Sud-Africains ont rapidement été pénalisés.

Après la rencontre, Rassie Erasmus a assumé ce choix en toute transparence, dans des propos relayés par La Dépêche :

« On met en place plein de petits plans, dont certains ne fonctionnent pas, et que les gens ne voient pas. Parfois, on ne remarque que ceux qui marchent, mais cette fois, ça nous a explosé au visage. On avait un plan, mais on a fini par concéder une pénalité. C’était une bonne idée en théorie, mais mauvaise en pratique. »

Si cette tentative a pu amuser certains observateurs, elle n’a pas été du goût du sélectionneur italien.

Visiblement irrité, Gonzalo Quesada a exprimé son incompréhension à l’issue du match :

« J’ai vraiment été surpris, et je ne l’ai pas bien pris. Je pense qu’ils peuvent nous battre sans avoir besoin de recourir à ce genre de tactique. »

Il a également rappelé l’attitude exemplaire de ses joueurs tout au long de la tournée :

« Ces deux dernières semaines, nous avons été extrêmement respectueux, avec beaucoup d’humilité, en venant jouer ici, dans le pays des champions du monde. »

S’interrogeant sur la motivation réelle des Sud-Africains derrière cette action, Quesada a poursuivi :

« Je ne sais pas si c’est quelque chose que nous avons dit ou fait qui a déclenché cette première action. » Avant de conclure avec une pointe d’amertume : « Je dirais simplement que j’ai été stupéfait, parce que je pense qu’ils n’avaient pas besoin de faire ça pour nous battre ou pour prouver quoi que ce soit. Mais cela fait partie de leur histoire, et ce n’est pas à nous de l’analyser. »

Les Italiens quittent cette tournée avec une victoire initiale contre la Namibie, suivie de deux lourds revers face aux Boks.

Les Sud-Africains, quant à eux, ont affirmé une fois de plus leur solidité, tout en suscitant le débat sur certaines de leurs approches tactiques.