Et si le rugby professionnel s’autorisait un brin de suspense supplémentaire ? C’est l’idée portée par Will Greenwood et soutenue par Ronan O’Gara : retarder l’annonce des compositions d’équipe jusqu’à une heure avant le coup d’envoi.

Une mesure qui bousculerait les habitudes ancrées dans le Top 14… mais qui pourrait offrir de nouveaux leviers aux entraîneurs.

Une proposition inspirée du ballon rond

Dans le football, cette pratique est la norme. Les entraîneurs ne dévoilent leur onze de départ que soixante minutes avant la rencontre, offrant un atout stratégique non négligeable pour ajuster leurs choix à la dernière minute.

À l’inverse, le rugby impose une transparence bien plus précoce : les feuilles de match doivent être publiées 24 heures avant, soit le vendredi à 18h pour les rencontres du samedi en Top 14.

Ce décalage soulève une question : le rugby gagnerait-il à s’inspirer de cette approche ? Pour Will Greenwood, ancien centre du XV de la Rose, la réponse ne fait aucun doute. Il s’est confié via Sky Sport, dans des propos relayés par Midi Olympique.

« Je ne pense pas qu’il faille attendre longtemps avant que cette règle change. Je ne pense pas qu’on soit très loin du moment où, comme au football, on n’annoncera plus l’équipe qu’une heure avant le coup d’envoi. Vous avez trente joueurs… Disons qu’il pleut des cordes : vous vous dites : ‘Je veux mes deux meilleurs au pied, mes meilleurs plaqueurs, mes trois arrières les plus solides’ ».

Ronan O’Gara approuve : « Ce serait génial »

Invité à réagir en direct sur Sky Sports, Ronan O’Gara a immédiatement validé cette proposition, tout en pointant les limites du règlement actuel.

« On ne peut pas, avec la réglementation, mais je trouve ça vraiment intéressant. Ce serait génial », a confié le manager du Stade Rochelais. Une idée qu’il ne considère ni farfelue ni perturbatrice pour ses joueurs, au contraire.

Pour l’ex-ouvreur du Munster et de l’Irlande, l’avantage serait autant tactique que psychologique : surprendre l’adversaire, composer selon les conditions météo, protéger ses intentions jusqu’au dernier instant… Une liberté qui séduirait sans doute bien d’autres techniciens du Top 14.

Une réforme qui divise

Mais une telle évolution aurait forcément un coût : celui de la transparence pour les supporters, les médias, et les suiveurs du jeu. Moins d’anticipation, moins de débat en amont, moins de temps pour analyser les forces en présence. Un dilemme entre stratégie et spectacle que le rugby devra peut-être trancher un jour.

Alors, un changement peut-il intervenir sous peu ?

Cela semble peu probable.

Affaire à suivre…