Le Biarritz Olympique ouvre un nouveau chapitre de son histoire. Pour la saison 2024-2025 de Pro D2, le stade Aguiléra troque son traditionnel gazon naturel contre une pelouse synthétique dernière génération.

Un choix technique, sportif et économique, réalisé en partenariat avec la Ville de Biarritz, qui pourrait bien changer la manière de jouer… et de gagner.

Un chantier express et millimétré

Décidé fin 2024, le projet a démarré à peine trois jours après le dernier match de la saison passée. En lieu et place de l’herbe, un système ultra-performant a été installé : fibres en polyéthylène, 250 tonnes de sable, 60 tonnes de liège, plusieurs couches drainantes et une pente subtile pour évacuer les pluies du Sud-Ouest.

« C’est une moquette avec des fibres en polyéthylène posée sur une couche de souplesse. Quand on marche dessus, on a presque l’impression d’être sur de l’herbe naturelle », explique Alain Dehaye, assistant à la maîtrise d’œuvre, via Ici Pays Basque.

L’entretien sera réduit, avec arrosage automatique et brossage régulier, tout en respectant les normes strictes du sport professionnel.

Adapter le jeu au terrain

Sur le plan sportif, le staff et les joueurs accueillent le changement avec enthousiasme, mais aussi avec prudence. « Techniquement, ça change des choses… Le ballon fuse plus vite, il peut gicler, donc il faut être encore plus précis. Mais il ne faut pas tomber dans le piège du hourra-rugby », prévient l’entraîneur Boris Bouhraoua.

Le BO a d’ailleurs adapté son recrutement, privilégiant des profils plus rapides et endurants. L’objectif : apprivoiser un terrain plus rapide tout en conservant un solide socle défensif.

Pour Steeve Barry, ailier du club, les avantages sont évidents : « Pour les matchs d’hiver, ce sera plus sympa pour faire vivre le ballon… Je pense que ça pourra même devenir un avantage, et un plus pour le spectateur. »

Selon lui, le BO reste dans l’air du temps : « Plus de la moitié des matchs de Pro D2 sont désormais disputés sur synthétique, le changement est logique. »

Un investissement stratégique

Financé par la Ville, le chantier – pelouse, garde-corps, panneaux – a coûté 1,5 million d’euros HT. Un choix rentable à long terme : l’entretien annuel passera à 35 000 €, soit trois fois moins qu’auparavant. Clin d’œil aux supporters nostalgiques, l’ancien gazon a été découpé et vendu par petits carrés à dix euros l’unité.

Le premier rendez-vous sur ce terrain flambant neuf aura lieu le vendredi 29 août, face à Béziers. Une première rencontre qui servira de test grandeur nature… avant, peut-être, de lancer une saison où la vitesse et la précision s’inviteront au cœur du jeu biarrot.