Guilhem Guirado: « Les supporters seront derrière nous »
Guilhem Guirado: « Les supporters seront derrière nous »
Le dimanche 5 avril 2015 à 10:17 par David Demri
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Guilhem Guirado, le talonneur international de Toulon, s’attend à un gros combat face aux Wasps. Loin de ses deux derniers matches tournés vers le jeu, avec les Bleus en Angleterre et le RCT contre Toulouse.
En quelques mois, Guilhem Guirado (28 ans, 31 sélections) s’est affirmé en équipe de France comme titulaire et réalise de gros matches avec Toulon, dont il est la meilleure recrue de la saison. Freiné à la fin de l’été par la règle des 30 matches maximum par international (il fait partie d’une liste de 30 joueurs « protégés »), l’ancien Perpignanais en avait profité pour effectuer une grosse préparation physique qui lui sert en cette fin de saison. Hier après-midi, il a rejoint un hôtel de Hyères pour la mise au vert – « Un jour, c’est bien, on ne va pas y passer la semaine » – avant de débarquer vers 15 heures à Mayol après avoir traversé la foule à pied.
« SAVEZ-VOUS quelle est la dernière équipe à avoir éliminé Toulon en Coupe d’Europe ?
– Ça doit être Perpignan, non ?
Oui, et c’est même la seule formation à avoir battu le RCT en phase finale (29-25, à Barcelone, en 2011)…
– Ah, d’accord. Ça me rappelle de bons souvenirs, lointains et proches à la fois. 2011… Je suis venu à Toulon pour connaître de grands matches comme celui-là, gagner des titres…
Vous qui êtes nouveau dans cette équipe, avez-vous senti des changements cette semaine, dans la préparation, à l’approche de ce match à élimination directe ?
– Non, non, c’est assez semblable au Top 14, dans le sérieux, sauf qu’on sent juste de la détermination par rapport à un match de phase finale : si on perd aujourd’hui, cette compétition s’arrête, on rentre chez soi. Bernard (Laporte) et les coaches maîtrisent bien ça et les joueurs savent que c’est un bon match à jouer. Tout le monde a pris conscience – les titulaires, les remplaçants et ceux pas retenus – que le groupe doit sortir gagnant de ce genre de préparation.
Vous sortez de deux “beaux” matches, à Twickenham avec les Bleus (défaite 55-35) et Marseille (revers 34-24)…
– Vu de l’extérieur, oui, les gens se sont fait plaisir, ont trouvé des sources d’encouragement et de motivation. Mais quand on joue, on préférerait être moins flamboyants et en ressortir vainqueurs. Or, sur les deux dernières semaines, il n’y a pas eu la victoire. Quel joueur pourrait être content de ça ? À Twickenham, on a pris une “danse”, défensivement. C’est bien de se préparer, mais il faut gagner à la fin. Pareil à Marseille : on doit savoir prendre du recul, se remettre en question. J’espère que, cette semaine, on aura bien bossé pour reprendre le fil de notre saison.
À Twickenham, on a retenu vos passes décisives à Noa Nakaitaci et Maxime Mermoz sur deux essais…
– (Sourire.) Beaucoup de joueurs en sont capables, ça dépend de la situation. Mais, pour moi, le rôle principal du talonneur reste d’être toujours au centre de la conquête. Ce qui vient après, c’est un plus. Ce qui me fait sourire, c’est que dès que tu ne touches pas un ballon, tu es décrié, les gens pensent que ce n’est pas normal. Quand tu es moins en vue dans le jeu, on va dire que tu n’as pas fait un bon match. Aucun rapport ! Tu peux avoir beaucoup plaqué, fait des mêlées…
« SI ON JOUE TRÈS MAL, C’EST SÛR QU’IL PEUT Y AVOIR DES SIFFLETS »
Contre les Wasps, vous attendez-vous davantage à prendre le ballon sous le bras pour casser la ligne ?
– Je pense qu’il y aura moins de passes, oui, qu’il faudra baisser la tête et avancer pour que tout le monde s’y retrouve. Face à ces Anglais, faisons d’abord le boulot devant pour mettre les trois-quarts dans de bonnes conditions.
Craignez-vous une réaction du public de Mayol après la défaite contre Toulouse ?
– Non. Les supporters seront derrière nous, même s’ils ont été un peu déçus sur la fin à Marseille. Eux aussi seront en mode phase finale. Mais si on joue très mal, c’est sûr qu’il peut y avoir des sifflets. Et c’est tout à fait normal.
Présent en 2013 pour un quart Toulon-Leicester (21-15), Clive Woodward (*) avait dit ne jamais avoir connu un tel engouement, à part pour les Anglais après la Coupe du monde en 2003. Peut-on perdre les pédales lors d’une descente de bus torride ?
– (Sourire.) À Toulon, à Perpignan, on est dans des villes, des régions, où tout le monde te suit, où tu sais que les gens veulent être heureux à l’issue du match. Il faut savoir garder son sang-froid, ne pas jouer la partie avant. Il faut emmagasiner toute la motivation de cette descente de bus, mais rester dans une bulle, penser à son vis-à-vis, à l’équipe en face. Puis ressortir toute cette passion dans notre rugby, sur le terrain, en se faisant plaisir. On apprend ça au fil des années. Cette passion doit te permettre d’être meilleur et non t’inhiber.
Leigh Halfpenny, votre buteur, est forfait. Les joueurs sont-ils allés un peu plus vers Frédéric Michalak pour l’encourager, cette semaine ?
– (Surpris.) Non, non. Chacun est professionnel, chacun son boulot. Tout le monde a envie de jouer ce match, donc tout le monde est considéré comme étant prêt. On n’est plus à l’époque où, quand tu avais quatre ou cinq blessés, tu devais prendre un junior. Ce n’est plus du tout pareil. »
Source: lequipe.fr
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