Revenu en force dans le XV de France depuis l’été dernier, le talonneur Guilhem Guirado est en pole position à son poste en vue de la Coupe du monde : « Je n’avais jamais vraiment eu ma chance en Bleu», explique-t-il.

Une seule titularisation lors de ses vingt premières sélections. Guilhem Guirado n’était pas parti pour marquer l’histoire du XV de France avant que la tournée d’été 2014, en Australie, ne change la donne. A partir de là, le talonneur a enchaîné 11 feuilles de matches et ne s’est retrouvé qu’une seule fois sur le banc. Une ascension méritée pour son ancien coéquipier à Perpignan, Nicolas Mas : «Je ne suis peut-être pas objectif car je l’aime beaucoup et je considère comme un frère ! Mais il a toujours été ce qu’il est maintenant vu ses qualités et il arrive désormais à montrer ce qu’il vaut vraiment, peut-être parce qu’il a franchi un pallier en partant à Toulon. La Coupe du Monde de 2011 a été une expérience très difficile pour lui comme il ne jouait pas. Je savais un peu ce qu’il subissait car j’ai vécu la même situation en 2007. J’espère que celle là il va pouvoir la vivre pleinement.»  Avant le début du mondial, Guilhem Guirado semble posséder une longueur d’avance sur ses concurrents Benjamin Kayser et Dimitri Szarzewski.

Avec ce premier match qui n’a rien d’amical sur le papier avec l’Angleterre, la tension est-elle montée d’un cran depuis votre arrivée à Falgos ?
Oui, ça se sent dans la préparation du match et les entraînements. On sait qu’on va directement à Londres, là où va se dérouler la Coupe du Monde. On a une double pression et on sait que les Anglais se sont préparés en conséquence. Ils se préparent même depuis début juin et ont trois semaines d’avance sur nous. On est conscients de tout ça et les 23 qui pourront jouer vont vouloir montrer que le XV de France est également prêt.

«On est rentré dans le vif du sujet depuis une semaine et on a très bien travaillé»

Comment fait-on pour basculer mentalement d’une période de préparation physique lourde à digérer à la préparation d’un match contre les Anglais?
C’est un peu compliqué et c’est pour ça qu’on ne veut pas trop s’avancer par rapport à samedi. On a envie de montrer un beau visage. On travaille très dur depuis 5 semaines pour être sur le terrain samedi. On sait que notre seuil de performance physique sera plus lors de la compétition et prévu pour dans 3 à 4 semaines. On a pour l’instant une seule certitude, c’est que tout ça ne doit pas être une excuse.

Le groupe craint-il de balbutier son rugby et de manquer un peu de repères ?
On sait qu’il va y avoir beaucoup de détails à corriger et à améliorer dans les jours à venir. Mais on a quand même fait du ballon depuis le début de la préparation. On est rentré dans le vif du sujet depuis une semaine et on a très bien travaillé. C’est à nous d’être prêts et de montrer notre vrai visage.

Vous avez participé à la dernière Coupe du Monde en 2011 où vous aviez très peu joué. Vous avez désormais un tout autre statut.
On me montre plus de confiance donc j’ai plus de temps de jeu. Beaucoup de personnes assimilent ça à mon départ à Toulon mais je pense qu’il y a beaucoup de paramètres qui sont rentrés en jeu. Il y a peut-être une part de destin et d’opportunité. Je n’avais jamais vraiment eu ma chance en Bleu et au moment où on a fait appel à moi j’ai pu montrer ce que je savais faire. Le fait de rejouer la Champions Cup a également changé la donne.

Le capitaine Thierry Dusautoir et le vice capitaine Pascal Papé seront absents à Twickenham samedi. Est-ce que vous vous considérez comme un cadre de l’équipe vu votre régularité depuis la tournée d’été en Australie en 2014 ? 

Non, pas trop. J’ai juste un an de suivi et de matches en continu avec le XV de France. Je ne peux pas me permettre de dire ça, et vous non plus d’ailleurs ! Il y a beaucoup de joueurs de caractère et avec beaucoup d’expérience dans ce groupe. On va s’appuyer sur eux et s’en servir pour bien préparer ce match contre les Anglais.

Source: lequipe.fr