Guy Novès pointe du doigt une certaine suffisance du Stade-Toulousain !
Guy Novès pointe du doigt une certaine suffisance du Stade-Toulousain !
Le mardi 24 juin 2025 à 22:27 par David Demri
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Légende vivante du Stade Toulousain, Guy Novès observe avec lucidité le parcours de son ancien club, opposé ce samedi à l’Union Bordeaux-Bègles pour le titre de champion de France.
Entre blessures majeures, dynamique de groupe et rivalité grandissante, l’ex-entraîneur livre son analyse d’une finale qui s’annonce aussi indécise que passionnante.
Il s’est confié via Sud-Ouest.
Un Stade Toulousain diminué, mais lucide
À l’approche de l’ultime rendez-vous, les interrogations se multiplient sur les performances récentes des Rouge et Noir, bousculés en demi-finale par Bayonne. Pour Novès, les absences pèsent lourd.
« La certitude, c’est qu’il est préférable d’avoir la majorité de tes excellents joueurs. […] Sur la demi-finale, la performance a été subordonnée à l’absence de certains joueurs qui pèsent vraiment à leur poste », analyse-t-il avec franchise.
Le technicien rappelle que la rotation massive en fin de saison a forcément eu un impact sur la régularité des performances, sans pour autant voir de signes alarmants.
Quand la pression devient un levier
En tant qu’entraîneur, Guy Novès a vécu les plus grandes heures du Stade Toulousain, mais aussi les périodes où l’opinion publique semblait attendre sa chute. Une forme de pression à double tranchant.
« Quand on a été champions quatre fois consécutivement […] j’ai eu l’impression de devenir humain. […] Il me semble que les gens espéraient qu’on se plante », se souvient-il.
Face à ce climat, l’ancien manager avoue avoir souvent joué la carte de l’adversité pour souder son groupe. « En interne, j’ai dû utiliser ‘le seul contre tous’. […] Le Stade Toulousain des phases finales n’était pas celui de la phase régulière ».
La défaite en demi-finale de Champions Cup face à l’UBB ? Un mal nécessaire, selon lui. « Les jeunes joueurs du Stade Toulousain ont appris à connaître le goût de la défaite. Ils en avaient peut-être besoin pour se remettre en question ».
« Gagner moche, ce n’est pas mal jouer »
Face aux attentes autour du jeu toulousain, Novès rappelle une vérité que seule la victoire fait oublier : la manière compte peu en phase finale. « On attend tellement du Stade Toulousain : des résultats, du spectacle. […] Mais l’histoire ne retient que les vainqueurs. […] Gagner moche, cela ne veut pas dire mal jouer ».
Bordeaux-Toulouse, une rivalité en mutation
L’UBB a battu Toulouse à trois reprises cette saison. Un détail ? Pas tout à fait, mais les conditions particulières de chaque rencontre doivent être prises en compte.
« Il y avait cette notion de revanche du côté de Bordeaux […]. De l’autre côté, il y avait une équipe de Toulouse qui se croyait intouchable », note Novès, avant de pointer du doigt une forme de suffisance en Champions Cup : « On n’a pas eu l’impression que c’était l’approche d’un match de phase finale sérieux ».
Mais les leçons semblent avoir été tirées. « Est-ce que ça peut se reproduire samedi soir ? […] Aucune des deux équipes ne semble avoir envie d’endosser le rôle de favori ».
Deux entraîneurs qu’il connaît par cœur
Guy Novès n’oublie pas que cette finale est aussi celle de deux hommes qu’il a dirigés : Ugo Mola et Yannick Bru.
« Je suis admiratif de la façon dont les deux font évoluer leur club. […] Bordeaux est en train de grandir. […] Sur le travail de fond, cela me rappelle le Stade Toulousain de l’époque ».
Pourquoi cette finale Toulouse–UBB est bien plus qu’un choc entre deux clubs
Au-delà d’un duel sportif, cette finale incarne la transmission d’un héritage. Toulouse, fort de son palmarès et de son identité rugbystique, se mesure à une UBB en pleine ascension, nourrie par des figures comme Bru et Marti, et boostée par des résultats prometteurs dans toutes ses équipes.
Si les absents toulousains ont semé le doute, l’expérience collective du groupe et la capacité du staff à « gagner moche » pourraient peser lourd dans la balance. De son côté, Bordeaux a prouvé à trois reprises cette saison qu’il savait dominer les Rouge et Noir. Reste à savoir s’il saura le refaire… le jour où cela compte le plus.
Comme le dit Novès, « le plus important, c’est de gagner. Et surtout d’en tirer les leçons ».
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D’un côté comme de l’autre, ça ne va pas se jouer à grand chose.
Allez le stade !
Donc allez l’UBB